On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Enquète / simulation d'avocat • Editeur: Capcom • Date de sortie: 31 mars 2006

Phoenix Wright: Ace Attorney

Par • le 28/12/2007 • Nintendo DS, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Le monde du jeu d’aventure et d’enquète textuelle commençait cruellement à manquer de représentants. La série des Phoenix Wright (Gyakuten Saiban en VO), originellement sortie sur Game Boy Advance mais mise au goût du jour pour la DS, dépoussière le genre à l’aide d’un humour ravageur.

Un instant !

Cette vieille chouette ne perd rien pour attendre…

Phoenix Wright, c’est le patronyme du héros, un jeune avocat plein d’ambitions fraîchement débutant au sein du cabinet de son mentor, Mia Fey, célèbre et plantureuse avocate de la défense. Les premières minutes de jeu permettent à notre rookie de faire ses premiers pas dans une salle d’audience face à un procureur malicieusement nommé Boulay et de procéder à ses premiers contre-interrogatoires. Le procès, très didactique, est l’occasion pour Mia Fey d’expliquer les différentes méthodes utilisables pour soulever des contradictions au sein des témoignages: demander des éclaircissements puis présenter des preuves contradictoires afin de réfuter le témoin. Néammoins, en cas d’erreur, le juge sanctionne et il faudra tenter de trouver une nouvelle preuve. Les phases de procès se dérouleront toujours de la même manière: les témoins de l’accusation se succèdent et il appartiendra au joueur de présenter les bonnes preuves au meilleur moment.

Prends ça !

OMG BIG TITS

Une fois cette mise en bouche expédiée, les choses sérieuses commencent: Mia Fey, votre sculpturale patronne, vient d’être assassinée, et le meurtrier présumé n’est autre que sa propre soeur, Maya ! Il appartient désormais à Phoenix Wright de mener l’enquète dans divers lieux afin de dénicher les preuves qui permettront d’innocenter Maya, sa cliente, et de trouver le véritable meurtrier ainsi que ses motivations. Chaque interaction, qu’il s’agisse de phases de déplacement ou de dialogues, se fait via un système de menus accessibles directement depuis l’écran tactile de la DS et une foultitude de textes à l’écran. Et c’est bien là le seul point susceptible de rebuter la plupart des joueurs: le jeu est verbeux, très verbeux, absolument tout passe par des images fixes ou presque et une avalanche de textes à lire. Attendez-vous à vous taper des kilomètres de blablablas au sein desquels il faudra parfois repérer les éventuels indices ou contradictions. Heureusement, pour mieux faire passer ces pavés indigestes les concepteurs les ont farcis d’un humour ravageur: les noms des intervenants sont prétextes à jeux de mots idiots, lesdits intervenants ont une personnalité bien trempée et Phoenix Wright, principal protagoniste, sert souvent de tête de turc aux procureurs et autres témoins.

Objection !

Objection !

On s’amuse beaucoup, donc, en jouant à Phoenix Wright, et les enquètes sont également prétextes à de belles trouvailles narratives. De quelques suppositions de départ on se surprend à échaffauder de véritables théories et tentatives de déduction afin de résoudre les mystères plus vite et ainsi plaider plus efficacement à la barre. La traduction française du titre est d’une qualité exemplaire même si quelques petites fautes d’orthographe subsistent (excusables, vu la quantité de textes). Les personnages y gagnent en authenticité, et en cachet, apportant grandement au côté sympathique du titre. Seul point noir: la replay value un peu limitée de par le principe même d’un jeu d’enquète. Mais la dizaine d’heures passée à résoudre les différents cas est fameuse, le dernier étant le plus long et le plus passionnant: il a été spécifiquement conçu pour la DS et tire particulièrement bien parti de ses capacités.

Amusant, agréable et d'une durée de vie très correcte, Phoenix Wright: Ace Attorney est une mise au goût du jour d'un genre sur le déclin. Visuellement très correct, aux musiques sympathiques et à l'ambiance sans pareille, il fera le bonheur de quiconque n'est pas trop effrayé par la quantité de lecture proposée.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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6 commentaires »

  1. Le texte m’a rebuté au bout de la 4e enquête, j’en avais marre de ne pas pouvoir jouer un petit quart d’heure avant de dormir

  2. Ha moi j’ai essayé plusieurs fois. Genre je me couche à 1h du matin, tranquillou, je sors la DS « allez, on va progresser un peu à Phoenix Wright« … et je repose la console à 4h.

  3. Bon bah je suis un peu déçue en fait.

    C’est complètement linéaire. La seule phase de « jeu » se limite à sortir la bonne preuve au bon moment (et à fouiller les décors, pas très compliqué puisque « Examiner » s’allume en gros quand tu passes sur un élément significatif).

    Heureusement, comme tu dis, que les scénarios sont accrocheurs et l’humour sympa, mais franchement, c’est pas un jeu, c’est un roman interactif.

    Très bien pour s’endormir rapidement (là où Picross me tenait éveillée jusqu’à 2h du mat, Phoenix m’endort en un quart d’heure! :))

  4. Dans le premier, les phases les plus intéressantes sont les procès, les phases d’enquète sont comme tu le dis assez téléphonées et linéaires. Dans le second épisode, un système de secrets à faire révéler aux témoins apporte de l’intérêt aux phases d’enquète.

  5. Ouais paxe même dans la phase procès, répéter « UN INSTANT » « UN INSTANT » « UN INSTAAAAAANT » sur toutes les phrases du témoin, on peut pas dire que ça laisse la part belle à l’improvisation.

    Y’a juste les « OBJECTIONS » qui ressemblent à des coups de pile ou face et peuvent être qualifiées de phases de « jeu ».
    L’intéraction est donc minimalement minime, mais Mia a des gros seins, et c’est ça le plus important, finalement, donc autant s’arrêter au procès 1, puisqu’après on la voit presque plus (ouh le spoil de la mort).

  6. Tu es dans le vrai Menstruel.
    C’est parfois peu crédible et un brin répétitif, mais le plaisir vient d’ailleurs.

    A propos, j’y avais été aussi de ma petite chronique sur ce jeu il y’a quelques temps : http://staying.free.fr/wordpress/?p=4

    D’ailleurs je découvre ce site après avoir un peu squatté le blog de l’auteur de l’article en question ;)

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