On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Grosses burnes • Editeur: Microsoft Games • Date de sortie: Novembre 2008

Gears of War 2

Par • le 24/9/2009 • Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Six mois après les événements narrés dans le premier épisode, et alors que les troupes locustes semblaient décimées par la bombe-lumière, plusieurs cités disparurent dans les profondeurs de la planète Sera.

C’était pas ma guerre, Colonel

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Moui c’est un gros flingue, en effet.

Rassemblées au sein de la ville de Jacinto, les troupes de la CGU doivent mener un ultime assaut afin de sauver l’humanité assiégée. Immédiatement plongé dans le feu de l’action d’un hôpital attaqué par les locustes, on retrouve Marcus et Dom, accompagnés pour l’occasion d’un jeune bleu inexpérimenté qui se trouve être le frangin de Carmine, abattu par un sniper dans l’épisode 1. L’initiation de ce troufion fait, pour les personnes découvrant Gears of War avec cet épisode, office de tutoriel, chose pas complètement inutile pour les autres histoire de reprendre en main le titre sous les meilleures auspices. Marcus est toujours aussi bourru et Dom toujours aussi préoccupé par sa femme, on retrouve Baird et Cole ainsi que d’autres personnages charismatiques, tout du moins autant que le design le permet. Là-dessus, c’est à l’appréciation de chacun, on peut ne pas apprécier le côté « gros bourrins en grosse armure et à la machoire carrée », mais pour un jeu de ce genre il faut reconnaître que ça ne passe pas trop mal.

Ça en jette

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Ouh ! La grosse bébête !

Visuellement rien à dire: on est en présence de l’un des plus beaux, si ce n’est le plus beau jeu de la console. Les graphismes déjà magnifiques du premier épisode sont encore sublimés par l’ajout de petites touches subtiles, ici de la végétation, là des effets de lumière, même si le tout conserve cet aspect grisâtre caractéristique il est indéniable que le boulot est soigné. La profondeur de champ est elle aussi assez colossale, j’en veux pour preuve l’arrivée dans la cité locuste souterraine qui sur le coup m’a carrément fait tomber la machoire. Le framerate très stable ainsi que le design des ennemis, tous reconnaissables d’un simple coup d’oeil, parachève cette sensation de travail bien fait. L’ambiance sonore est elle aussi très réussie: musique épique, bruitages percutants et toujours les petites remarques lancées par vos coéquipiers.

Pull it

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Le combat de tronçonneuses, toujours convivial.

Le gameplay n’a pas énormément changé, on retrouve toujours le système de couverture bien éprouvé et très efficace: en maintenant le bouton A appuyé, notre héros court se mettre à couvert et une fois qu’il rencontre une rembarde ou un mur, il s’y cache. Bien entendu, on se retrouve toujours dans des salles dans lesquels des petits murets fort opportuns vous attendent, et il est bien difficile de se faire surprendre par une horde d’ennemis. Une fois planqué, il suffit d’une pression sur la gachette L faisant office de visée pour que le personnage se découvre et puisse viser avant de canarder ses ennemis, même si un tir au jugé est toujours possible. Au rayon des nouveautés, il est désormais possible de coller les grenades au mur ainsi qu’au dos des ennemis: ça fait toujours joli quand ça fait splatch. Il est aussi possible de ramasser un ennemi agonisant pour s’en servir de bouclier (tout comme on peut ramasser les boucliers de certains gros locustes) mais là plus question de tirer à la mitrailleuse, il faudra se contenter du simple flingue. Puisqu’on parle de flingues, les ennemis laisseront parfois tomber une grosse mitrailleuse rotative ou un mortier que l’on pourra trimballer et utiliser jusqu’à épuisement du chargeur. Enfin, pour le corps-à-corps un lance-flammes laissera un agréable goût de viande rotie derrière votre passage.

Mais pourquoi y’a de la neige, là ?

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Chérie ? Ça sent le fromage, par ici.

Si l’on pourra rencontrer quelques petits soucis de caméra lors de passages en véhicule (qu’il serait malvenu de dévoiler histoire de ne pas gacher la surprise), c’est finalement par sa storyline que Gears of War 2 pêche le plus. Chaque acte est certes cohérent, passionnant et impressionnant de maestria de bout en bout, mais il subsiste un détail ennuyeux: la transition entre certains actes manque de liant, quand elle n’est pas complètement téléphonée. Envoyée pour enquèter dans un centre de recherches abandonné mais assez louche (et dont finalement on n’apprendra pas grand chose, porte ouverte à un twist scénaristique dans le troisième épisode peut-être ?), l’escouade Delta se retrouve quelques minutes plus tard en deux coups de cuiller à pot en plein milieu de la forteresse souterraine locuste. Si c’est pas de la coïncidence heureuse, ça ! Un peu dommage puisqu’il aurait suffi de faire parcourir à l’escouade la distance en hélicoptère au lieu d’une promenade en buggy blindé donnant cette curieuse impression de proximité… Même s’ils ne remettent aucunement en cause le plaisir pris à parcourir le titre, de tels écueils faciles à éviter font tout de même un peu tache pour un blockbuster pareil.

L’ailier ou la cuisse

Une fois la campagne solo consommée (le jeu en coop est toujours possible, comme sur le premier opus, mais l’aventure est presque deux fois plus longue que celui-ci), le jeu ne termine pas immédiatement sur l’étagère: les multiples modes proposés en multi promettent des joutes frénétiques. Bien conçu, permettant de nombreuses configurations (en équipe de 2, de 5, en deathmatch, avec des bots, tous contre l’IA…) il ne souffre que d’être beaucoup trop sujet au lag, certains matchs devenant tout simplement injouables. Quoi de plus frustrant que vider un chargeur dans un adversaire sans qu’il soit affecté, tandis qu’il vous descendra d’un coup de fusil à pompe ? Fort heureusement ce genre de mésaventures n’arrive pas la majorité des parties, et dans des conditions de connectivité optimale, il s’agit probablement de l’un des tous meilleurs jeux multi de la machine. Difficile, donc, de faire la fine bouche.

Gears of War 2 reste un Gears of War: un titre bourrin et redoutablement efficace comme les films de série B des années 80. La maniabilité aux petits oignons, la bonne durée de vie et la réalisation dantesque compensent allègrement les légers problèmes scénaristiques, et le level design intelligent promet d'épiques affrontements contre les immondes larves souterraines. Reste un côté brute épaisse pas bien subtil qui a ses charmes, mais qui laissera de marbre certains esthètes. Tant pis pour eux.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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Un commentaire »

  1. Un sacré un bon jeu, une valeur sûre, comme on dit. Je suis d’accord au niveau du scénario, c’est parfois un peu bizarre et le passage dans le laboratoire, qui fait office de maison hantée, s’il est réussit dans son game design et son ambiance, déçoit puisqu’on y apprend rien, ou presque.

    Le seul avantage que je peux voir à ce scénario et ses lieux téléphonés, c’est d’avoir une belle unité de temps. L’aventure commence en fin d’après-midi et se termine le lendemain, quasiment en temps réel.

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