On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: JRPG • Editeur: Square-Enix • Date de sortie: 23 février 2007

Final Fantasy XII

Par • le 25/5/2008 • À la une, PlayStation 2, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Après avoir donné une troisième chance à FF X-2 sans succès (tournez ça comme vous voulez, ce jeu est une merde), je me suis retrouvé face à un terrible dilemme : refaire un KOTOR ou attaquer FF12. L’avantage avec les KOTOR c’est que ça reste une valeur sûre, 50 heures de plaisir garanties. D’un autre côté, passer à côté d’un Final Fantasy eut été dommage, et j’ai donc opté pour la nouveauté.

The Force is strong in this one

Rabanastre

Grand bien m’en a pris, puisque dès la vidéo d’intro (superbe bien entendu), on se croit dans un Star Wars. Les scènes, les plans, les comportements, tout fait penser à Star Wars, et cela ne s’estompe pas (mais on finit par ne plus y faire attention). À Rabanastre, la ville dans laquelle l’aventure commence, tout fait d’ailleurs franchement penser à Tatooine. En fait, l’aspect le plus étonnant de cette ville est qu’on n’y croise ni stormtrooper ni Jedi. Pour les sceptiques qui pensent que je vois du Star Wars de partout, sachez que j’ai fait contre-expertiser par une fille de 20 ans qui a vaguement vu une fois les épisodes 4 5 et 6 sous la contrainte, et que ça l’a également frappée tout de suite. La seconde surprise en ce sens est que le système de combat est celui des KOTOR. Pas « ressemble à », pas « grandement inspiré de », pas « pompé sur ». C’est le même, très exactement. Que ce soit bien clair, l’ensemble des testeurs professionnels qui ne l’ont pas relevé ne justifient pas leur salaire.

Fear leads to hunger

ff12-combat-1

Bon ok le système des Gambits est à peu près nouveau, et permet de configurer des actions par défaut des coéquipiers en fonction d’évènements. Par exemple, automatiquement soigner un personnage lorsqu’il a moins de 30% de HP, ou bien lancer Stona sur un copain pétrifié. Une idée excellente a priori, mais sous-exploitée. Au final malgré la flopée d’options possibles le système reste limité, et on ne peut pas par exemple programmer le vol d’objet à un monstre « tant qu’on n’a pas réussi à lui voler un objet » ; ce serait pourtant utile vu la proportion de tentatives infructueuses. Le système est utile certes pour ne pas soigner toutes les 2 secondes à la main, mais reste sous-exploité. Le fait que les conditions déclenchant les actions soient toutes parcourues séquentiellement n’y est pas complètement étranger, et on aurait aimé pouvoir programmer des expressions logiques à base de ET et OU. Niveau abilités et armes, le système est nouveau comme dans chaque FF, mais ressemble beaucoup à ce qui s’est fait avant, notamment dans FFX : chaque personnage évolue sur une grille (la même pour tous), et des points de licence sont gagnés à chaque combat. Pour avancer d’une case (et récupérer la licence associée), il faut dépenser des points de licence, ce qui permet entre autres d’apprendre de nouveaux sorts ou la maîtrise d’une arme. Rien de bien folichon.

Hunger leads to pain

archades

Le second effet FF12 est graphique. C’est une claque, tout simplement. On a du mal à croire qu’on est sur ps2, même si la tv HD se plaît à lever tout doute. La ville est colorée, c’est beau, c’est fluide, c’est grand (mais découpé en zones, la beauté a un prix sur ps2), et les gens ont l’air à peu près naturels. De plus, les chargements sont assez courts pour ne pas perturber le jeu outre mesure. Les personnages féminins sont particulièrement soignés et jolis ; on notera au passage que FF12 est principalement orienté culs, alors que ses prédécesseurs s’intéressaient de plus près à tout ce qui est seins (qui ne se souvient pas des seins de Tifa…). Les culs sont donc particulièrement soignés, et évoluer avec les personnages féminins est une invitation permanente à la sodomie. On peut cependant choisir les personnages que l’on joue, pour un maximum de trois à un moment donné (plus un invité par moment).

Pain leads to boulangerie

Basch

Mine de rien FF12 est une révolution dans les monde des FF. Le système de combat a (enfin) changé, mais ce n’est pas tout. Autre nouveauté, la gestion de l’argent (Gils) et de l’économie est totalement revue. Les habitués savent bien que dans un FF on finit généralement par être extrêmement riche tout en ne se refusant rien niveau objets optionnels, car chaque monstre est pété de tunes comme chacun sait. Dans FF12, on ne gagne pas d’argent en tapant un monstre ; on gagne des objets, que l’on peut revendre ensuite pour de l’argent. Au final ça change peu de choses certes, mais c’est tout de même plus réaliste. Avec certaines limites toutefois, car apparemment seul un loup sur trois est muni d’un pelage, et la proportion de ceux disposant d’une oreille est incroyablement faible (aucun n’en ayant deux). Par ailleurs, on est beaucoup plus souvent fauché et près de ses sous que dans les précédents opus. Si vous aimez faire le jeu sans perdre de temps dans les sidequests et que vous avez pour habitude de vous équiper systématiquement avec les équipements au top, vous allez devoir apprendre à faire des choix. Autre révolution et pas des moindres, tous les sorts style endormir/rendre aveugle/rendre muet sont enfin utiles, et pas uniquement contre des petits monstres pourris, mais aussi contre certains boss. J’ai toujours trouvé stupide d’avoir des sorts inutiles (rien à foutre d’endormir un raton-laveur pour ensuite le tuer en un coup, ou le rendre muet pour l’empêcher d’invoquer les foudres de l’enfer fétide). Dernière révolution niveau combats, les attaques spéciales sont beaucoup moins importantes que dans les précédents épisodes, et les invocations sont franchement inutiles.

Final Fantasy Bouze

ff12 combat 2

Tous ces changements contribuent à rendre le jeu moins facile et plus intéressant. Que du bon ou presque depuis le début de ce test me direz-vous, alors dans quoi réside l’inévitable souci ? Pas dans la durée de vie, car l’univers de l’aventure est très vaste (FF oblige), sans parler des régions optionnelles. Pas dans la quantité de sidequests, suffisamment nombreuses pour vous mener tranquillement au-delà de 100 heures de jeu. Non, c’est plutôt dans leur variété que ça chie franchement. Je pense d’une part aux allers et retours dans des régions remplies de monstres, qui freinent tellement l’aventure qu’on finit par s’endormir, les batailles étant relativement répétitives, surtout si elles sont toutes dans le même coin. Mais je pense également à toutes les quêtes de type chasseur de primes, qui suivent toutes (à une exception près) le schéma (i) trouver l’annonceur (ii) trouver le monstre, éventuellement il n’apparaît que sous certaines conditions météo (iii) lui mettre sa race et (iv) retourner le dire à l’annonceur. Ça a l’air varié comme ça, mais tous ces allers et retours sont usants et lassants. Extrêmement lassants en fait, et ils finissent même par écoeurer du jeu, ce qui est dommage, et ce qui est la raison pour laquelle ce jeu ne mérite pas un 5. J’ajoute que passé un certain temps le côté répétitif se fait sentir avec ou sans sidequest.

Les feux de la force de l’amour

moche

Un peu comme dans Star Wars, on se demande qui baise qui sans jamais vraiment savoir, car chaque vidéo donne une image différente. C’est rigolo au début, mais un peu agaçant à la fin, car cela donne l’impression que les scénaristes ne savent pas comment terminer leur affaire. On se doute cependant que tout le monde finit par baiser un peu, et on pardonne volontiers cet écart car le reste du scénario est fort correct pour un RPG japonais. De plus on nous épargne à peu près la morale japonaise à deux balles habituelle du genre « il faut toujours faire de son mieux » ou « si j’étudie comme un sauvage et que je bosse comme un taré ensuite je deviendrai quelqu’un de bien et les Morning Musune diront que je suis un type chouette dont il faut suivre le modèle et pas un branleur d’otaku ».

Au final Final Fantasy XII renouvelle complètement le genre du Final Fantasy, mais certainement pas du RPG ; c'est déjà pas si mal, et on appréciera l'effort, vu que Square pourrait continuer à faire du FF pendant des siècles sur le même modèle que les moutons joueurs n'en seraient pas moins satisfaits. Si vous aimez les sidequests mettez 3 à ce jeu (sauf si vous aimez les sidequests répétitives). Si vous avez du mal à finir les jeux sans prendre votre temps mettez également 3, car vous devrez faire des sidequests. Je mets 4 car j'apprécie l'effort de nouveauté, mais il y a quand même à faire pour améliorer le côté répétitif. Le système de gambits ouvre également des possibilités malheureusement pas toutes explorées. J'ajoute que mettre 3,5 est interdit par la rédaction, ce qui est très bien comme ça, mais ennuyant pour ce test.

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est joueur depuis la maternelle. Il aime notamment les RPG, la baston et les vieux jeux, mais touche à tout le reste, surtout si le reste a une paire de seins.
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2 commentaires »

  1. Je n’ai pas joué aux FF, j’ai dû une fois en voir tourner un (genre le 7), je devrais donc passer mon chemin sur ce test. Or, j’aime le style et suis particulièrement fan des titres de chapitres.
    Pour saluer l’auteur, je lui soufflerai donc la private « What a pain in the ass ».

  2. Tifa ! Quelle paire …

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