On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Simulation de gamins jouant à G.I. Joe. • Editeur: SEEEEEEEEEEEEEEGAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA • Date de sortie: 3 septembre 2010

Valkyria Chronicles II

Par • le 20/1/2011 • À la une, PSP, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Vous est-il déjà arrivé d’être inexplicablement attiré par un jeu parce que les images sont jolies ou parce que le gameplay semble intéressant ou bien encore parce que c’est le seul jeu d’un genre que vous appréciez sur la grosse console next-gen que vous avez payé une petite fortune ? A chaque fois que vous scannez visuellement votre étagère dans l’espoir vain d’y trouver un jeu qui vaincra votre ennui, il y a cette boite qui ressort par rapport aux autres. Vous vous dites « ouais c’est un bon jeu, je me demande pourquoi j’y ai à peine touché ». Vous décidez alors d’insérer la galette dans votre monolithe noir (ou blanc, on discrimine pas). 20 minutes après, votre gorge est enrouée, le front de votre crâne est fracturé et il y a un étrange trou en forme de manette dans la fenêtre. Vous remettez donc le jeu sur votre étagère en vous promettant de ne jamais plus y toucher et le week-end suivant l’histoire recommence. Ou peut-être que ça n’arrive qu’à moi.

Dernièrement, le jeu qui m’a infligé toutes ces souffrances est Valkyria Chronicles, un jeu de tactique japonais se déroulant dans une europe parallèle où tout le monde ressemble à un personnage de Bleach. Le méchant empire Bermanique envahie la Gelbique et le sors du pays dépend d’une escouade de paysans menés par une boulangère et un étudiant en botanique qui comme par hasard possède un tank dans son garage.

Bon, soyons juste, Valkyria Chronicles est un jeu coloré et original qui tente de combiner tour par tour et temps réel, une idée que j’ai toujours trouvée absurde. Les deux concepts sont comme le sarkozisme et la compassion, ils sont incompatibles. Honnêtement Valkyria Chronicles ne s’en sort pas trop mal, pourtant à chaque fois que j’essaye d’y jouer je finis toujours par péter un câble. J’aimerais vous expliquer pourquoi mais je ne l’ai pas fini. Je me suis arrêté vers la moitié du jeu je crois, juste après avoir démoli un pont, ça doit faire au moins trois mois que je n’y ai pas touché et comme vous le savez ma brique kubrickienne est briquée. A la place, j’ai donc décidé de m’attaquer à son petit frère qui est sorti sur la Petite Sœur des Pauvres de Sony.

Military Highschool Musical

Longs cheveux + Grosse poitrine = Promotion instantanée

La guerre du premier jeu avec le vilain méchant empire est terminée, mais les ennuis de la Gelbique, excusez moi, Gallia ne font que commencer. Un groupe d’aristocrates-extrémistes-nazis-pléonasme a décidé de se rebeller contre le gouvernement et d’exterminer tous les juifs, pardon, Darcsen du pays parce que tout le monde sait que les juifs sont la source de tous les malheurs humains sur Terre. Vous incarnez Avan, un jeu homme qui décide de s’engager à l’académie « militaire ». Je met ce mot entre guillemets parce que je ne me rappelle pas avoir vu autant de mini-jupes lors de ma journée d’appel à la défense. Non, pardonnez-moi, ce n’est pas une académie militaire, c’est le même stéréotype d’école japonaise qu’on voit dans tous les mangas et les dessin animés japonais peu inspirés, sauf qu’ici tous les étudiants portent des vêtements militaires de chez celio et ont un programme de sport peu orthodoxe. D’ailleurs je n’ai absolument aucune idée de ce qu’ils étudient. De nombreuses scènes les montrent en classes en train de froncer les sourcils ou de roupiller et certains dialogues mentionnent des tests et des devoirs mais pour ce que j’en sais ce sont peut-être des leçons de mythologie kurde contemporaine.

Les personnages sont les mêmes clichés de ce genre d’univers, Avan est le gamin aux cheveux invraisemblables qui dors en cours et foire tous ses examens mais est quand même nommé chef de sa classe parce qu’il porte un T-shirt « Je suis le héros ». Il est suivit de près par Cosette, la gamine blonde maladroite naïve qui tombe inévitablement amoureuse d’Avan et sert de médic. C’est une orpheline mais malheureusement elle n’a pas été élevée par un couple d’aubergistes moches et sadiques qui l’aurait traité comme une merde en la battant, en l’habillant en guenille et en lui donnant à peine de quoi manger. Je trouve ça bien dommage, ça lui aurait forgé le caractère. S’ajoute à l’équipe Zéri, le mec toujours sérieux, toujours agacé par la stupidité du personnage principal mais qui ne fait jamais vraiment rien d’utile pour aider. Enfin on a Juliana, la « Cordelia Chase » du jeu qui démarre l’histoire en snobant la classe de nos héros (parce que j’ai beau être victorieux à chaque bataille sans perdre un seul soldat, je reste un louzeur qui n’a aucun sens de la stratégie) mais qui finit par se lier d’amitié avec eux après qu’on lui ai balancé cinq obus de char dans la gueule lors d’un tournoi entre les classes de l’école.

Oui, il y a un tournoi, cet élément de scénario sans intérêt qu’on peut apparemment insérer dans n’importe quel manga pour en augmenter la longévité sans faire beaucoup d’efforts. Un tournoi dans lequel les classes de soldats se balancent mutuellement des obus de char à la gueule pour savoir qui est la plus forte. Si je commence à mentionner tous les détails débiles du scénario on va rater l’apocalypse maya. J’aimerais juste mentionner le scientifique fou qui laisse toutes ses notes sur son bureau et ne fait absolument rien pour les protéger. Son laboratoire n’est même pas fermé par un putain de cadenas et cette andouille trouve quand même le culot de s’étonner lorsque l’armée adverse débarque pour tout dérober.

Bref, scénario à la poubelle.

Seriously, War never fucking changes !

Le nouveau système de classe est intéressant, mais vous allez vous arracher les cheveux pour obtenir la classe que vous souhaitez.

Lorsqu’on démarre le jeu, on nous demande de sélectionner les personnages qu’on veut avoir dans notre escouade. Il n’y a que cinq classes différentes de soldats qui ont été légèrement rééquilibrées par rapport au titre précédent. La puissance des scouts a été diminuée, la distance parcourue par les shocktroopers a été augmentée, les médics sont désormais les seuls à pouvoir guérir/réparer les autres unités et enfin une nouvelle classe apparaît, les boucliers, qui résistent aux balles, sont capables de désarmer ou d’installer des mines et attaquent avec des armes de corps à corps.

Il y a plus d’une quarantaine de personnages à choisir, mais on ne peut en sélectionner que 20 dans notre escouade et en comptant le tank on ne peut déployer que six unités en même temps pendant une mission. Comme les seules différences entre deux soldats d’une même classe sont leur portrait, leur nom et leur marque de café préférée, il n’y pas vraiment de choix tactique important dans la sélection des troupes. Autant dire que beaucoup de soldats vont rester sur le banc à manger du popcorn pendant cette guerre. J’ai donc constitué mon groupe exclusivement de fillettes de 14 ans qui discutent entre elles de fleurs, de danse et de garçons et je les ai envoyées dans la neige, le sable et les tranchées boueuses. Chaque soldat peut monter en grade afin acquérir de nouvelles capacités mais le système pour faire ceci est beaucoup trop aléatoire. Pour monter en grade, un soldat a besoin de certaine sortes de « crédits ». Chaque mission donne des sortes de crédits différents aux soldats qui y ont participé. L’ennui, c’est que la distribution des crédits est complètement arbitraire. Vous pouvez passer plusieurs heures à faire la même mission pour tenter de récupérer pour un soldat LE crédit qui lui manque et ne jamais l’obtenir. Par contre, son camarade que vous avez utilisé une seule fois pendant l’escarmouche et qui n’a pas besoin du crédit en question en aura reçu deux ! Pétage de câble N°1.

L’atelier du premier jeu est de retour et l’arbre des améliorations est toujours aussi linéaire et inutile. Régulièrement de nouvelles versions plus puissantes des armes standards de nos troupes sont disponibles pour une certaine somme d’argent et il faut péniblement naviguer le menu de l’atelier pour les acheter une par une. Je ne comprend pas vraiment pourquoi le jeu à besoin de mon autorisation, c’est pas comme-ci ces armes coutaient beaucoup d’argent mais bon. A vrai dire, il est possible d’acheter des fusils aux caractéristiques différentes des armes standards mais la plupart du temps, ces caractéristiques m’ont paru soit insignifiantes, soit pire que les models standard. Et de toute façon, pour produire ces armes, il faut avant tout obtenir des matériaux qui, tout comme les crédits, sont donnés au joueur de manière complètement arbitraire après chaque mission. La seule unité réellement customisable est le tank auquel on peut attacher différentes extensions. Mais même ici, la dimension stratégique ne vole pas bien haut puisque la moitié de ces extensions sont directement liées à une carte précise. Chaque carte a un effet environnemental néfaste sur vos troupes qui peut être annulé par une extension de votre tank. Pour une mission dans le désert vous allez utiliser l’arrosoir, pour une mission dans la montagne enneigée vous allez utiliser le radiateur, et pour une mission dans Paris vous allez utiliser le couscous marocain. Ça n’ajoute aucun aspect stratégique au jeu, ça nous force juste a parcourir les mêmes menus entre chaque mission.

Le système de jeu de Valkyria Chronicles est un peu spécial. Dans un RPG tactique ordinaire, à chaque tour on déplace un à un ses personnages. Dans Valkyria Chronicles, à chaque tour on reçoit plusieurs points d’action qu’on peut librement utiliser plusieurs fois sur le même soldat. Lorsqu’on sélectionne un personnage, on en prend le contrôle style shooteur à la troisième personne et on le déplace jusqu’à ce que sa barre de mouvement soit vide. Lorsqu’on arrive devant un ennemi, on se met en mode visée, on aligne son fusil vers la tête du soldat ennemi, ce qui prend une bonne minute parce que le stick de la PSP est aussi précis qu’un stormtrooper sur un monocycle sur un chihuahua unijambiste, on tire, le soldat ennemi tombe. Simple.

Promenade des Walkyries

Non, même avec le contexte, cette image n'a aucun sens.

L’ennui quand on adapte un jeu PS3 sur la PSP c’est que la pauvre soubrette poignante a beaucoup moins de capacité que sa grande soeur et donc certains aspect du jeu sont destinés à souffrir pendant la conversion. Les principales victimes sont les immenses champs de bataille. Dans Valkyria Chronicles 2 les niveaux sont divisés en plusieurs petites zones de combats indépendantes. Pour déplacer un personnage d’une zone à l’autre, il suffit de capturer un camp reliant les deux zones et de téléporter son unité d’un petit coup de menu. C’est un système fonctionnel je suppose mais on perd le sentiment de grandeur du premier opus.

Malheureusement pour Valkyria 2, le jeu est bourré de remplissage destiné à enfler la durée de vie médiocre. Le jeu prétend avoir environ 200 missions mais c’est un vilain mensonge. Il n’y a en réalité qu’une dizaine de cartes, chacune divisé en quatre petites zones. Seuls l’emplacement de départ des troupes et les objectifs varient légèrement. Certaines missions consistent à tuer tout le monde (ce qui peut devenir très agaçant lorsqu’on passe une demi-douzaine de tours à chercher le dernier sniper ennemi invisible qui refuse de bouger ou d’attaquer), envahir une ou plusieurs bases ennemies (généralement en tuant tout le monde), défendre une base pendant huit tours (ou tuer tout le monde histoire de gagner du temps), ramasser des boites éparpillées sur la carte et il y a également des missions d’escorte où le tank est remplacé par un APC à la puissance de feu pitoyable qu’il faut conduire d’un bout à l’autre d’une carte.

La courbe de difficulté est aussi instable que Charlie Sheen après trois bouteilles de vodka. Les escarmouches entre chaque chapitre sont d’une facilité ennuyeuse tandis que les missions liées au scénario rajoutent des unités boss qui trichent purement et simplement. Les boss incarnés en unité d’infanterie sont particulièrement rageant. Ils peuvent se téléporter n’importe où, peuvent éliminer n’importe quelle unité en un coup (même le tank) et s’arrangent souvent pour disparaître juste avant de nous laisser jouer. Mais le pire, c’est qu’il est quasiment impossible de les toucher. Ils esquivent les 9/10èmes des attaques qu’on leur balance à la gueule. Ils peuvent esquiver les obus de mortier. Vous savez, ces grosses bombes qui explosent sur un large rayon au moment de l’impact avec le sol. Lorsqu’on parvient enfin à les toucher, ils ne perdent qu’une petite fraction de leur barre de vie. Et pour corser le tout, ils se régénèrent entre chaque tour de jeu. Pétage de câble N°2. Ironiquement, les boss incarnés en gros tanks sont incroyablement faciles parce qu’ils sont immobiles, n’esquivent rien et ont une grosse pancarte brillante indiquant « ceci est mon point faible » dans leur dos. Après tout, c’est vrai que les allemands aurait sans doute gagnés la guerre s’ils y étaient tous allés à pied armés de grand marteaux plutôt que de gaspiller leur temps et leur argent dans la fabrication d’une armée de tank blindés.

Hélas, toute once de difficulté et de stratégie est réduite en miette à partir du moment où l’on gagne accès au petit tank qui ne consomme qu’un seul point d’action pour être utilisé (contrairement aux autres qui en prennent deux), qui est aussi précis qu’un sniper et qui peut même attaquer deux fois de suite dans le même tour quand ça lui chante. Certes, lorsqu’on utilise plusieurs points d’action sur la même unité lors d’un même tour elle se déplace de moins en moins loin, mais les zones de combat sont tellement petites qu’il suffit généralement de conduire le tank en plein milieu et de faire pleuvoir une quantité infinie d’obus pour tout nettoyer.

Testé en normal parce qu’il n’y a pas de mode difficile.

Au final, Valkyria Chronicles 2 démarre avec des bases intéressantes, mais le remplissage excessif, le level design ennuyeux et la difficulté inconsistante l'empêche d'être un bon jeu. Même si l'opus précédent n'étais pas dépourvu de défaut, l'ambiance alors originale, l'immensité des niveaux et la plus grande variété des objectifs de mission m'avaient laissés une bien meilleure impression. C'est un jeu correct mais sans plus qui n'est certainement pas au niveau d'un Disgaea ou du Jeanne D'Arc de Level 5 sur la même console.

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est joueur depuis 1989. Né avec un(e) gameboy dans les mains, ce joueur hardcore masochiste et élitiste démarre toutes ses parties en mode difficile et laisse sa frustration briser ses manettes.
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10 commentaires »

  1. *enfile son costume de Maître Capello*

    « L’ennui, c’est que la distribution des crédits est complètement arbitraire »

    « des matériaux qui, tout comme les crédits, sont donnés au joueur de manière complètement arbitraire »

    Je crois que tu veux dire « aléatoire ». Arbitraire signifiant « résultant d’une décision », difficile d’admettre que le jeu décide de quoi que ce soit dans la remise des crédits et des matériaux. Ces deux mots antonymes sont malheureusement souvent employés pour désigner des situations ne dépendant que du hasard.

    De rien ! :D

    *enlève son costume*

  2. Ah mais j’ai vraiment l’impression que le jeu refuse de me donner les bons crédits ou les bons matériaux quand j’en ai besoin. Donc soit j’ai VRAIMENT pas de chance, soit le jeu se base sur des critères qu’il n’a aucune intention d’expliquer.

  3. Ça me rappelle une récrimination courante dans le jeu Battle for Wesnoth dans lequel le hasard joue une grande part, et tout le monde a l’impression d’être défavorisé, même en multijoueur :D

    Des sujets de forum entiers sont consacrés à ce non-problème, et le développeur a dû s’adjoindre les services d’experts en mathématiques pour valider que son générateur de nombres aléatoires n’était pas déséquilibré…

  4. Faut vraiment être un blaireau pour trouver ce jeu moyen. C’est tout que j’ai à ajouter.

    With love~

  5. C’était vraiment très intéressant, Discorde. N’hésite pas à revenir régulièrement nous faire part de tes avis.

  6. Je vais même faire mieux que ça, je vais fonder « Trolling since 198X ». Sérieusement, c’est de plus en plus insultant de lire les tests ici… Vous êtes sûr que vous savez encore mettre un pied devant l’autre ?
    Franchement, vivre un quart de siècle pour lire des conneries pareils de la part de ses semblables.

  7. On t’en prie, fonde, fonde.

  8. et il fonda le cit (san kapot)

  9. Je suis pas un blaireau, je suis un cochon.

  10. hum….ce jeu mérite tout de même qu’on s’y attarde… pourquoi? LES MINI-JUPES!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! et aussi un système de jeu qui mérite d’être paufiné (et aussi les mini-jupes)

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