On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Bayou Billie Holiday • Editeur: Ubisoft • Date de sortie: 31 octobre 2012 (Vita) 14 Janvier 2014 (HD)

Assassin’s Creed III : Liberation HD

Par • le 1/2/2016 • PC, PlayStation 3, PlayStation Vita, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Spin-off de l’épisode américain d’Assassin’s Creed sorti fin 2012, Liberation nous met dans la peau d’Aveline de Grandpré, ci-devant habitante de la Nouvelle Orléans et héroïne du permier épisode portable de la série entièrement open world. A-t-elle tout d’une grande ?

Femme du Monde

Jolie capuche

Aveline de Grandpré est le fruit de l’union de Philippe de Grandpré, riche propriétaire terrien français, et d’une esclave africaine de nationalité inconnue nommée Jeanne. Sa mère ayant disparu dans de troublantes circonstances, Aveline est élevée par la seconde femme de son père – mais la première « officielle », Madeleine de l’Isle. Cette dernière, fort renommée à la Nouvelle-Orléans, est une mondaine, et elle apprendra à Aveline à gravir les échelons d’une société où la ségrégation est partout. L’esclavagisme est en effet loin d’être aboli, et la couleur de peau d’Aveline tranche avec sa situation sociale… révoltée par cette injustice, Aveline embrassera d’autant plus facilement la cause des Assassins lorsqu’elle comprendra que les Templiers sont plus qu’impliqués dans la traite des noirs. Trouvant un mentor en la personne d’Agaté, un maître Assassin, elle sillonera les rues de la Nouvelle-Orléans comme les marécages du Bayou à la recherche d’un mystérieux « Company Man » responsable du trafic d’êtres humains de la région… et de la disparition de sa maman.

Je cours pas dans la jungle en talons moi

Dans le panneau

Après plusieurs épisodes portables plus ou moins réussis, Liberation est le premier à reprendre la recette des épisodes canoniques de la série : un vaste open world rempli de coffres inutiles et de trucs débiles à ramasser aux quatre coins de la map, des missions à accomplir dans une vue à la troisième personne, et une conspiration à déjouer. Histoire de tenter quelque chose de nouveau, les développeurs ont eu l’idée de proposer plusieurs costumes pour Aveline parce que puisqu’on a une femme en héroïne on va rendre les fringues essentielles au gameplay. C’est pas que l’idée soit mauvaise, mais qu’elle arrive comme un cheveu sur la soupe pour une fois que le personnage principal est de sexe féminin fait évidemment un peu tiquer. Aveline pourra donc passer inaperçue dans les rues de la Nouvelle-Orléans déguisée en esclave, explorer les réceptions mondaines dans une robe chatoyante du plus bel effet qui limitera toutefois grandement ses capacités de déplacement, et être polyvalente avec un costume d’assassin qui malheureusement attire aussi immédiatement l’attention des gardes. Dans les faits, ce mécanisme est toutefois rendu gadget par la facilité avec laquelle on se défait des ennemis. On passera donc l’essentiel de son temps dans le costume d’assassin afin d’avoir accès à tout l’attirail nécessaire et de pouvoir grimper librement sur les toits, quand bien même celà éveillera les soupçons de la totalité de la populace. Et on se retrouvera un peu frustré quand une mission imposera d’utiliser un costume spécifique.

Attention, les crocrodiles !

Bayou and me and her

À l’instar d’Assassin’s Creed III le jeu propose de se balader en dehors des villes. Adieu les blanches collines enneigées de Frontier, c’est dans les poisseux marécages du Bayou qu’Aveline gambadera à la recherche de forts templiers à libérer, d’œufs d’alligators à collectionner, de coffres à ouvrir… et de quêtes Fedex à expédier. C’est dommage, le Bayou manque de variété et rien ne ressemble plus à un marécage qu’un autre marécage… bien évidemment dans cet environnement les costumes additionnels ne servent à rien et on utilisera exclusivement celui de l’assassin. D’un strict point de vue technique, le jeu flatte quand même pas mal la rétine sur Vita, et le portage HD est plus que correct. Du fait du nombre un peu plus limité de boutons, certaines actions ont été simplifiées et si Aveline se déplace un peu avec un balai dans le derche, on retrouve le feeling de la série. C’est du côté des missions que ça cloche, avec un côté expédié et une narration sans queue ni tête, parmi les pires de la série. C’est sûr, on a jamais joué à un Assassin’s Creed pour l’histoire vu que le metagame n’a jamais eu aucun intérêt, mais la nullité dans cet épisode bat tous les records. Terminons avec les défauts inhérents à tous les jeux de la série, bugs, problèmes de collisions, pathfinding déficient des PNJs, et collecte interminable de coffres tous plus inutiles les uns que les autres. Si l’on peut rigoler de certains bugs (celui où une cut scene a interrompu un de mes sauts de la foi, me faisant m’écraser au sol en arrière plan) d’autres sont carrément pénibles (devoir recommencer une mission du début à cause d’un PNJ qui ne bouge plus). Dommage, Aveline méritait bien mieux.

Mission à moitié accomplie. Certes, le jeu essaye de proposer des nouveautés mais reste bien trop timoré dans son approche et se révèle finalement beaucoup trop classique. Le développement du personnage aurait mérité bien plus d'attention et la narration complètement incompréhensible parachève un sentiment de gâchis, malgré une réalisation visuellement impressionnante sur Vita. À réserver aux fans hardcore, les autres risquant de rapidement laisser tomber.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
Email | Tous les posts de

Ajouter un commentaire