On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Légende • Editeur: Nintendo • Date de sortie: 1986

The Legend of Zelda

Par • le 24/1/2012 • NES, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

J’avais huit ans, je squattais la M82 du Joué Club de Saint-Nazaire, et un titre au contenu colossal me faisait frémir autant qu’il m’intriguait, parce que je le savais indomptable sur une simple borne de démonstration. Ce titre me narrait la Légende de Zelda.

It’s dangerous to go alone ! Take this

Fer de lance du Famicom Disk System, l’extension à disquettes de la célébrissime Famicom, The Legend of Zelda est le premier épisode de la célèbre saga éponyme et une création de Shigeru Miyamoto et Takashi Tezuka. Pour ce qui est du scénario, on est servi : c’est encore une histoire de princesse à libérer, mais ce coup-ci elle donne son nom à la série. Ganon, redoutable envahisseur, vient de faire main basse sur la Triforce de la Force, un ancien artefact divin. Afin de conquérir le royaume d’Hyrule il désire s’emparer de la Triforce de la Sagesse, mais celle-ci est brisée en huit fragments cachés au sein de nébuleux donjons par Zelda, princesse du royaume, qu’il enlève.

Link, héros sans peur

La gouvernante de Zelda, Impa, est chargée de trouver une personne assez courageuse pour collecter les fragments de Triforce et défier Ganon et c’est au bretteur Link que cette lourde tâche échoit. Une histoire de fantasy simple, donc, mais dont le background a depuis été considérablement étoffé.

North west south west

Le jeu est divisé en deux phases distinctes : l’exploration du monde extérieur et celle des donjons, appellés « monde sublunaire ». Le jeu ne propose pas de carte in-game pour explorer Hyrule, se contentant d’une sorte de radar indiquant la position : une véritable carte était fournie dans la boîte du jeu, avec la notice. Le monde, gigantesque pour l’époque, est un rectangle de 112 écrans assemblés en 14×8, le tout en vue de dessus : pour passer d’un écran à l’autre il suffit d’atteindre l’une de ses extrêmités avec Link et un scrolling a lieu.


Le monde extérieur (image tirée du site Zelda Capital)

Huit fragments de Triforce impliquent huit donjons dans le monde sublunaire, plus un ultime donjon abritant Ganon pour l’affrontement final. Chacun de ces donjons est, cette-fois, représenté dans une carte qu’il conviendra de trouver en explorant ses moindres recoins, et une boussole indique l’emplacement du boss protégeant le fragment de triforce (l’indication des clés ne viendra que dans un épisode ultérieur). De plus, chaque donjon renferme un objet qui devra la plupart du temps être récupéré afin de pouvoir progresser dans l’aventure, et enfin dernier détail : il est possible de faire provision de clés, et même de les acheter en boutique. Arc, flèches, potions de soins, baguettes de sorcier, bouclier magique, épée de maître, flûte, tout était déjà là : le jeu se paye le luxe d’offrir un inventaire plus varié que les derniers (calamiteux) épisodes sur Nintendo DS…

Take any one you want

Panier de crabes

On ne va pas se mentir : jouer aujourd’hui à The Legend of Zelda est un peu rude pour quiconque est habitué à être tenu par la main. Directement projeté au sein d’un univers hostile, dépourvu du moindre équipement (l’épée est à récupérer, fort heureusement, dans la première caverne rencontrée), ce qui fait tout le sel du titre est non seulement l’exploration des donjons mais aussi la simple découverte de l’emplacement de ceux-ci. Contrairement aux épisodes modernes, les donjons ne sont indiqués nulle part et leur recherche est partie intégrante de la durée de vie. Puisque les buissons qu’il est possible de brûler à la bougie et les murs destructibles à coups de bombes ne sont jamais indiqués non plus, le joueur le plus acharné pourra y passer de nombreuses heures… avec quelques bonnes surprises à la clé.

Et hop, un fragment

Pourtant, malgré ce côté rugueux, le titre conserve tout son charme, d’une part parce qu’il est tellement riche qu’il demeure une référence indiscutable en matière d’arcade-aventure. D’autre part, parce que son level design est totalement irréprochable, inventif, intelligent, et au contenu démentiel : après avoir passé des heures à explorer Hyrule, combattu les monstres dans les donjons et sauvé la princesse, on pense pouvoir souffler un peu, mais c’est sans compter sur la générosité de Nintendo EAD : une seconde quête, qui aurait pu être vendue comme un nouveau jeu, est alors proposée. Les donjons ont changé de place, ils ont changé d’architecture, les monstres sont plus coriaces, tout est globalement plus difficile. Une perle, on vous dit.

Épisode fondateur de la saga, The Legend of Zelda pose les bases du genre et se révèle toujours aussi bon à jouer de nos jours qu'il l'était à l'époque. Long, difficile d'accès mais passionnant, il fait partie de ces indispensables à l'heure où les derniers jeux de la série se révèlent courts, faciles, et cruellement décevants. Un classique indémodable.

est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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7 commentaires »

  1. Je me souviens bien de la difficulté de trouver même le premier donjon, à en mordre la manette de repasser toujours par les mêmes endroits encore et encore…

  2. Et dans la 2ème quête (après avoir triomphé des 8 palais et de Ganon une première fois), il y a avait des murs invisibles !!

    Non mais attendez ! Ces bouts de mur avaient une apparence complètement normale mais si on avançait vers eux en se collant contre eux et en continuant à avancer pendant 1 ou 2 secondes, Link TRAVERSAIT LE MUR !!!

    Faut être malade pour penser à un truc pareil :o

  3. « en matière d’arcade-aventure » ??

    Tu veux dire « action-aventure » ?

  4. Non, c’est bien « arcade-aventure ». C’était le terme employé à l’époque, au moins dans la presse spé française. Et on l’employait non seulement pour Zelda, mais aussi pour Super Mario et les autres jeux de plate-formes du même style. Exemple ici : http://download.abandonware.org/magazines/Tilt/tilt_numero081/TILT%20-%20n081%20-%20septembre%201990%20-%20page106%20et%20107.jpg

  5. Un jeu génial, mais pas compris par tous les novices à l’époque… le gameplay du 2 était plus accrocheur car plus dans la « plateforme » (je pense).

    D’ailleurs, sa difficulté était telle que même à l’époque, fallait être un grand malade pour arriver au bout, non? ^_^

  6. Ha… Mon premier jeu a moi sur ma premiere console a moi… que de souvenirs… le nombre d’heures que j’ai pu passer a essayer de faire sauter chaque mur, de faire bruler chaque arbre en essayant de trouver un passage secret et un précieux « it’s a secret to everybody ». Et cette excuse qui me manque un peu « mais maman, il faut que je meure pour sauvegarder ! »

    Merci pour ce pur moment de nostalgie.. c’est pour des moments comme ça que j’adore votre site.

  7. Pour moi c’est surtout Zelda II qui m’a laissé des souvenirs… ou plutôt des cauchemars ! Je n’ai jamais, jamais réussi à passer le premier boss « cheval à masse d’armes » du jeu.
    Pourtant j’adorais la magnifique cartouche dorée, mais non. Le jeu ne voulait pas de moi…

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