On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: GTA, ok ? • Editeur: Take Two • Date de sortie: 20 mars 2009

Grand Theft Auto : Chinatown Wars

Par • le 5/10/2009 • À la une, Nintendo DS, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Pas fan de GTA historiquement, je ne savais même pas qu’il en était prévu un sur NDS, et quand une fois sorti j’ai entendu l’Internet se retourner trois fois pour en louer les prouesses, j’avoue que je m’attendais à une légère daube à la « Liberty City Stories » sur PSP, par la même équipe d’angliches de Rockstar Leeds. Heureusement, nouveau trajet maison/boulot en métro aidant, j’ai tendance à accepter un peu n’importe quoi qui fasse passer le temps, et j’ai donc fait l’effort GTA : Chinatown Wars, grand bien m’en a pris !

Drapeau Rouge

Les poubelles rouges, on a le droit, y'a des armes

L’écran de chargement annonce vite la couleur : une valise pleine de poudre blanche.
Chinatown Wars se joue sur deux plans ; le premier est un GTA classique, avec des missions en mode story, des side-missions optionnelles, et quelques broutilles au milieu, le deuxième est un gigantesque trafic de drogue organisé, et si vous le voulez bien, on va commencer par ce point.
Le héros se nomme Huang Lee et évolue au milieu de la mafia chinoise de Liberty City, à la recherche de vengeance et d’une épée arlésienne, et sa principale source de revenus est le trafic de stupéfiants, qu’il pratique avec brio.
Ayant peur que mes trajets de métro soient trop courts pour faire des missions du mode story, je décidais de découper mon temps de jeu entre les deux phases selon l’endroit où je jouais, maison = story, métro = DROGUE, c’est ainsi que j’ai commencé à devenir un trafiquant plutôt bon.
Dealer dans GTA : Chinatown Wars est assez simple : vous avez dans toute la ville éparpillés de nombreux vendeurs/acheteurs de drogue, chacun évoluant sur le territoire de son gang et spécialisé dans un stupéfiant particulier, et en demande d’un autre (en général celui qui est vendu pas cher à l’autre bout de la ville), vous comprenez donc la mécanique simple, aller d’un bout à l’autre de Liberty City afin de choper de la « Blanche » pour en revendre à quelqu’un qui deale des « Calmants », avec des prix différents permettant de se faire un petit bénéfice.
Rapidement on peut voir que dealer des drogues chères peu rapporter BEAUCOUP d’argent, contrairement au deal de shit et de pillules qui même en grosses quantité rapporte pas grand chose, ainsi donc, pendant 2 semaines j’ai passé mon trajet de métro à vendre de l’héroïne et de la coke à des « jeunes étudiants fêtards prêts à tout pour s’en procurer », et je suis devenu particulièrement riche, suffisamment pour que l’argent ne soit plus jamais un problème dans le jeu. Si on rajoute à ça un système de promo ponctuelle, où un dealer à un besoin urgent et paye plus cher des doses, ou au contraire a un stock à liquider et brade la dope, il y a moyen de découvrir la ville tout en roulant de droite à gauche, et grâce à une fonctionnalité bien sympathique du GPS intégré, de déposer quelques waypoints sur des zones à revisiter plus tard.

Amulette de 1000 €

Oué ok ok je vais chercher du ramen, calmos.

Après ces activités peu recommandables pour un enfant de 5 ans, il est temps de se plonger un peu plus dans le scénario et les missions liées à Huang, où comme dans tout bon GTA, il va croiser des personnages hauts en couleurs dont je vous laisse évidemment la surprise. Loin du cynisme et du sérieux de GTA4, Chinatown Wars joue plutôt la carte de l’humour parfois potache, parfois trash, avec quelques dialogues épiques (et évidemment pour la VF une allusion au Grand Détournement), et il faut l’avouer pas mal de diversité dans les missions, disons suffisamment pour ne pas avoir l’impression de faire 10 fois la même. Le jeu est d’ailleurs étonnamment riche pour un jeu NDS, où on nous y habitue à payer la pauvreté niveau mémoire de la cartouche et des prouesses techniques de la console, mais Rockstar Leeds a su passer totalement au delà de ces limitations en offrant une Liberty City parfaite, vraiment jolie et sans (trop de) ralentissement, le plus impressionnant étant lorsqu’on se lance à fond en voiture, de voir que toute la carte peut défiler sans clipping à cette rapidité m’a vraiment soufflé.
Pour en revenir à l’histoire, le scénario mise bien plus sur les personnages justement, plus que sur le fond, avec son lot de traîtrises et de bassesses auxquelles nous sommes malheureusement un peu trop habitués pour ne pas les voir venir à dix kilomètres, ne vous attendez pas non plus à passer votre temps à Chinatown, si la plupart des protagonistes sont d’origine chinoise, je crois qu’il n’y a qu’une seule mission qui s’y passe réellement, où équipé d’un costume de dragon, vous allez devoir faire quelques rotations au stylet des plus hystériques dans un wagon de métro.

Auto-Stop dans la brousse

Les avantages de la DS pour un GTA sont sympathiques mais surtout comblent le manque de place d’affichage de la console, ainsi, tout le jeu se fait à l’écran du haut, celui tactile gérant la mini-map/GPS, la sélection d’armes, l’accès au PDA/options et le système d’explosif dont je parlerai plus tard.
Avantage de tout ça, j’ai rarement eu besoin de sortir le stylet, tout étant accessible d’un coup de pouce, que ce soit les adresses rapides du GPS, la commande d’armes, et l’accès au fameux « Info-Trafic », l’interface de gestion de votre commerce de drogue, avec stats, cartes des territoires, courbes de prix … l’attirail parfait du petit trafiquant.
L’écran tactile possède une zone « cible » dans sa partie droite permettant de gérer les explosifs, mais aussi les jets d’eau et autres éléments directionnels que vous rencontrerez tout au long du jeu, le principe est simple, lorsque vous touchez l’écran en maintenant l’appui au niveau de l’objet présent dans la zone (par défaut un explosif, mais cela change contextuellement, ça peut être une lance à incendie lorsque vous êtes au volant d’un camion de pompiers), une cible apparaît, à vous de faire glisser le stylet pour viser, une aide apparaît alors sur l’écran de jeu vous indiquant la courbe empruntée par l’objet lancé par exemple. C’est intuitif et on devient rapidement un expert de précision à la grenade, pour le plus grand bonheur des amoureux d’explosions.
D’autres usages de la fonction tactile de la NDS apparaissent au fure et à mesure de l’exploration de liberty city, sous forme de mini-actions à exécuter rapidement, par exemple le vol d’une voiture, pour les plus rustiques sera composé du dévissage du neiman (allez hop tournicoti au stylet), de l’accrochage de deux câbles (hop glissé de stylet puis retournicoti), pour les plus complexes un code à rentrer rapidement, les deux devant être terminés avant la fin du temps (4-5 secondes) au risque de déclencher l’alarme et d’attirer le flic le plus proche, ce que croyez-moi, vous ne souhaitez pas qui arrive.
Evidemment, on trouvera la possibilité de faire quelques petites missions d’utilité publique (pompiers, ambulance, taxi, police), et d’autres moins (distributeur de nouilles, kart, stand de tir), chacune récompensée par des avantages direct dans le jeu (armure plus puissante, plus de vie …)

Épreuve d’immunité

Poursuite comme on en voit trop

La police, parlons-en, élément sempiternel du GTA, pauvre de moi, j’étais habitué à simplement pousser le champignon pour sortir de la zone qui me mettait en danger d’emprisonnement, hélas, dans Chinatown Wars, cela ne suffit pas, la police est extrêmement collante, et vous pouvez faire 12 fois le tour de Liberty City qu’il y aura toujours une voiture collée à vos basques, d’autant plus que le temps de perte de votre indice de recherche est plus qu’aléatoire, il se peut ainsi que vous vous cachiez 2 minutes sans voir le gyrophare clignoter sur votre GPS, mais que votre étoile reste toujours active, la meilleure solution reste de forcer l’envoi dans le décor d’une voiture de police qui vous poursuit, autant dire que si vous déclenchez une alerte à pied, il faut grimper rapidement dans une voiture, et ROULER, au moindre arrêt, un îlotier peut vous sortir de la voiture, et vous n’avez AUCUNE chance d’en réchapper, il vous assomme alors et vous envoie direct au poste. Avec deux ou trois (ou plus) étoiles de recherche, c’est tout autant de véhicules qu’il vous faudra dégommer (surtout pas à l’arme à feu au risque de prendre une étoile de plus) ou envoyer dans le décor, autant dire que ça peut être fait rapidement comme prendre quelques longues minutes agaçantes, la police étant de plus très tatillonne, une moindre touchette d’une voiture de patrouille vous vaut immédiatement une étoile qui peut se transformer en véritable calvaire ensuite, ça incite à respecter la loi !
Rassurez-vous, on peut quand même défourailler comme dans HEAT, comme dans les autres GTA, le système de lock pour la visée fait 90% du travail, heureusement car s’aligner en face d’un adversaire relève du remontage de montre suisse fabriquée à Taiwan, Huang ne peut tirer que dans 4 directions si on ne déclence pas le lock avec un bouton, et c’est très génant pour viser, mais à l’inverse, en lockant, aligner 15 gonzes d’affilé devient bien plus simple.

L’avion pour Paris

Mini-mini game

Chinatown Wars est une perle d’exception, c’est typiquement le jeu duquel on attendait qu’il se plante, un sous-GTA sans envergure, sans vraiment de plan marketing gigantesque ni de prétention, et qui finit par mettre tout le monde d’accord et créer une milestone sur son support. Au milieu des jeux de vétérinaires et d’entrainement cérébral, autant dire que la tâche était bien difficile, et apporter une touche adulte à la NDS est réussi de manière magistrale par Rockstar, se permettant même d’ajouter des nouveautés même anecdotiques, au genre avec l’utilisation de l’écran tactile, et en restituant magnifiquement Liberty City sur une console dont n’osait imaginer qu’elle puisse produire ce genre de rendu. Néanmoins on reste aussi sur l’impression que Huang est un personnage solitaire, il a beau avoir 20 planques dans toute la ville, pas moyen d’y ramener une copine, ou d’aller boire un petit coup avec un copain, peut-être laisser le côté social pour mettre en place le trafic de drogue était une bonne idée, étant souvent peu exploité dans GTA, mais l’abandonner entièrement me paraît être le seul petit point faible du titre.

Si vous avez plus de 18 ans et possédez une DS, GTA : CW est obligatoire dans votre ludothèque, long, prenant et bien réalisé, évitez tout de même de le laisser dans la console de votre petite cousine de 8 ans, il se peut qu'elle apprécie moyennement le porno gay.

est joueur depuis 1987. Joueur Hardcore Casual, même s'il passe des jours entiers de sa vie à jouer, il n'a jamais dépassé le niveau de votre petit cousin. Après avoir participé à l'émergence des LAN et du multijoueur avant les années 2000 et Counter-Strike, il ne jure plus que par les jeux solos, surtout les FPS.
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4 commentaires »

  1. Un petit contre-avis suite à ce concert de louanges… Après avoir adoré Grand Theft Auto 4 j’étais ravi de pouvoir me re-promener à Liberty City, et lors de mes premières minutes de jeu j’ai pris une réelle baffe en constatant le soin apporté à la réalisation. Techniquement, c’est irréprochable pour de la DS.

    Par contre je m’y suis fait chier comme jamais. Passer mon temps à dealer de la drogue d’un bout à l’autre de la ville m’a profondément saoulé, devoir me farcir un mini-jeu répétitif à chaque fois que je tire une bagnole m’a pété les burnes, me faire poursuivre toutes les dix secondes parce qu’étant donné les vitesses supersoniques que les caisses atteignent j’ai percuté par accident une voiture de keufs m’a bien gonflé, et aussi irréprochable qu’elle soit pour de la DS la 3D de ce Chinatown Wars ne m’a jamais offert le sentiment d’immersion que j’avais pu connaître dans GTA4: avec cette vue de dessus, difficile de reconnaître chaque quartier.

    Je ne suis même pas allé au bout tellement il m’a déçu.

  2. Idem, autant je l’attendais avec impatience, autant la conduite et les mini jeux m’ont calmé sec. La réalisation est top, franchement je reste bluffé, mais j’ai pas du tout accroché, à mon grand regret.

    Du coup je l’attends sur PSP, voir ce que ça peut donner :o

  3. Ha ha, le jeu de trafic de drogue, j’en avais programmé un sur ma Graph 25 au lycée. L’idée n’était même pas neuve à l’époque, content de voir qu’elle a encore de beaux jours devant elle.

  4. Les GTA, je les essaie à chaque fois et à chaque fois je renonce. Je suis allergique au gameplay (call me casual, but don’t call me twice).

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