On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Pan Pan Boum Boum • Editeur: Crytek / EA • Date de sortie: 15 novembre 2007

Crysis

Par • le 24/2/2010 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Fils spirituel de Far Cry du même studio (avec lequel il partage quelques similitudes, on le verra par la suite) Crysis a dès sa sortie acquis la réputation d’être un véritable monstre, nécessitant une configuration PC de bourgeois afin de tourner correctement. Qu’en est-il plus de deux ans plus tard ?

Un scénario ? Who the fuck needs this ?

C’est le bordel en Corée du Nord: non seulement le pays est encore assez éloigné de l’idée que l’on peut se faire d’une démocratie moderne, mais en plus les États-Unis débarquent sur une île de la région pour en extraire une poignée d’otages détenus par un méchant général mégalomaniaque. Après un rapide survol de l’atoll un groupe de super-soldats équipés d’une armure technologiquement révolutionnaire sautent en parachute mais très vite quelque chose ne tourne pas rond: un engin énorme les frôle, provoquant une panne de leurs capteurs et de leur super équipement. Finalement tous séparés une fois arrivés au sol, c’est là l’occasion d’un rapide tutoriel. Maîtriser les différents aspects de notre « nanocombinaison » demandera en effet quelques temps de pratique, et plus vite on évoluera à l’aise entre les différents choix proposés plus l’élimination industrielle de coréens sera aisée. Nomad, le personnage que l’on nous propose d’incarner, a ainsi la possibilité de switcher entre quatre différents modes: la Maximum Strength permet de mettre des coups de poing phénoménaux qui assommeront en un seul coup les adversaires mais également de faire des sauts vertigineux, la Maximum Speed permet de courir très vite afin d’échapper à un ennemi un peu trop collant, le Cloak est une sorte de camouflage thermo-optique à la Ghost In The Shell et enfin le Maximum Armor, celui dans lequel vous allez passer la majeure partie de votre temps sert d’armure comme dans tout FPS digne de ce nom. Ce dernier mode est d’ailleurs le seul durant lequel votre nanosuit recharge son énergie en permanence: les autres en consomment plus ou moins en fonction de vos mouvements et ainsi ont une durée de vie très limitée. Surtout, plus l’énergie de votre combinaison diminue, plus vous êtes exposé aux balles, il conviendra donc de se planquer régulièrement en Maximum Armor afin de recharger ses batteries.

J’espère qu’il n’y a pas de mutants de merde à la moitié du jeu

Un cinquième menu est pourtant accessible en sus de ces 4 choix, il s’agit du menu de personnalisation de l’arme. Du plus utile (changer de scope, ajouter un silencieux) au plus superflu (utiliser des munitions à effet psychotrope) ce menu permet rapidement de passer d’une lunette de sniper à une visée réflexe, ou de munitions classiques à des munitions explosives. Au chapitre des armes disponibles celles-ci sont malheureusement en nombre quelque peu restreint. Le formidable fusil d’assaut dont dispose notre bidasse en début de jeu se retrouvant rapidement à court de munitions, on fera donc les trois quarts du jeu avec l’équivalent coréen de lq kqlqsh et un pompe pour le combat rapproché: en plus du simple flingue on peut en effet trimballer deux armes et un lance-roquettes. Une fois les bases du gameplay prises en main, il est temps de s’enfoncer dans la jungle pour retrouver un collègue dans un état assez lamentable. Il s’est semble-t’il fait violemment attaquer par quelque chose de bien plus bourrin que les pauvres soldats du KPA qui paraissent tout aussi alarmés. Lorsque le premier otage délivré par la suite commencera à parler d’artefact découvert sur un site de fouilles, on commence à voir venir l’idée générale et on comprendra que le scénario suit quasiment le même schéma que celui de Far Cry. En moins idiot, peut-être, mais tout de même. Notons néammoins que certains éléments sont dévoilés lorsque l’on prend le temps d’explorer la moindre cahutte ce qui permet d’être moins surpris lorsqu’ils tombent sur le coin du nez ensuite: c’est toujours ça de pris, à défaut d’un scénar compliqué on a au moins droit à une narration sympathique.

Ça caille tous les jours par ici, on n’est pas à Miami

Sans vouloir trop en dire, sachez donc que les magnifiques paysages enchanteurs laisseront place suite à un événement bien particulier à de magnifiques décors enneigés, ce qui est la principale nouveauté des environnements de Crysis par rapport à son ancètre. La liste des véhicules utilisables s’est elle aussi allongée: half-tracks, pick-ups, voitures et bateaux sont toujours disponibles, mais il sera désormais possible de piloter véhicule volant et blindés: un passage entier à bord d’un tank dans un décor garni d’explosions est particulièrement mémorable. Bien évidemment il est possible de faire la majorité des différentes missions à pied, mais il est tellement plus rapide et sûr de le faire au volant d’un bon vieux half-track avec mitrailleuse incorporée qu’on aurait tort de se priver. Au chapitre des ennemis chiants les hélicos se positionnent en bonne place même si les level designers ont eu la gentillesse de placer des caches de munitions à peu près partout où l’on est amené à en croiser un: de quoi faire de jolis feux d’artifice. Détail amusant: la langue que parlent les ennemis est fonction du niveau de difficulté. Pour un maximum d’immersion il est donc conseillé de démarrer en difficulté max quitte à diminuer lors de passages un peu trop ardus. Problème: les ennemis se révèlent une fois de plus être des surhommes, vous repérant à des distances hallucinantes, faisant preuve d’une étonnante précision au tir, et parvenant même à détecter votre présence derrière leur dos malgré votre camouflage. C’est toujours pénible, mais moins que les quelques passages tout simplement ennuyeux qui parsèment le jeu. Forcément, lorsque l’on sort d’une scène d’action trépidante et qu’on se retrouve à avancer dans un couloir vide pendant trois minutes, ça n’en est que plus criant. Au moins à l’extérieur, on peut admirer les jolis décors.

« Purée qu’est-ce-que c’est beau ! » — Gilbert Montagné

Techniquement, Crysis est toujours la claque visuelle hallucinante qu’il fut lors de sa sortie. Qu’il s’agisse des éclairages, des effets d’ombre, des explosions, des décors, du rendu de la flotte, du soin apporté aux détails, tout, absolument tout, tue la gueule, surtout si l’on installe le Natural Mod (qui corrige quelques shaders pour un rendu plus impressionnant encore). Une fois le jeu terminé, j’ai voulu revenir dans les endroits les plus jolis pour faire les screenshots de ce test, je suis tombé à l’eau en marchant sur un ponton et j’ai vu qu’il y avait des petits crabes qui marchaient sous l’eau: le genre de détails à côté desquels il est complètement possible de passer sans jamais les remarquer en pleine partie. Pour voir, j’ai essayé de tirer dessus: le crabe est mort et est remonté à la surface. Quand j’ai constaté ça, je me suis demandé si les types de Crytek n’étaient pas juste tous des fous furieux. De plus, avec les configs actuelles il n’est plus réellement difficile de faire tourner le jeu avec tous les détails à fond en 1920×1200 avec l’antialiasing en 16xQ sans sacrifier la fluidité: si jamais vous y aviez joué dans d’autres conditions, je ne saurais trop vous conseiller de réessayer. Pourtant malgré cette impression de perfection technique, il n’est pas rare de subir des problèmes de collision qui ne seraient pas si gênants si le moteur physique pouvait éviter de considérer qu’un objet bloqué dans un mur était en train de heurter ce mur en permanence et forçait donc un son semblable à un concert de casserolles. La première fois, ça déroute.

Mètre-étalon en matière de réalisation graphique, Crysis dépote encore méchamment plus de deux ans après sa sortie. Un gameplay intelligent couplé à une difficulté bien dosée en font un titre toujours aussi épatant même si les problèmes de rythme et les (rares) bugs empêchent d'en faire un titre parfait. Plus que recommandé néammoins, d'autant plus que les configurations actuelles ont largement les moyens de délivrer sa toute puissance.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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3 commentaires »

  1. Personnellement l’IA qui repère à 15 km et de dos avec le camouflage (j’y ai eu droit aussi, oui) m’ont fait laisser tomber car c’est juste n’importe quoi.

    Un moment j’étais poursuivi par un putain d’hélico, alors je me cachais dans les fourrés pour lui échapper avec le camouflage qui se recharge car je marchais accroupi, mais NON, le putain d’hélico continuait de me suivre bien gentiment, et de me canarder dès que j’enlevais le camo … :/

  2. lol « maître-étalon »
    what a joke

  3. Ouuuuuh bien vu, ça m’apprendra à ne pas assez dormir, merci.

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