On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Beat'em all • Editeur: Sega • Date de sortie: 8 janvier 2010

Bayonetta

Par • le 6/1/2010 • À la une, PlayStation 3, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Tout a commencé un beau midi de l’été 2008, à Los Angeles, en plein E3. Votre illustre serviteur, qui se la pète un peu mais bon je vous emmerde, était convié par le sympathique RP français de Sega pour découvrir le prochain gros jeu de Platinum Games, alors un peu en galère depuis la fermeture de Clover. Je rentre dans le booth, tout plein de sympathie pour Sega (et, dans une moindre mesure, Hideki Kamiya) et j’attends qu’on me fasse frissonner. Et ben putain, même si j’ai pas payé, j’en ai eu pour mon argent. Non contente de me faire frissonner, la courte démo m’a provoqué des orgasmes multiples à répétition, ambiance « Bon c’est fini, et si on allait se fumer une clope, là, parce que bon, je suis fatigué, un peu. Mais chérie, c’était super ».

Et un an et demi plus tard, ce jeu que j’attendais impatiemment, dont j’attendais la venue comme le messie, comme le Devil May Cry des années 10, ce jeu, je l’ai fini. Effeuillons la belle.

DAT PREMIER PROJET NEXT-GEN DE PLATINUM GAMESS

Le postulat de départ de Bayonetta est plutôt simple. Mais plutôt que de m’en occuper, je vais laisser la parole au créateur du jeu, le célèbre Hideki Kamiya :

Bonjour, je suis Hideki Kamiya. Vous m’avez sûrement déjà vu dans des œuvres telles que « Devil May Cry », « Resident Evil 2 » ou encore « Okami ». Quand j’étais en interne chez Capcom, je me faisais du blé grave ! Mais j’en ai eu un peu marre de gagner du fric alors j’ai décidé d’aller avec des potes chez Clover Studios, où on pouvait faire des jeux sans gagner un rond ! Du coup, j’ai décidé de refaire Devil May Cry en mieux avec une bonnasse.
Je vais laisser Pipo vous raconter le reste, c’est un journaliste de grand talent et, mesdemoiselles, il a le dos extrêmement doux !
 

Oh, merci Hideki !

Revenons donc à nos moutons.

CE GARY

ANGELS MAY CRY

On va pas jouer les vierges effarouchées et faire semblant de ne pas s’en rendre compte, hein. Bayonetta est à première vue un clone parfait de Devil May Cry. Armes à feu, armes blanches, combos de la muerte, ennemis de plus en plus vicieux, boss gigantesques, armes et mouvements à acheter… On est en terrain connu. Sauf qu’ici, le gameplay est « simplifié », pour que les joueurs puissent se concentrer sur le timing plutôt que sur le combotage bourrin. En gros, apprendre des manips Daigoesques ne vous servira à rien tant que vous en maîtriserez pas les esquives parfaites ou les contre-temps à respecter dans les combos. Bayonetta en deviendrait presque un jeu musical.

En pouvant vous équiper de deux armes différentes (par exemple le katana dans les mains et les revolvers aux pieds), le jeu colle parfaitement au reste du gameplay. Un bouton pour les mains, un pour les pieds, et un dernier pour le petit flingue qui linke. Rien d’insurmontable pour le débutant, bien que le jeu garde une veine profondément hardcore dans son système de scoring. Le meilleur des deux mondes, finalement. Bref, Bayonetta possède un gameplay accessible sans être débilitant, hardcore sans être décourageant, et jouissif sans se tâcher le pantalon. De plus, sachez que le jeu est d’une longueur assez honnête (11h30 en rushant un peu) et que vous aurez encore fort à faire avec un new game +, un mode hard qui se fout pas de votre gueule, des tonnes de nouvelles armes à acheter, et de nombreux combats cachés. Oui, sans déconner, ce jeu vaut ses 70€. Et je n’en suis qu’à la fin de la deuxième partie de mon texte.

CES POWERPOINTS

LE JEU QUI SODOMISE TON IRIS

Ne passons pas par quatre chemins : Bayonetta est SOMPTUEUX(se). Si l’on pouvait craindre de ne rencontrer que des décors basés sur les architectures européenne rencontrées dans la démo, sachez qu’il n’en est rien. La belle va allègrement voyager et les divers environnements que vous visiterez ne manqueront pas de vous en mettre plein la gueule. Mais genre sévère, hein. Comme si le jeu arrivait avec une batte de baseball fichée de clous rouillés ayant macéré plusieurs heures dans du sang contaminé, et vous mettait un grand coup dans les burnes avec. Ça fait mal, mais c’est quand même le summum du plaisir coupable. De plus sur la version testée (Xbox 360) l’animation est juste incroyable et le jeu ne rame jamais, même quand les éléments les plus déchaînés tentent de vous violer en réunion.

CE PATRON

CE BOSS LA, IL EST TOUT JUSTE AU MILIEU DU JEU SA RRRRACE !

Voilà ce qui fait la vraie grande force de Bayonetta : La démesure.

Quand un jeu démarre son prologue sur un morceau de clocher qui se casse la gueule en tournoyant dans un abîme infini et que vous devez vous battre dessus, on peut aisément deviner qu’il va essayer de vous caresser dans le sens du poil.

Mais on aura un peu plus de mal à deviner que ce sera tout simplement le Gurren Lagann du jeu vidéo. Si vous en connaissez pas Gurren Lagann, sachez que c’est un anime de 27 épisodes (à regarder d’urgence) où, dès le 8ème épisode, le robot du héros fait la taille d’un navire de guerre, et que ça continue crescendo jusqu’à la fin de la série. Et ben Bayonetta c’est un peu ça. Si les premiers boss sont à l’échelle 15/1, sachez qu’on atteindra très vite des échelles type 147/1 et que les boss des derniers niveaux foutent un peu la honte à ceux de Shadow of the Colossus (je m’en veux un peu d’écrire ça, et pourtant). Chaque nouveau niveau va tout bonnement EXPLOSER le précédent en termes de gigantisme, de vitesse, de beauté, voire même d’ambiance. On est donc en face d’un titre qui ne PUTAIN DE BLAGUE PAS.

CETTE CATIN

Oh le vilain. Parce qu’en plus je mens. Bien sûr qu’il blague, ce jeu ! Entre les boob shots, les crotch shots et le scénario absolument débile dont MÊME les personnages se foutent, impossible de penser ne serait-ce qu’une seule seconde que Bayonetta se savoure au premier degré. Là où on ne sait jamais vraiment comme juger les aventures de Dante, notre cochonne à lunettes assume tellement son rôle et son jeu qu’on ne rit pas d’elle mais AVEC elle.

Je fais presque volontairement l’impasse sur les dialogues merveilleux, les musiques fantastiques (avec Mademoiselle Helena Noguerra au chant, s’il vous plaît), les clins d’oeil à peine déguisés à Okami, Viewtiful Joe, Godhand, Madworld et j’en passe, ainsi que les deux niveaux rendant ouvertement hommage à deux grands jeux de Sega. Oui, je fais l’impasse là-dessus par pure volonté de ne pas vous spoiler la face, parce que je peux vous le dire :

Bayonetta vous allez l’acheter, l’adorer, rire devant, y trouver un challenge de taille, ne jamais vous y frustrer, et surtout, surtout, vous allez être en face d’un VRAI jeu, qui fait le boulot à 10000% (it’s over nine thousaaaaaand!) et qui passera son temps à vous donner plus que ce que vous en attendiez. Si vous êtes joueurs depuis 198X, c’est tout simplement un crime de passer à côté de ces courbes maléfiques et de ce titre déjà culte.

Bayonetta n'est pas seulement un excellent jeu d'action, c'est surtout le titre qui déconstruit, tourne en dérision et digère une décennie entière de beat'em all pour en extraire sa substantifique moelle. La référence, sûrement pour de nombreuses années.

Tags: , , , , , ,

est joueur depuis 1988. Il aime jouer, boire, écrire, et draguer ta maman. Il te parlera surtout de rythm games, de trucs vaguement retro et de jeux de baston. Il est possible de le croiser dans quelque bar mal famé, sûrement en train d'activement préparer un test bourré. Un type bien, donc.
Email | Tous les posts de

18 commentaires »

  1. Mon édition collector a été expédiée aujourd’hui sa rrrrrrrrrrrrrrrace !

  2. Je bande.

  3. http://gamingsince198x.fr/wp-content/uploads/bayo011.jpg

    http://images.businessweek.com/ss/06/09/ceo_socnet/image/burger-king.jpg

    Coïncidence ? You decide.

  4. J’ai joui devant ces métaphores sorties d’un autre monde

  5. I CAME

  6. J’étais amoureux des lunettes avant même de savoir que c’était un jeu, didon.

  7. Je voulais pas en raison d’une démo que j’ai trouvé « brouillonne » mais après ce test dantesque (haha) je want.

    Pipo, t’es meilleur testeur quand t’es pas payé, c’est indéniable ^^

  8. MASSIVE HARDON

  9. MASSIVE HARDON COLLIDER

  10. Holishit dis is awesum http://www.dailymotion.com/video/k1ci30VFpFEsQp1kZX1

  11. En fait, là le nombre de fantasmes/fétiches réunis en un seul jeu me donne le tournis :
    – Cul
    – Seins
    – Cuir
    – Lunettes
    – Talons
    – Cheveux longs
    – Flingues
    – Magie
    – Gigantisme
    – Staÿle

    J’en oublie, non ?

  12. Et MGS c’est du caca ? T’es nul t’as pas d’humour et en plus MGS est mieux lol !

  13. Quelques mots sur la version PS3 (que j’ai du subir puisque je n’ai pas de Xbox…

    Elle rame et les chargement sont long… Le jeux met plusieurs secondes à charger le menu de pause !

    Bon, relativisons. Le jeu rame pas tant que ça. Il rame énormément pendant certaines scènes (celle de l’autoroute notamment) mais ça ne dure pas trop longtemps heureusement.

    Personnellement les performances médiocres ne m’ont pas trop gêné et j’ai quand même apprécié le jeu (BEST GAME EVAR) mais c’est très probablement parce que j’ai ma PS3 depuis peu et avant j’avais l’habitude de jouer sur un PC de merde.

    (Pour vous donner une idée, j’ai fait en entier le mode « 50 ennemis à l’écran » de Devil May Cry 4 sur un PC qui commence à ramer quand il y en a une dizaine… ET J’AI ADORÉ ! J’ai également fait Vampire Bloodlines the Masquerade et j’ai aussi adoré malgré les chargements de 10 minutes chacun…)

    Bref, tous ça pour dire que la version Xbox est largement supérieur (et c’est pas comme les autres jeux où les différences relèvent vraiment de l’enculage de mouche, il y a vraiment une grosse différence).

    Mais bon, si vous n’avez « qu’une PS3 » (sale pauvre mécréant) et que vous avez de la patience, on vous tapera pas dessus. Vous passerez un bon moment.

  14. Veni, vidi… veni.

  15.  » Voilà ce qui fait la vraie grande force de Bayonetta : La démesure.

    Quand un jeu démarre son prologue sur un morceau de clocher qui se casse la gueule en tournoyant dans un abîme infini et que vous devez vous battre dessus, on peut aisément deviner qu’il va essayer de vous caresser dans le sens du poil.  »

    Rien à redire, je n’ai eu l’occasion de tester que la démo et pas longtemps, et je penses exactement la même chose ! La démesure, ne plus avoir peur de tout transcender, de toujours aller plus loin dans les sensations de vertiges, de puissance, de vitesse ! Malheureusement je n’ai pas encore assez d’argent pour l’acheter, j’espère l’avoir en Février. Je peux vous dire que j’avais hâte bien avant de lire ce test et que j’ai toujours hâte de l’avoir !

    Pour l’analogie entre le personnage de Burger King et le boss de Bayonetta, j’avoue que c’est franchement ressemblant et quelque part c’est possible que les développeur soient allé le chercher là ! Vu le trip qu’ils se sont tapé durant tout le jeu et toutes les références qu’ils y ont mis, ils ont bien pu mettre discrètement un papy symbole de Junk Food :P

  16. Bonne nouvelle pour les joueurs PS3, un patch permettant d’installer le jeu sur le disque dur a été mis en téléchargement. Les longs temps de chargements ont été radicalement réduit (et tous les petits temps après avoir pris un objet, ou simplement mis en pause ont disparut).

    Ca ne règle pas le framerate mais c’est quand même plus agréable.

  17. Il y a aussi des soucis de ralentissement sur X-box360 donc bon … même si ils sont rares. Cela arrive surtout lorsqu’on a peu de vie et qu’un graphisme autour de l’écran apparait avec des espèces de mains pour nous indiquer qu’on va bientôt y passer :P

    Maintenant que j’ai le jeu, je regrette encore moins ! C’est une merveille même si j’ai pas terminé. Les boss sont dignes d’un devil may cry mixé avec shadow of the colossus, impressionnant, dantesque ! En sachant que je n’ai pas beaucoup avancé dans le jeu, j’ai hâte de voir des boss encore plus grands que ceux que j’ai déjà croisé ><

  18. Ca faisait longtemps que j’avais pas autant apprécié un jeu. Jouissif tout simplement, ça sodomise autant tes iris que tes zygomatiques tellement le jeu est drôle.
    C’est aussi une des premières fois qu’en jouant, je ressens presque le plaisir qu’ont du prendre les développeurs à créer ce jeu : on sent qu’ils se sont éclatés et bordel, ça fait du bien !
    Et alors cette Bayonetta, rah my godess !

Ajouter un commentaire