On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: FPS • Editeur: Ubi Soft • Date de sortie: 26 mars 2004

FarCry

Par • le 25/5/2008 • PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Une ambiance d’île paradisiaque. Des méchants mercenaires surarmés. Un ex-soldat en chemise rouge à fleurs. Des monstres qu’ont pas des gueules de porte-bonheur. Bienvenue en Enfer, simple mortel.

Mais non on a pas besoin d’un scénariste

Bienvenue au Club Med !

Jack Carver, sympathique ancien militaire des forces spéciales reconverti en marin d’eau douce, loue à une certaine Val un jet-ski après l’avoir amenée non loin d’une île de Micronésie auprès de laquelle elle souhaitait se promener. Manque de chance, ladite île est remplie de mercenaires pas gentils et peu de temps après le départ de Val, ceux-ci font sauter le bateau du gentil Jack à coups de roquette. Pas impressionné pour deux sous, celui-ci se précipite à la flotte et nage tel Jacques Mayol vers les profondeurs, où il trouve une grotte souterraine bienvenue. Encore plus bienvenue, la présence incongrue d’un téléphone visio avec un mec, Doyle, qui comme par hasard cherchait à vous contacter. Et ce qui tombe encore mieux, votre grotte débouche sur une cache remplie de munitions. La vie est bien faite. Maintenant il faut aller retrouver Val, ensuite aller tuer des mutants, ensuite encore retrouver Val, et ensuite tuer un vilain savant fou. C’est vous dire à quel point on s’en branle de l’histoire tellement elle est conne, encore plus que celle de Doom.

IDKFQ

Le soir tombe, on va moins rire. Comme le mec mort, là.

Pour zigouiller du mercenaire, du mutant et du savant fou, vous aurez la chance de pouvoir ramasser les armes de vos ennemis. Celles-ci sont dotées d’une intéressante fonctionnalité: tant que vos ennemis les ont en main, elles disposent d’une réserve de munitions totalement illimitée. Une fois que vous les ramassez, pas de bol, il va falloir faire des économies. Notez que ceci n’est pas valable pour les tourelles de mitrailleuses ou de mortier qui, elles, auront toujours des munitions illimitées avec vous aux commandes. Il y a quand même un semblant de justice. Question diversité les grands classiques sont là: une machette, un bête flingue, une kalach, un pompe, une mitrailleuse lourde, un lance-roquettes, un fusil de snipe, et quelques armes un peu plus élaborées équipées d’un lance-grenades. La plupart des armes permettent de zoomer, et certaines disposent aussi d’un second mode de tir. Plusieurs grenades (explosive, flashbang, fumigène) complètent l’arsenal. Pour les déplacements, il est possible de sauter, courir, nager dans la limite d’une jauge bleue indiquant votre niveau de « fatigue ». Il est également possible de s’accoupir ou s’allonger et d’avancer dans cette position. Bref, FarCry n’a pas inventé la poudre, mais se révèle plutôt complet. La précision des armes est parfois un peu aléatoire, mais le curseur indique les positions à adopter pour avoir une visée correcte: on s’agenouillera ou s’allongera donc pour un maximum de headshots.

T’es foutu, enfoiré !

Un petit bain de minuit ?

Du côté de vos ennemis, si les premiers mercenaires se laissent descendre en quelques balles voire en un seul headshot bien placé, les premiers ennuis commencent à réellement arriver face aux Trigens, ces espèces de mutants à griffe qui viendront vous lacérer la gueule dès votre arrivée au laboratoire. Ladite arrivée coïncidant avec la tombée de la nuit. Quand vous commencerez à voir le soleil se coucher, inquiétez-vous: vous allez passer un sale quart d’heure. Et vous allez principalement le passer dans les couloirs chiants d’un labo de recherche, et non plus parmi la végétation de votre île paradisiaque. C’est d’ailleurs un peu dommage tant ces environnements emplis de verdure, égayés par les sonorités de la faune et le bruissement des herbes dénotent par rapport aux habituels couloirs métalliques des FPS modernes. Fort heureusement, au petit matin c’est le grand retour dehors, et c’est une libération. Même si dorénavant les ennemis sont beaucoup, beaucoup plus résistants, et il ne sera parfois pas rare de devoir vider un chargeur pour devoir s’en débarasser.

The sentinels

Oui, on peut aussi conduire ce véhicule

Et des chargeurs, préparez-vous à en vider. Car voici, à mes yeux, le plus gros et le plus insupportable défaut de FarCry: les ennemis, avant même d’être des Trigens, sont surhumains. Ils vous voient arriver à 2000 mètres (la chemise rouge à fleurs du héros, que celui-ci conserve stupidement tout au long de l’aventure alors qu’il n’hésite pas à piquer les kevlars des méchants, doit y être pour beaucoup), ils vous entendent larguer une caisse depuis la pièce d’à côté, ils vous voient à travers les toiles de tente et vous canardent sans pitié sans vous louper alors qu’ils sont debout et qu’ils courent. C’est bien simple, dans FarCry on se bat contre une armée de surhommes. Certains ont des têtes de mutants, d’autres non, mais ils ont tous des capacités supra-humaines. Et à force, il faut bien avouer que ça gonfle: je veux bien que certains aient des casques ou des kevlars, mais devoir vider un chargeur de mitrailleuse lourde dans un mec « normal » pour qu’il crève, c’est juste n’importe quoi quand lui vous descend en trois tirs au pompe. Et encore, trois tirs, c’est en mode « normal ». Parce qu’en « veteran », deux suffisent: un pour votre kevlar, et un pour votre tronche. Pareil avec les premiers Trigens rencontrés: ils vous lacèrent en deux coups de griffe, même avec la vie au max et le gilet tout neuf. Et oui, c’est frustrant, on est obligé non seulement de bien viser, mais aussi de passer son temps à se planquer derrière des arbres où, comme des cons, les ennemis restent bloqués jusqu’à ce qu’on fasse le tour et qu’on les dézingue.

Roule ma poule

Je saute, là ? Vous êtes sûrs ?

Histoire de varier un peu les plaisirs, il ne sera pas rare de devoir piloter quelques véhicules. Jeep, blindé, deltaplane, zodiac, patrouilleur, il y en a pour un peu tous les goûts et contrairement à un Half-Life² ces passages ne sont ni obligatoires (on peut tout faire à pied ou à la nage, mais c’est plus long et plus risqué) ni pète-couille pour cause de longueur interminable. En plus de toutes ses armes, Jack sera amené à utiliser quelques objets utiles: jumelles afin d’ajouter les ennemis au radar et de flipper en voyant d’un seul coup une douzaine de points verts tourner au rouge parce qu’on a marché sur une branche, lunettes de vision nocturne, les habituelles cartes d’accès, les moins habituels explosifs pour faire sauter différents objectifs… Même si, il ne faut pas se leurrer, l’objectif n°1 reste de se rendre d’un point A à un point B, en tirant sur tout ce qui bouge entre les deux (ou presque). En effet, si une jauge « d’infiltration » indiquant votre degré de discrétion est présente, elle ne sert quasiment à rien tant il est impossible d’échapper à l’oeil ou l’oreille des ennemis. Autant sniper de loin les quelques mercs armés de RPG ou de fusils à lunette pour ensuite aller se cogner le fretin à l’arme à courte portée.

Ça en jette

Techniquement, le jeu en impose toujours malgré son âge. Avec les configs actuelles, aucune hésitation à le faire tourner en haute résolution, avec un filtrage anisotropique x8 et le niveau de détails au maximum. Résultat, c’est toujours très beau et c’est ultra fluide. L’ambiance sonore est bien rendue grace à des bruitages donnant une réelle sensation de nature vivante. Les musiques sont nulles par contre, puisqu’elles annoncent trop clairement les guet-apens. On préférera donc les couper. Du point de vue du gameplay, c’est très correct même si, on l’a vu plus haut, la précision des armes laisse parfois à désirer et l’option « retenir sa respiration » pour moins trembler en snipant doit servir environ 2 fois dans tout le jeu. C’est par contre au niveau du rythme que des lacunes se font sentir: il y a parfois des séquences vraiment, vraiment pénibles. Recommencer 15 fois la même attaque de camp d’affilée, au bout d’un moment, ça saoule et on se fait sérieusement chier, même si les checkpoints sont la plupart du temps bien placés. Il paraît qu’avec les derniers patches on dispose d’un save state, mais je ne l’ai jamais trouvé. Dommage, parce qu’il y a des moments où ça m’aurait évité de sérieux arrachages de cheveux, même si ça assure au jeu une durée de vie plus que correcte d’une vingtaine d’heures environ. Le jeu est en effet difficile, très difficile, et quiconque affirmera le contraire n’a qu’à jouer en mode Realistic pour arrèter un peu de se la péter. Sinon, il paraît que le multi est nul, et vu qu’il paraît que c’est nul, je n’ai pas essayé. De toute façon avec TF2 à côté hein, pourquoi se faire chier à jouer en multi à FarCry.

FarCry, c'est un peu comme un film de la nouvelle trilogie de Star Wars. C'est visuellement hors du commun, la mise en scène est d'un autre âge, le scénario est catastrophique, et on ne s'y amuse que la moitié du temps. Dommage, la mariée était bien belle. Trop belle. Mais vu le prix auquel il est vendu de nos jours, après tout...

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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Un commentaire »

  1. J’aurais dis idspispopd.

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