On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Arcade-aventure • Editeur: Sega • Date de sortie: 1994

Soleil

Par • le 5/10/2009 • MegaDrive, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Peu fournie en Zelda-like, la MegaDrive tente avec Soleil de proposer un titre joli et accrocheur aux férus d’arcade-aventure.

Démarrage en fanfare

Attention ça pique

A l’aube des temps, l’obscurité règne sur le Monde. Les créatures rampantes que les êtres humains ont tôt fait d’appeller « monstres » vont et viennent en liberté jusqu’à ce qu’un jour, une voix phénoménale s’éleve et invoque la lumière. Un gigantesque éclair aveuglant déchire les ténèbres et l’univers s’illumine de couleurs chatoyantes. Les monstres se replient au fin fond d’une profonde caverne tandis que les fleurs, les plantes, les animaux et les êtres humains s’épanouissent sur cette terre nouvelle. Pourtant, des milliers d’années plus tard, les monstres n’ont pas entièrement disparu, et c’est alors qu’ils refont surface que l’aventure narrée par Soleil commence.

Elle commence assez mal d’ailleurs, puisque pour la douze-mille cent-soixante-troisième fois le héros est un petit garçon dont le père a disparu et qui fête tout juste son anniversaire. Comme le veut la tradition du village chaque jeune homme dans sa quatorzième année hérite d’une épée (Ho !) et doit aller prouver sa bravoure (Ha !) en subissant trois épreuves dans une forêt transformée en camp d’entraînement. A chaque épreuve réussie le candidat est honoré d’une médaille (bronze, argent, or) et une fois les trois médailles en poche il convient d’aller rendre une petite visite au roi. Jusqu’ici, tout ceci est assez banal et on se demande un peu comment un scénario d’un clacissisme aussi éculé a pu avoir un tel succès.

Les petites bêtes

Merci le roi

Récupérer les trois médailles n’est pourtant pas aussi immédiat qu’il n’y paraît. Si la première ne posera pas de grandes difficultés, il n’est pas possible de directement récupérer les deux autres. Pour ce faire, il sera nécessaire de découvrir de nouvelles aptitudes… Mais celles-ci ne s’apprennent pas à l’école. Alors qu’il se promène dans une aire de récréation, notre héros rencontre une voyante qui lui fait don d’un pouvoir curieux: il lui sera désormais possible de parler aux plantes et aux animaux, mais plus aux humains ! Si le premier réflexe afin de pouvoir se faire comprendre sera de retourner à la maison familiale pour tailler la bavette avec son chien, ce sont les autres animaux rencontrés qui permettront de se découvrir de nouveaux talents.

Ceux-ci seront aussi variés qu’utiles tout au long de la quète: lancer d’épée, course, saut, et il sera possible d’en cumuler deux simultanéments pour des résultats encore plus efficaces. Comme dans tout jeu d’action/aventure qui se respecte, la quète sera jonchée d’embuches et d’énigmes à résoudre, même si celles-ci ne seront jamais très complexes. La navigation entre les différentes régions se fait via une carte générale du Monde et il est possible d’aller et venir librement dès lors qu’une zone a été purgée de ses monstres, ce qui se fait généralement en défaisant un boss. L’exploration de donjons occupe également une belle partie de l’aventure et certains offrent de belles séances de prise de tête. Enfin, le scénario d’apparence simpliste se dévoile au fur et à mesure des pérégrinations du héros et s’avère bien moins manichéen qu’il n’y paraît.

C’est tout beau tout joli

Ici ça lave sec

Techniquement il n’y a rien à redire, la Megadrive est employée à son meilleur: c’est une explosion de couleurs, les graphismes sont fins et colorés et les animations fluides. Si la partie sonore n’a jamais été le point le plus fort de la console, les thèmes sont néammoins très soignés et l’on se surprend à les fredonner ensuite. Il n’y a guère que par la maniabilité que le bât blesse avec une étrange inertie du personnage, notamment lorsqu’il court. Les coups d’épée manquent également souvent de précision, et le héros fera souvent de gros moulinets avec son arme avant de pouvoir enfin toucher le monstre qu’il visait.

Ces petits défauts ne gâtent néammoins en rien le plaisir que l’on peut éprouver alors que l’on parcourt le monde accompagné de ses animaux. Le cheminement de l’histoire propose de belles surprises et celle-ci s’avère finalement bien plus complexe que dans The Legend of Zelda: A Link to the Past. Développé par Nextech pour le compte de Sega, Soleil est un véritable ravissement qui mérite plus que le détour et, s’il était un peu plus long et ne souffrait pas des petites imperfections relevées plus haut, aurait fort été capable de détrôner son modèle.

Soleil est un bijou. Une petite merveille d'un genre que l'on retrouve malheureusement trop peu sur Megadrive, ni même ailleurs. C'est une friandise sucrée et délicieuse, et comme toute friandise une fois qu'on l'a terminée on trouve que l'on n'en a pas eu assez.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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Un commentaire »

  1. J’ai PLEURE en finissant ce jeu (l’autre fois, c’était pendant FFVII GUESS WHEN).

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