On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Metroidvania • Editeur: Microsoft / Epic Games • Date de sortie: août 2009

Shadow Complex

Par • le 4/11/2010 • Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Commencer tout nu, s’équiper au fil de l’aventure avant de devenir une véritable machine à tuer surarmée, cela a désormais un nom, néologisme créé par contraction de deux titres de séries mythiques: le Metroidvania.

It’s dangerous to go alone

A l’origine était Metroid, création du regretté Gunpei Yokoi, jeu d’exploration / plateforme futuriste dont le principe, maintes fois revu depuis, était de parcourir un ensemble de niveaux de façon non-linéaire afin de se reconstituer un équimement digne de ce nom avant d’aller affronter des monstres de plus en plus coriaces. De nombreux titres ont repris ce principe, à commencer par l’illustre série des Castlevania et des épisodes conçus par Koji Igarashi qui l’ont lentement fait évoluer depuis des premiers opus typés action / plateforme bien plus linéaires. Derrière Shadow Complex on trouve une équipe qui a manifestement une très bonne connaissance de ces titres, et qui va s’appliquer à en extraire le meilleur pour fournir un jeu respectant au pied de la lettre les canons du genre, tout en apportant sa propre touche et en offrant une 2.5D léchée, des graphismes de très bonne facture et l’ambiance sonore qui va avec. Inutile de préserver le suspense: tout amoureux de Metroid ou des Castlevania post-Symphony of the Night devrait trouver ici chaussure à son pied.

They took my girl !

Le scénario de départ n’est qu’un prétexte, mais les apparences peuvent se révéler trompeuses: derrière une bête histoire de kidnapping de petite amie, on découvre progressivement une intrigue politique un peu fouillée et pas inintéressante, qui gagnerait à être explorée dans une éventuelle suite (en l’état, la fin de l’histoire est traitée dans un bouquin nommé Hidden Empire faisant lui-même suite à Empire et dont Shadow Complex assure la continuité. C’est tout d’abord en explorant des grottes que l’on se retrouve projeté au coeur d’une base paramilitaire extrêmement avancée et dont la construction a dû nécessiter des fonds considérables. Tous les ingrédients pour un conflit majeur sont réunis et il appartient à notre héros de sauver sa petite amie mais aussi de causer d’irrémédiables dégats aux forces ennemies afin d’éviter le pire. Pour y parvenir, il découvrira à force d’explorer le complexe diverses armes lui permettant d’ouvrir de nouveaux passages et de faire de plus gros dommages aux ennemis: si vous avez déjà joué à un Metroid dans votre vie, vous ne serez pas du tout surpris, cette ressemblance est de toute façon entièrement revendiquée par les développeurs. Grenades, roquettes, module de super-course, les références pleuvent et l’on se retrouve immédiatement en terrain connu. Ici et là, des caches secrètes permettent d’améliorer sa barre d’énergie ou ses quantités de munitions. Oui, c’est vraiment exactement pareil que dans la saga de Nintendo.

C’est pas pour les petits joueurs

Là où Shadow Complex se distingue des récents épisodes de Metroid, c’est qu’il ne s’est pas lancé dans une politique de casualisation à outrance de la licence et reste très fidèle à cet esprit délicieusement 90s que l’on ne retrouve plus tellement dans les productions d’aujourd’hui. Oui, on peut mourir dans Shadow Complex, assez souvent même si l’on a tendance à jouer les têtes brûlées, il faut aussi régulièrement faire preuve d’adresse pour parvenir à débloquer ce petit passage secret offrant souvent une jolie récompense à base de bonus. On peut aussi se la jouer infiltration et tuer les ennemis en loucedé, en se faufilant derrière eux: un succès est à la clé, et l’on peut même comparer son talent de ninja avec celui de ses amis sur le Xbox Live. Le scrolling horizontal se mue tantôt en périlleuses séances d’escalade, tantôt s’affole alors que l’on est poursuivi par un ennemi redoutable. L’ambiance est excellente, la maniabilité soignée, la réalisation exceptionnelle, rien à dire: c’est un véritable sans faute. Avec une durée de vie plus que décente et un tel feeling, difficile de jouer les blasés.

Quand un jeu XBLA se permet de donner des leçons à des titres vendus plein pot en version DVD, il serait bien malvenu de faire la fine bouche. Shadow Complex est un hommage vibrant aux jeux d'exploration de l'époque 8/16 bits, mû par une réalisation HD boostée à l'Unreal Engine 3. Indéniablement une réussite.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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5 commentaires »

  1. C’est un des jeux présents sur ma Wishlist X360 de quand j’en achéterai une.

  2. Quelle coïncidence, je l’ai justement commencé pas plus tard qu’hier :)

    Je n’ai qu’une heure ou deux à mon actif sur ce titre, mais je confirme pour le moment tout le bien que tu en penses.

  3. Je lui aurais mis 5 aussi, et la conclusion est parfaite. Un bonus pour l’aspect découverte qui m’a rappelé quand j’étais gamin, et qui peut aussi rappeler certains James Bond..

  4. Vous savez pas si une version PC est prévue par hasard ?

  5. Il n’y a aucune annonce officielle d’une version PC.

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