On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: j'ai un fouet, pas toi, je te tape • Editeur: Konami • Date de sortie: 1986 (Japon) - 1988 (Europe)

Castlevania

Par • le 17/11/2010 • NES, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

L’infâme vampire Dracula fait règner la terreur en Valachie. Simon Belmont, dernier descendant en date d’un clan renommé de chasseurs de vampires, se dirige vers son château, le Castlevania, bien décidé à en finir avec le diabolique comte, armé d’un fouet judicieusement nommé… vampire killer.

Moi j’adore taper des bougies, ça m’éclate

Classique parmi les classiques, ce premier épisode de la mythique série de massacre systématique de monstres est un jeu d’action / plateformes dans le même genre que Green Beret du même éditeur, mais s’appuyant sur une ambiance à l’esthétique dark-gothique-occidentale du plus bel effet. Ici, aucune présence du folklore asiatique, on se farcit des momies, des vampires, des squelettes, la créature de Frankenstein, la Méduse, ou encore la Faucheuse. Pour ce faire, on utilise bien évidemment le fouet pré-cité lequel sera upgradable moyennant la récupération de deux items la plupart du temps planqués dans des chandeliers: le premier transforme le cuir du fouet en chaîne, le second en allonge la portée. Assez curieusement, ces items sont octroyés au joueur de manière assez systématique lorsqu’il démarre une nouvelle vie: il est donc rarissime d’utiliser le fouet en cuir puisque l’on récupère très rapidement les deux upgrades. Les autres chandeliers délivrent pour majorité des coeurs, qui contrairement à ce que l’on pourait croire ne servent pas à récupérer de la vie mais à augmenter un stock de munitions d’armes secondaires. Celles-ci se récupèrent également dans des chandeliers: couteau de lancer, hâche, eau bénite ou croix-boomerang (de loin la meilleure, à récupérer et surtout conserver), chacune de ces armes est utilisable d’une pression vers le haut en plus du bouton d’action. Il n’est pas possible d’en lancer plus d’une à la fois, à moins de récupérer des pierres bonus II et III permettant de le faire. Malheureusement, ces pierres rarissimes sont perdues lorsque l’on perd une vie ou que l’on récupère une autre arme, autant dire que vous ne verrez pas le III souvent.

Who the fuck is Alain Delon ?

Ce que vous ne verrez pas souvent non plus, c’est la bouffe nécessaire à la récupération de votre énergie vitale. Castlevania fait partie de ces jeux retors qui considèrent que plus un bonus est utile, plus il doit être rare et difficile à trouver: l’immense majorité des bonus d’énergie sont ainsi planqués dans le décor, qu’il faudra à l’occasion casser pour les retrouver. Méchant, surtout quand on constate à quel point les ennemis font mal et à quelle vitesse l’énergie diminue. Pour ne rien arranger, la maniabilité du titre est tout ce qu’il y a de plus oldschool: comme dans la vraie vie, il est impossible de changer de direction pendant un saut. Si comme moi vous avez déjà essayé de le faire en vrai quand vous étiez petit, vous saurez apprécier. Encore plus frustrant: le moindre contact avec un monstre provoque un saut involontaire dans la direction opposée au déplacement. Quand on sait que certaines plateformes cèdent lorsque l’on atterrit dessus après un saut, on saisit mieux le degré de vice des développeurs. En bref, et comme avec toutes les productions Konami de l’époque, préparez-vous: vous allez en chier, mais ça vaut le coup. Le titre est toujours très agréable et les musiques sont tout simplement fabuleuses: on se surprend à les fredonner ensuite de nombreux jours après avoir terminé le jeu. Pour l’anecdote, dans la version japonaise Simon Belmont s’appelle Belmondo: les traducteurs américains auront pris peur de la légende et auront préféré modifier le patronyme du héros. Dommage, parce qu’imaginer Bébel incarnant notre héros donne à l’aventure une petite saveur kitsch irrésistible.

Malgré une jouabilité que l'on qualifiera volontiers de "crispante", Castlevania offre toujours ce cocktail d'action efficace des grands jours et saura convaincre les plus hardcore des joueurs. Son bestiaire varié, ses pièges retors, sa réalisation de qualité et ses musiques mythiques promettent de longues heures de plaisir masochiste. Évidemment, je ne peux qu'avoir envie d'y retourner.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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9 commentaires »

  1. « Monsieur le compte j’ai été charmé, positivement charmé. » :D

    -> C’eut été épique, effectivement.

    Sinon, gros rush de souvenirs là tout de suite. Il était coriace, mais qu’est-ce que c’était bien. J’en sentirai presque l’odeur des tartines. Bref. Calmons nous, je vais encore dépenser des brouzoufs bêtement.

    Keep up !

  2. Vampire Killer, c’était justement le nom du jeu sur MSX avant que Konami le porte sur NES. Je m’en rappelle et j’ai les yeux embués.

  3. J’y ai joué sur GBA avec la version « Classic », elle permet de sauvegarder au début de chaque level (à la différence de la version originale sur NES) ; mais je n’ai pourtant pas réussi à le terminer… Impossible de vaincre la Mort !

  4. Je n’ai joué à Simon’s Quest sur NES également, mais les ingrédients sont les même. Une maniabilité raide, des monstres qui font ‘achement mal, mais la durée de vie était allongée par des allers-retours à partir de la ville de base vers la gauche ou vers la droite du paysage.

  5. @Daz: Vampire Killer est sorti sur MSX un mois tout pile après Akumajō Dracula (le nom japonais de Castlevania) sur Famicom. Il est plus que probable que les deux ont été développés en même temps, contrairement à ce qui se dit la version NES n’est donc pas un portage de la version MSX.

  6. C’est un des seuls que je n’ai pas essayé : j’ai également commencé par Simon’s Quest. Puis le 3, avec les personnages secondaires… Mais quand t’es gosse, impossible de finir ce genre de jeu ! Pour ce qui est des suivants, n’étant pas possesseur de la SNES et de la PSX, j’ai du baver longtemps sur ces jeux avant de pouvoir les découvrir grâce à l’émulation. Sans surprise, Symphony of the Night reste mon préféré. J’ai eu du mal a retrouver ces sensations dans les suivants, celui sur N64 était vraiment bof, comme ceux sur PS2, le passage à la 3D n’était pas très convaincant. Le digne héritier reste pour moi Order of Ecclesia sur DS, très proche de SOTN.

  7. @NikooZ : je te rejoins car j’ai beaucoup apprécié Super Castlevania 4 (SNES) et SOTN (PSX), ainsi que les épisodes DS (Dawn of Sorrow et Portrait of Ruin).
    Mais au final, mon préféré est, de loin, … Castlevania Chronicles X sur PSP. Un bijou de remake de la version NEC CD-Rom. Et il contient, en bonus, SOTN en version originale, tout simplement :-)

  8. Oui je sais… MAIS J’AI PAS LA PEUSEUPEU ! Snif…

  9. « Et il contient, en bonus, SOTN en version originale, tout simplement :-) »

    Pas exactement. Ils ont retraduit et redoublé les dialogues et il me semble qui ont éliminé quelques bugs qui permettait d’aller dans certaines zones sans le bon power-up.

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