Les Chroniques de Player One
Par kwyxz • le 7/3/2010 • Entre nous •Nous étions dans les premiers mois de l’année 1991 et mes parents venaient de m’offrir The Legend of Zelda sur NES. Je jouais déjà énormément mais il ne m’était jamais vraiment venu à l’idée de chercher des magazines spécialisés traitant de jeu vidéo: jusqu’alors les seuls imprimés sur le sujet à m’être passés entre les mains étaient les dépliants distribués par les constructeurs dans les magasins et une sorte de magazine édité par Guillemot et récupéré gratuitement dans un supermarché qui traitait de jeux sur micro-ordinateurs (Atari, Amiga, CPC, Commodore 64, Spectrum… et très peu de PC, qui à l’époque était très loin de la plate-forme de jeu idéale).
En 1991 lorsque l’on était bloqué dans un jeu Nintendo on disposait d’assez peu de solutions pour s’en sortir. Soit on connaissait quelqu’un qui avait déjà terminé le jeu et pouvait donc dépanner, soit on téléphonait au numéro surtaxé du S.O.S Nintendo où si on avait de la chance on tombait sur un hotlineur connaissant le jeu (si on avait moins de chance, le type racontait un bobard et on était bon pour rappeller quelques minutes plus tard après avoir essayé sans succès), soit on allait à la librairie du coin fureter dans les magazines pour y chercher une soluce. Je connaissais déjà Tilt et Génération 4 mais une superbe illustration de couverture allait attirer mon attention vers un canard décrit comme « Le premier magazine des consoles de jeu vidéo ». Feuilletant l’animal je tombe sur un article traitant de The Legend of Zelda, ni une ni deux je me rends à la caisse et une fois rentré chez moi je me rends compte qu’il s’agit d’un test oldie (l’actu ce mois-ci ne devait pas être folichonne) et non d’une éventuelle solution à mon souci (les plans paraîtront plusieurs mois plus tard, et je m’en suis sorti tout seul entre temps).
Ce fut mon premier contact avec Player One, mais pas le dernier puisque mon histoire d’amour avec le magazine allait durer plusieurs années. Par la suite il m’arrivera d’essayer d’autres titres (à une époque, j’achetais n’importe quel truc avec les mots Street Fighter II en couverture) mais ma référence, ma bible, le titre dont les tests me semblaient les plus intéressants et les mieux écrits restait Player. Il se dégageait des écrits de ces gars une spontanéité, une fraîcheur, une passion plus qu’apparente pour un media encore en train de se chercher. Ces mecs-là aimaient le jeu vidéo et écrivaient non pas pour de pures raisons alimentaires, mais parce qu’ils voulaient partager cette passion. Quand je suis passé au PC, je me suis un peu éloigné de Player One ce qui ne m’a pas empêché de me sentir triste et un peu déboussolé lorsqu’en janvier 2000 le magazine s’arrèta brutalement. Il m’arrivait encore de le feuilleter à l’occasion et si la quasi-totalité de l’équipe d’origine avait mis les voiles, je retrouvais toujours, même furtivement, ces petits détails qui faisaient la différence avec leurs concurrents.
Alors quand Alain Kahn, fondateur de Media Système Édition puis de Pika annonce travailler à la publication d’un livre retraçant la genèse de mon canard favori, je suis immédiatement emballé par l’idée. Je réponds à l’appel à témoignage lancé sur Facebook et Olivier Richard alias Inoshiro Athabasca, co-auteur du bouquin qui invite les anciens lecteurs à partager leurs souvenirs de cette époque me remercie directement par mail ce qui me permet de conserver son contact. Je tombe presque par hasard sur le livre intitulé « Les Chroniques de Player One » quelques jours après sa sortie et immédiatement je le dévore: très bien écrit, mêlant intelligemment l’évolution du jeu vidéo ainsi que du manga et de la japanimation en France (MSE sera parmi les pionniers de la publication de mangas chez nous) et rempli d’anecdotes toutes plus croustillantes les unes que les autres, abondamment commenté par nombre de personnalités du monde du jeu et de l’édition, ce livre est un must-read absolu pour toute personne ayant connu ce qui reste considéré comme « l’âge d’or » de la presse spécialisée en France, bref par tous les gamers since 198x. C’est aux éditions Pika, ça coûte 19 Euros soit moins de trois pintes, et je le répète c’est un indispensable super agréable à lire.
J’ai donc tout naturellement recontacté Olivier Richard pour lui poser quelques questions et celui-ci a très gentiment accepté de me consacrer un peu de son temps. Olivier était responsable de la rubrique Cinéma / Bande dessinée dans Player après avoir pigé entre autres chez Rock&Folk. Il s’est ensuite tourné vers la télévision puisqu’il a collaboré à Televisator 2 avant de devenir directeur des programmes chez MCM où Player One était une émission à part entière. Plus récemment il était directeur des programmes chez Europe 2 TV et Virgin 17. Merci à lui d’avoir accepté cette interview !
Bonjour Ino. Commençons par parler de la création de MSE, à l’époque il y avait assez peu de magazines spécialisés dans le jeu vidéo et tous faisaient partie de grands groupes de presse, qu’est-ce-qui a poussé Alain Kahn à fonder cette société ?
En fait Alain était distributeur Amstrad. Suite à un contentieux avec leur éditeur de l’époque Amstrad France lui a demandé s’il était intéressé pour s’occuper du magazine officiel français. Dès le départ il a eu envie de publier un magazine consacré au CPC et l’un des intérêts du CPC était la possibilité de jouer dessus, il y avait donc un cahier jeux. De fil en aiguille, il a commencé à s’intéresser aux consoles qui étaient en train de se développer à l’époque puisque même Amstrad en préparait une.
Qu’est-ce-qui vous a poussés à écrire ce livre ? Est-ce qu’il y a un côté nostalgique dans votre démarche ?
Pas de côté nostalgique en ce qui me concerne… MSE a disparu en 2000 mais a été remplacé quelque part par Pika qui est un éditeur spécialisé dans le manga à la tête duquel on trouve toujours Alain Kahn et Pierre Valls, les deux principaux dirigeants de MSE. Alain voulait fêter les dix ans de Pika qui coïncident avec les vingt ans de Player One, et c’est aussi les vingt ans de l’arrivée d’Akira en France. Akira, ça a vraiment été le cheval de Troie du manga en France…
La démocratisation du manga, en effet
…et donc en fait tous ces anniversaires ont été à l’origine du projet, sachant que l’idée de départ c’était les dix ans de Pika.
Parlons de Player One en particulier. Il y avait cette ambiance dans la rédac, ce côté familial, est-ce que c’était vraiment spécifique à MSE et lié aux méthodes de management d’Alain ?
Il y avait la confluence de plusieurs choses, en effet le management était cool sans être l’anarchie puisque le magazine sortait et que la boîte tournait, le fait que l’équipe était très jeune et s’entendait très bien, pour la plupart c’était leur premier métier et certains étaient encore à l’école, et c’était quand même un secteur très intéressant… c’est quand même cool de parler de jeu vidéo, de manga, de ciné ! Donc vu que tout le monde s’amusait bien il y avait une ambiance un peu potache. Après, certains ont traîné dans d’autres rédactions et n’ont pas forcément retrouvé une ambiance similaire… on peut quand même pondérer puisque comparer à un premier métier c’est toujours un peu particulier. Joypad avait une vraie personnalité et une vraie ambiance, les autres rédacs apparemment… c’était plus classique.
Player a eu très tôt une volonté de s’ouvrir aux mangas et la japanime, je me rappelle le poster d’Akira dans le mag et le logo Player One sur l’affiche, est-ce que vous vous êtes immédiatement dit « c’est une culture intimement liée au jeu vidéo qu’il faut qu’on en parle » ?
Ça s’est passé assez naturellement en fait, déjà dans Amstrad CPC il y avait une rubrique bédé et ciné tenue par Matt qui s’appellait « les doigts dans la prise » et la sortie d’Akira ne leur avait pas échappé: comme tout le monde était fan de bédé ça semblait assez naturel d’en parler. Pierre était allé au Japon pour le lancement de la Super Famicom et quand on débarque pour la première fois de sa vie dans une librairie au Japon ça fait un choc. À cette époque, on n’avait pas conscience de l’ampleur de la chose, Moebius était allé au Japon dix ans plus tôt et lui aussi en tant qu’auteur de bande dessinée découvre stupéfait l’étendue du marché du manga au Japon. Ce qui étonnait c’est qu’il y en avait pour tous les publics, que les gens de tous âges en lisaient dans les transports en commun, alors qu’en France il y avait des bandes dessinées adulte, Métal Hurlant et compagnie, qui ne touchaient pas vraiment le grand public. La bédé c’était un divertissement pour les enfants et les jeunes ados, mais passé 15-16 ans il y avait un trou et on passait tout de suite dans le « sérieux » alors qu’au Japon il y en a pour tout le monde, ça va de 0 à 77 ans. De plus, Player a été lancé en pleine période du Club Dorothée et même s’il y avait débat sur les animateurs, on n’avait pas le cable ni le satellite et dès qu’un nouveau dessin animé était diffusé c’était très important, il y avait un côté rareté. La plupart des jeux vidéo viennent du Japon et ce sont des univers très proches: quand on voyait les premiers jeux sur PC Engine il était évident qu’il fallait parler de bande dessinée et de dessins animés, même si on avait peu de pages. Rapidement avec le développement du phénomène le thème a pris une place plus importance.
C’est vrai que les jeux PC Engine, avec l’avènement du CD-ROM, les cinématiques étaient faites d’animation japonaise, comme par exemple Valis.
Oui, ou par exemple le jeu Dragonball dont je me souviens très bien. Après, la PC Engine s’adressait un peu à une élite: au journal plusieurs en avaient une et quand on la voyait tourner elle ne laissait pas indifférent.
Ensuite MSE lance Manga Player, magazine de prépublication de mangas. Toute la création du magazine est bien expliquée dans le bouquin, mais qui s’occupait de choisir les séries qui allaient figurer dans le magazine ? Comment est-ce qu’on débarque sur ce marché, qu’on noue des contacts pour les traductions et qu’on négocie avec les éditeurs japonais ?
A la base MSE a essayé de s’associer avec Glénat puisqu’il y a eu prépublication d’un volume de Ranma dans Player, mais les négociations n’ont pas abouti. Ensuite il y a eu une tentative avec Delcourt que nous connaissions bien parce qu’ils publiaient Aquablue d’Olivier Vatine mais là aussi ça n’a pas duré longtemps. Alain et Pierre ont donc fait des salons professionels comme celui de Francfort pour approcher les émissaires des éditeurs, et ensuite ça a été pas mal de négociations directes. Quand nous avions couvert la sortie de la N64 au Japon en 1995 nous étions restés plus longtemps Pierre Valls et moi pour aller discuter avec des éditeurs. Pour la traduction c’est nous qui nous sommes débrouillés: le manga et l’animation japonaise ont très rapidement intéressé pas mal de passionnés en France, des gens qui se sont mis à apprendre le japonais et qui voulaient des traductions respectueuses. Nous connaissions des gens, je me rappelle notamment François Jacques (NB: malheureusement décédé en 2002 à l’âge de 35 ans) qui était souvent à la rédaction, tous ces gens là ont fini par bosser avec nous.
Tu dis donc que c’est Pedro (NB: pseudonyme de Pierre Valls) qui choisit les séries, sur quels critères est-ce qu’il les choisit ? Il les lit au préalable en japonais ?
Le choix en 1995 et en 2010 n’est plus du tout le même. En 1995 il y avait déjà Glénat qui était présent, et Shueisha ne voulait travailler qu’avec eux. A l’époque on prenait les séries qui paraissaient éditorialement intéressantes, notamment celles qui marchaient bien au Japon. Après, ce n’est pas parce que ça marchait bien au Japon que ça allait marcher en France, et inversement. Maintenant tout est plus structuré, il y a plus de compétition, le moindre titre déclenche l’intérêt de tous les éditeurs en place, les enchères sont plus difficiles. Pika a réussi à bien s’implanter puisque c’est le troisième éditeur en France derrière Glénat et Dargaud. Pika en 2009 est l’éditeur qui a le plus progressé en part de marché, après il y en a plein d’autres, des gens très bien comme Kurokawa par exemple.
Kurokawa fondé par Greg Hellot…
Oui par Greg absolument. Maintenant, Pika est tout de même sur le business du manga depuis 15 ans, ils sont connus, ça rassure les partenaires, et les japonais aiment bien la stabilité.
J’imagine que de nos jours les japonais sont moins frileux à lacher des droits sur telle ou telle série vu le marché en France ?
Oui, le marché manga c’est douze millions de bouquins par an. Le mauvais côté des choses c’est que tout n’est pas bon, on ne peut pas tout acheter mais je préfère qu’il y ait beaucoup de choses qui sortent et un pourcentage de merdes plutôt que quelques titres au compte-gouttes. Après le souci c’est qu’il faut savoir se faire entendre, il faut un réseau de distribution et la capacité de communiquer. Quand il n’y avait que Glénat qui prenait 90% du marché et Tonkam qui était le pendant alternatif, à côté il n’y avait rien. Jusqu’à 2000, toutes les nouveautés tenaient sur une page. De nos jours il y a un tel volume qu’il est difficile de se faire une place, et les trois leaders appartiennent à des groupes puissants: Kana c’est Dargaud, Glénat c’est un indépendant mais un gros éditeur, et Pika a été racheté par Hachette. On est quand même passé de trois fois rien à douze millions, c’est gigantesque.
On va maintenant parler un peu de télévision, et c’est un pan important de ta carrière. L’impression qui ressort quand on lit le livre, c’est que Televisator était une émission en avance sur son temps, peut-être trop. Même s’il y avait Micro Kids en face, l’ambiance n’avait rien à voir et ça tient probablement à la différence de style entre les animateurs: Crevette, c’est autre chose que Blottière (NB: animateur de Micro Kids, rédacteur en chef de Tilt et créateur de Consoles+). Est-ce qu’une telle émission pourrait être refaite à l’identique ou presque ?
L’émission serait différente, à l’époque déjà le cable et le satellite étaient moins répandus, et il y avait Dorothée en face. Maintenant, quasiment tout le monde a 50 chaînes et il y a des chaînes de niche comme NoLife qui permettent des choses que ne permettaient pas les chaînes de l’époque. On peut toujours envisager qu’une émission jeunesse traite de jeux vidéos, après ce que dit très bien Blottière dans le livre c’est que quand on joue à un jeu vidéo, on ne regarde pas la télévision et les chaînes de télé n’ont pas forcément envie de présenter ça. Et puis, le jeu vidéo conserve toujours ce côté un peu sulfureux même si ça paraît irréel, il y a encore pas mal de gens dans certains médias qui ont cette mauvaise image en tête. Après il y a aussi un problème éditorial, on ne voit pas non plus de magazines de cinéma, je parle bien entendu des chaînes hertziennes classiques et pas de Canal, il n’y a plus de magazines culturels traitant de « Culture Pop ». A une époque il y avait Giga en fin d’après-midi, mais ces émissions là n’existent plus. Les émissions jeunesse sont toutes ciblées vers les très jeunes enfants, on était supposés produire une émission regardable pour les 6-8 ans et ça posait problème dès qu’on voulait faire un dossier sur Street Fighter II. L’émission qu’on voulait faire aurait dû être programmée à un horaire proche de Giga. Je pense qu’il y a toujours de la place pour une émission de ce type, mais ça dépend fortement de la chaîne.
En effet on peut voir comme tu le dis sur les chaînes du cable et du satellite des programmes traitant de jeu vidéo, sur les chaînes hertziennes le mot qui revient souvent est que c’est trop « segmentant », ces chaînes préfèrent parler de jeu vidéo au journal de 20h quand il y a matière à dénigrer le média…
Quand tu es sur une grande chaîne hertzienne genre TF1 ou M6, il y a des gens intéressés par le jeu vidéo mais ils n’ont pas forcément envie de voir des tests ou ce genre de chose. Est-ce que ça attirerait suffisament de monde pour garantir l’audience, rien n’est moins sûr, c’est vrai que c’est segmentant. Ça paraît étonnant mais quand on regarde les objectifs des chaînes en matière d’audience ce n’est pas surprenant.
C’est vrai que quand on regarde les audiences des émissions littéraires on se dit que certaines chaînes les gardent en guise de caution morale, alors que ce n’est pas vraiment avec le jeu vidéo qu’elles vont se donner une légitimité…
Il y a des obligations des chaînes dans les conventions, certaines sont obligées d’avoir des pourcentages d’émissions culturelles…
Oui il me semble même que ça faisait partie des obligations lors de la privatisation de TF1 !
Je ne connais pas les détails de leurs obligations, mais je sais que dans les conventions il y a souvent un cahier des charges très précis. En tout cas on demandera aux chaînes de d’abord parler de cinéma avant de parler de jeu vidéo, parce que le jeu vidéo n’est clairement pas considéré sur un pied d’égalité avec le cinéma d’un point de vue artistique dans l’esprit des gens. Peut-être que ça viendra et qu’un jour ce sera au même niveau pour tout le monde, mais il faudra probablement quelques générations: à l’heure actuelle pour beaucoup de monde c’est encore un jouet. Et puis le jeu vidéo à la télé, avec le développement d’Internet les joueurs ont accès à une quantité d’information décuplée par rapport à l’époque de Player.
C’est vrai que maintenant on a l’info dès le communiqué de presse de l’éditeur…
On a l’info en temps réel. Bien sûr il faut qu’elle soit canalisée, triée, tout le monde n’a pas le temps d’aller lire tous les sites webs d’éditeurs, mais c’est incontestablement plus rapide que la presse écrite. Après je pense qu’il y a toujours une place pour la presse écrite mais la concurrence d’Internet influe évidemment, on peut aussi le voir avec la presse Cinéma.
J’aimerais qu’on revienne sur les relations de Player avec les éditeurs. Dans le livre on peut voir des anecdotes de l’ex-responsable de Sega qui se disait mal-aimé, ou d’autres de celui d’Océan. Est-ce que la rédac subissait des pressions particulières et comment penses-tu que la situation a évolué depuis entre la presse et les éditeurs ?
Au niveau de Player la rédaction avait une autonomie totale. Parfois il y avait des débats compliqués avec les gens chargés de vendre des espaces de pub: c’est clair que si un gros éditeur voulait prendre un quatrième de couv pour un jeu qui se faisait larder sur trois pages à l’intérieur du canard ça pouvait poser des problèmes compréhensibles, donc il y avait parfois des tensions. Après, il n’y a jamais eu d’obligation de passer du cirage aux annonceurs. Quand il y avait des accords avec Nintendo pour sortir un magazine officiel et que Nintendo sortait un mauvais jeu le titre n’était pas abordé ou bien de façon très courte. On a toujours été soutenus par la direction lorsque des problèmes se présentaient et on n’a jamais été obligés de dire que les jeux de l’annonceur qui venait d’investir un million de francs dans la boîte étaient géniaux. Par contre on le voit et tout le monde le sait, la presse est moins nombreuse et plus concentrée, et il y a une évolution dans le mauvais sens: il y a beaucoup plus de pression et de chantage à la pub qu’avant. Ça ne signifie pas forcément qu’on va se retrouver avec n’importe quelle daube en couv, il y a quand même des critères à respecter, mais il y a des magazines culturels et pas spécifiquement dans le jeu vidéo qui font du publi-rédactionnel sans y coller la mention. La tendance actuelle va vers une aggravation de la situation mais ce n’est pas spécifique à la presse spécialisée en jeu vidéo.
De nos jours les sites Internet parlant de jeu vidéo sont en contact direct avec leur lectorat. A l’époque de Player il fallait passer par le courier des lecteurs, quel souvenir gardes tu des relations entre le mag et ses lecteurs ?
On s’adressait à un public de passionnés et d’adolescents, c’était des relations à l’image de la rédaction: turbulentes mais très passionnées. Quand on rencontre des anciens lecteurs, on voit qu’ils ont vraiment aimé le journal, il y a eu des choix éditoriaux qui parfois ont été mal perçus ou bien qui ont juste été malheureux, mais globalement Player a marqué ses lecteurs positivement. Il y avait un état d’esprit, en tout cas pendant les premières années du titre, et cet état d’esprit a marqué les lecteurs et pour ces lecteurs le journal conservera toujours cette petite aura qui le différenciera de la concurrence.
Il est question à la fin des Chroniques de Player One d’une suite. Est-ce juste un projet, est-ce déjà en cours de rédaction, et de quoi sera-t’il question dans ce volume ?
C’est encore un projet, l’idée est, si le premier bouquin marche bien, de développer les dix dernières années écoulées. Pour l’instant rien n’est fait, mais on espère pouvoir le faire.
Merci Ino d’avoir répondu à mes questions, bon courage pour tous ces projets futurs et encore félicitations pour ce livre.
Merci beaucoup !
Tags: alain kahn, manga player, mse, olivier richard, pika, player one
Merci pour ton initiative kwyxz, l’interview est très intéressante !
Plus qu’à trouver le bouquin maintenant.
En tout cas, il a une couverture magnifique ce bouquin… 20 ans de jeux vidéo et de mangas illustrés par Lara Croft et GTO… J’aurais jamais pu trouver plus iconique que ça…
Hum…
Sinon, superbe interview.
Je n’aime pas trop la couv non plus, mais il faut vraiment donner sa chance au bouquin !
Ca se trouve au Québec ?
Bientôt, il faut croire: http://www.amazon.ca/CHRONIQUES-PLAYER-ONE-KAHN/dp/2811602461/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1267975894&sr=8-1
Woaw, merci de nous avoir fait découvrir l’existence d’un tel livre !
Ancien lecteur, il me tarde de le recevoir tant le contenu à l’air intéressant :)
@Ragny: Rien ne t’empeche de le commander sur le amazon francais et te le faire livrer au Québec (même si niveau FDP ca risque de pas être donné)
Snif, une petite larme pour une époque fantastique et un magazine totalement décalé dont je garde un souvenir impérissable. Merci pour cet article !
J’ai vraiment l’impression que t’as raté ta carrière et que t’aurais du faire journaliste :P
Pinaise, Player One, mon mag de jeux video préféré, en livre ! PO était vraiment un mag à part, avec une belle maquette claire, des tests et articles bien écrits qui te prenaient pas pour un gogol, une ouverture sur les autres divertissements (BD/comics/manga et ciné en tête), bref des trucs qu’on ne retrouvait pas chez les autres. Dire que j’ai foutu ma collec à la benne (pour laisser la place à Playstation Magazine 1ère version)… J’m’en mords encore les doigts. -_-‘
M’enfin j’ai toujours mes vieux Manga Player et le CD illustré par Sandro. ^_^
C’est par où la librairie déjà ?
Commandé hier suite à ton article, reçu ce matin, dévoré dans la journée. Bon j’avoue, les parties Manga m’ont beaucoup moins intéressées, mais toute l’histoire de PO est juste passionnante. À l’époque, j’ai vraiment failli postuler pour bosser avec eux, mais provincial et trop jeune… Mes parents n’étaient pas branchés par l’idée. Vraiment dommage :-(
Mais bon, j’ai quand même participé tellement de fois à la rubrique T&A que j’avais même réussi à gagner un abo. C’était clairement le meilleur magazine, le plus fun, le plus déjanté, le plus tout. J’avais rencontré Crevette sur le salon des jeux vidéo en 1992, je crois, super bon souvenir !
Ah ils m’auront fait rêver, ceux-là :-)
Player One ! Le seul mag en papier crépon avec la couv + fragile que les pages qu’elle protège !
Ah putain j’aurais usé mes yeux et ma thune sur ce délire pour maquettiste sous ghb…
[pilier de comptoir]
Bonne époque, c’était mieux avant, yadda yadda yadda, et Cyril Drevet est une tarlouze de journaliste automobile, c’est bien le fils de son père, té.[/pilier de comptoir]
Ah nan mais crevette s’est bien rattrapé depuis, a part les interviews dans pixnlove, il a son blog ou il parle de JV et du passé (pas celui des tutures … ou moins …)
http://www.gameblog.fr/blogs/cyrildrevet/
Et il a la chronique VERSUS où… non rien, on va l’oublier celle-là.
Gameblog est en train de devenir le Michel Drucker du Jeu Vidéo.
Demander à C. Drevet de parler JV, ça revient à parler rap avec Ice-T, quoi.
Belle interview effectivement. J’ai suivi Player One pendant des années, puis passé à Joypad (quand je me suis rendu compte qu’il y avait Chris et Elwood, lol). Bref, c’est toujours avec émotion que j’ouvre ces bons vieux mags. Ca fait aussi dix ans que j’achète du Pika, longtemps mon éditeur préféré (surtout à l’époque où Glénat continuais à éditer ses titres comme dans les 90’s) donc je me sens « bizarrement » comme obligé d’acheter ce bouquin…
(Quant à Ice-T il a toujours des trucs intéressants à dire je trouve http://www.hiphopdx.com/index/interviews/id.1512/title.these-are-our-heroes-ice-t :P)