Ils sont cons ou ils le font exprès?
Par Shane Fenton • le 15/12/2010 • Entre nous •Si je vous dis « 1378 kilomètres », ça n’évoque peut-être rien pour vous. Il s’agit en fait de la longueur de la bande frontalière qui séparait l’Allemagne de l’Est et l’Allemagne de l’Ouest du temps où le Mur de Berlin existait. Comme on peut s’en douter, quiconque essayait de la franchir courait le risque de se faire abattre par les nombreux cerbères qui y stationnaient. 1378 (km), c’est aussi le nom d’un mod de Half-Life 2 sur le sujet, développé par l’étudiant Jens Stober avec le soutien de son université. Ce mod, présenté comme un « serious game », permet d’incarner, soit un civil est-allemand essayant de traverser la frontière, soit un garde essayant d’empêcher l’évasion (sachant qu’ensuite, on devra réponde de ses actes devant un tribunal).
Initialement, 1378(km) devait sortir en octobre, pour les 10 ans de la réunification allemande. Mais l’annonce de ce jeu a soulevé une tempête de protestations. Au point que Jens Stober (qui a même reçu des menaces de mort) a préféré en repousser la publication pour le 10 décembre, soit vendredi dernier. Cette fois, la controverse était moindre, et le traitement médiatique (un peu) plus apaisé. Certes, les détracteurs du jeu n’ont pas désarmé. Le groupe parlementaire CDU/CSU a déjà fait savoir dans un communiqué de presse tout le mal qu’il fallait penser du jeu : un « banal killerspiel situé dans un contexte historique », basé sur une « idée macabre » et « pédagogiquement irresponsable », qui « contribue à la brutalisation des adolescents », et qu’il « aurait été approprié de ne pas publier. » D’anciens réfugiés qui ont essayé de traverser le Mur, comme Rainer Wagner, ont également condamné 1378(km), l’accusant de trivialiser une tragédie bien réelle. Ils n’en étaient pas moins présents au débat organisé autour du jeu, et ils ont pu dialoguer avec Stober et ses professeurs.
De mon côté, j’en avais parlé sur le site de Canard PC il y a 2 mois, au plus fort de la polémique, en faisant un inventaire des réactions hostiles au jeu, provenant pour la plupart de la classe politique allemande. Et sur le forum aussi, les commentaires des lecteurs étaient en grande partie négatives, bien qu’argumentées. L’un d’entre eux a essayé de pousser le concept jusqu’à l’extrême :
Un jeu de collabos ? CoD 7: délation warfare:
Restez terré dans votre cave en espérant la fin de la guerre ou dénoncez vos voisins et vous serez tondus à la fin de la partie
Ha ouais, trop puissant l’idée, ça éduque à fond les petits z’enfants …
Quitte à rester en allemagne, sautons sur l’occasion: Sim camp de la mort.
Dirigez un camp de la mort pendant la deuxième guerre mondiale. Gérez les arrivées de gaz, coupez les vivres, employez un plombier au rabais pour installer les douches … mais attention: si vous réussissez à exterminer tous vos occupants, vous perdrez la partie et aurez droit à une intégrale du procès de nuremberg.
On dirait qu’on s’en approche, puisqu’à défaut d’un Sim, on a désormais un Wolfenstein Camp de la Mort.
En effet, un moddeur israélien, Maxim « Doomjedi » Genis, a passé 3 ans à remanier Wolfenstein 3D (celui de 1992) avec son équipe, afin d’immerger le joueur dans de véritables camps de la mort. Le résultat s’appelle Sonderkommando Revolt, du nom d’une révolte qui a éclaté à Auschwitz en 1944 à l’instigation de « sonderkommandos » (ces prisonniers, majoritairement juifs, qui étaient obligés de faire le sale boulot des geôliers). Mais là où des centaines d’entre eux ont échoué, un seul va réussir grâce à vous.
Le mod est encore en développement, mais le trailer est déjà disponible :
Au menu : une reproduction fidèle du camp d’extermination (four crématoire, chambres à gaz, salle de torture, etc…) pour ce qui n’est que le premier épisode d’une trilogie. Les locations pour les deux prochains sont d’ailleurs déjà réservées : il s’agit du Ghetto de Varsovie et de Treblinka.
Comme on pouvait s’y attendre (sauf les concepteurs, apparemment, mais on va y venir), la controverse autour de ce mod n’a pas mis longtemps à faire le tour du monde, d’abord sur les sites spécialisés comme Kotaku (qui a été l’un des premiers à en parler), mais aussi, désormais, sur les sites plus généralistes. Le Centre Simon Wiesenthal et l’Anti-Defamation League s’en sont aussi mêlés. Au passage, chapeau bas au Rabbin Abraham Cooper, du Centre Simon Wiesenthal, pour sa réaction, remarquablement nuancée compte tenu de la nature explosive du sujet :
Quand vous parlez aux survivants de l’Holocauste, vous réalisez vite qu’ils ont des difficultés à transmettre les horreurs qu’ils ont traversées. Je ne pense pas que même la meilleure combinaison de développeurs de jeux puisse y parvenir. Ce n’est pas une chose qui devrait être réduite à un jeu.
Je vais créditer la personne qui l’a fait des meilleures intentions qui soient. Respectons ce qu’il dit, ainsi que ses motivations, mais je crois tout simplement que c’est un sujet qui n’a pas vraiment sa place dans un jeu
De son côté, « Doomjedi » Genis n’a pas l’air de comprendre pourquoi ce mod a déclenché une telle polémique. Il jure n’avoir eu aucune idée en tête : aucun agenda politique, aucune intention cachée, aucune recherche de controverse facile, aucun but pédagogique. A la rigueur, la croyance selon laquelle il aurait été un « sonderkommando » dans une vie antérieure. Mais surtout et avant tout, la simple envie de faire un mod qui serait « fun » à jouer, au moins pour la petite communauté qui joue encore à Wolfenstein 3D. Mais compte tenu de la réaction qu’il juge « totalement disproportionnée », le mod, qui devait sortir le 1er janvier 2011, est à présent en suspens.
Pour ma part, j’envisage plusieurs hypothèses.
La première : « Doomjedi » l’a fait exprès, dans le seul but d’avoir son quart de seconde de gloire avec une polémique facile. Ce ne serait pas le seul : il y a 3 ans, l’australien Ryan « Pigpen » Lambourn avait réussi à son coup avec V-Tech Rampage, une flatulence électronique sur la tuerie de Virginia Tech (Jens Stober, lui, se rapprocherait davantage d’un Danny LeDonne, à qui on doit le jeu Super Columbine Massacre RPG ainsi que le film documentaire Playing Columbine, qui raconte avec force interviews la polémique qu’il a générée). On citera également Muslim Massacre, d’Eric « Sigvatr » Vaughn, ou Kaboom! Suicide Bomber.
La seconde option : « Doomjedi » ne l’a pas fait exprès. Il a sincèrement cru qu’un First-Person Shooter ayant pour thème les camps de la mort n’allait générer aucune controverse. Que personne ne verrait de mal à ce que l’on fasse d’Auschwitz un terrain de jeu, comme ça, juste pour le fun. De même que, toutes proportions gardées, Jens Stober a visiblement cru qu’un First-Person Shooter ayant pour thème le Mur de Berlin et permettant de tirer sur des civils n’allait pas déclencher de polémique dans son propre pays, c’est-à-dire l’Allemagne. Et dans les deux cas, on ne peut plus parler de candeur ou de naïveté. Ni même d’inconscience. Mais de connerie pure et dure.
Certes, il est vrai que Sonderkommando Revolt était avant tout destiné à la petite communauté des joueurs et moddeurs de l’antédiluvien Wolfenstein 3D. Tout comme il est vrai que si on commence à discourir sur la trivialisation d’évènements réels, on peut aller assez loin (jusqu’aux derniers Medal of Honor et Call of Duty, pour être plus précis). Mais quand même… V-Tech Rampage, Muslim Massacre ou Kaboom! Suicide Bomber étaient plus rudimentaires encore, et cela ne les a pas empêchés d’accéder à une notoriété proportionnelle à leur insignifiance. Et encore une fois, si certains ne sont pas capables de voir que le principe même de faire d’un camp d’extermination un terrain de jeu ne peut que créer la polémique (bien au-delà de la trivialisation d’un conflit armé), il y a de quoi se poser des questions sur leur niveau d’irresponsabilité et d’inculture.
Qu’on me permette de conclure par une anecdote qui n’a rien à voir. Comme beaucoup, j’ai entendu parler de l’incroyable succès de Minecraft, dont la simplicité de gameplay n’a d’égale que la débauche de créativité dont font preuve ses utilisateurs. Et comme beaucoup, j’ai été déçu de voir que malgré ce succès, ce jeu était quelque peu boudé par la presse spécialisée. La presse généraliste, n’en parlons même pas. D’où une question qui me trottait dans la tête : qu’est-ce qui pourrait faire que Minecraft devienne incontournable ? Et la réponse qui n’a pas tardé à fuser : au lieu de perdre leur temps à créer quelque chose de beau, les utilisateurs pourraient modéliser un camp de concentration (d’ailleurs, quelqu’un s’en est déjà chargé). L’attention médiatique serait alors garantie. Et cela vaudrait pour n’importe quel jeu un tant soit peu moddable.
Je ne croyais pas si bien dire…
Tags: 1378(km), Allemagne, controverse, Half-Life², jeux violents, killerspiele, scandale, Sonderkommando Revolt, violence, wolfensteinShane Fenton est joueur depuis les années 80, et joueur passionné depuis 1990. Ouais, à peu près comme tout le monde ici, quoi. Sauf qu'en plus, il cause. Beaucoup. Mais alors beaucoup. C'est pas sain pour lui qu'il cause autant. Faudrait plutôt qu'il joue.
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Il y a une autre hypothèse : que ces modeurs aient quelques fantômes lies au mur de Berlin ou aux camps d’extrermination
C’est Craig Armstrong qui va être content quand il va découvrir qu’on réutilise son travail pour faire des trailers de mods pareils. La musique, c’est la Bande Originale de Guns 1748, film pas terrible, bande-son fabuleuse.
Bon, maintenant que j’ai fini de tout lire (hier soir j’avais juste lancé la vidéo histoire de voir l’étendue de la catastrophe), quelques commentaires.
Tu lances deux hypothèses, la première est que les gars font de la provoc pour avoir leur quart d’heure de gloire, la seconde qu’ils sont complètement idiots. Mon avis se situe quelque part entre les deux: ils sont complètement idiots de vouloir avoir leur quart d’heure de gloire en agissant de la sorte.
A mon humble avis 1378(km) serait possiblement défendable si (et seulement si) il n’était pas possible d’incarner un garde qui flingue les types qui veulent s’enfuir, et si le jeu est réellement un serious game et pas un Call of Duty avec mise en scène grandiloquente, etc. Je pense que si son université l’a soutenu, c’est surtout pour défendre ce mode où l’on joue le civil qui cherche à passer à l’Ouest, qui n’est après tout pas si éloigné des dizaines de jeux se déroulant durant la WW2 ou la guerre froide qui sortent chaque année.
J’aimerais par contre bien entendre leurs arguments sur la partie où l’on incarne un garde, et j’aimerais aussi bien savoir ce qu’il se passe pour le joueur qui joue le garde s’il décide de ne tirer sur aucun civil. Le jeu l’incite-t’il à flinguer les civils ? Subit-il une pression via un supérieur hiérarchique virtuel qui le menace de la cour martiale virtuelle s’il ne fait pas son boulot de soldat ?
Concernant Sonderkommando Revolt je suis partagé. Les camps d’extermination sont quelque chose qui n’a (à ma connaissance) jamais été approché dans un jeu vidéo sur la WW2. Les Call of Duty ou Medal of Honor n’y font, sauf erreur de ma part, pas allusion. Le sujet est bien sûr extrêmement sensible et on peut comprendre que les éditeurs demeurent extrêmement mesurés. La manière dont le problème est abordé dans Sonderkommando Revolt me paraît totalement à côté de la plaque (et je ne peux que saluer la réaction très intelligente et mesurée du Rabbin Abraham Cooper) mais quelque part, on peut également constater une autocensure volontaire des éditeurs: la seconde guerre mondiale, c’est fun quand on dirige un soldat ricain le 6 juin 1944 au milieu des explosions et des centaines de ses camarades qui se font trucider les uns après les autres, mais pas quand on aborde les camps de la mort. Il y a un petit côté paradoxal à ne pas hésiter à montrer un massacre d’un côté pour son aspect spectaculaire, mais à ne surtout pas traiter d’un génocide afin de rester politiquement correct et de ne choquer personne.
J’ai souvenir de vétérans qui ont fui les salles en courant lors de la projection de Saving Private Ryan à cause des premières minutes du film. Je doute que ces mecs-là trouvent super rigolo de savoir que des teenagers jouent à des jeux mettant en scène le pire cauchemar de leur vie, durant lequel ils ont vu leurs copains réduits en purée par les mitrailleuses lourdes des Widerstandsnester. Mais il faut croire qu’on ne leur demande pas leur avis.
On aborde là toute la problématique liée aux jeux mettant en scène des événements historiques. Les vétérans du 6 juin 1944, il n’en reste plus des masses, donc on s’en fout un peu de concevoir des jeux permettant de revivre les événements sous un jour « fun ». Je n’ai pas trop creusé le sujet mais j’aimerais bien savoir comment réagissent les familles des soldats morts durant le D-Day face à cette déferlante de jeux et mods permettant de le revivre. Pour la mémoire collective la shoah est évidemment impossible à ignorer, d’où son absence totale d’évocation dans les « jeux », qui par définition sont faits pour être « fun ». Le titre Six days in Fallujah a été annulé pour ces raisons: on ne rigole pas avec un conflit en cours, c’est trop « récent ». Mais d’ici une cinquantaine d’années, peut-être moins, on peut être certain qu’un titre du même tonneau retranscrivant les mêmes événements sortira.
« Le titre Six days in Fallujah a été annulé pour ces raisons: on ne rigole pas avec un conflit en cours, c’est trop “récent”. Mais d’ici une cinquantaine d’années, peut-être moins, on peut être certain qu’un titre du même tonneau retranscrivant les mêmes événements sortira. »
Juste histoire de rebondir sur cette remarque, ce jeu avait été conçu avec l’accord des soldats présents lors de l’évènnement. The Escapist en parle plus en détails.
Je préfère la version Minecraft pour le Auschwitz.
WIP : http://www.youtube.com/watch?v=_VtAeAZox7c
Y’avait aussi Escape from Butcher Bay, mettant en scène Guantanamo. Obama a dit niet. Enfin il a dit oui pour les photos, mais en fait il pensait non. Alors du coup ils ont approché Vin Diesel en personne ils ont réussi à refondre le jeu et l’adapter à l’univers des Colliques de Ridic.
Nan puis c’est vrai, la seconde guerre mondiale, c’est plus très récent. Les camps de la mort, par contre, ça c’est très frais. C’est même plus frais que le Vietnam et ces crétins de bridés qui se faisaient crâmer au Napalm. Heureusement on a Bad Company 2 pour se marrer !
@Quissonte : je ne suis pas sûr d’avoir tout compris.
@Kwyxz :
Pour 1378(km), d’après ce que j’ai lu, l’Université soutient à fond le projet, y compris le fait de tirer sur des civils sachant qu’au final ça fait perdre la partie. En ce qui concerne les détails du gameplay, Matthias Dittmayer a fait un test poussé (en allemand).
@Yann :
En fait, l’interrogation « ils sont cons ou ils le font exprès ? » concerne surtout l’attitude de ces deux moddeurs (Jens Stober pour 1378(km), Maxim Genis pour Sonderkommando Revolt) face à la polémique, plus que leur création elle-même. Je suis prêt à leur accorder le bénéfice du doute et à croire que ni l’un ni l’autre n’avaient pour but de provoquer un scandale. Mais quand même, dans les deux cas il était archi-prévisible qu’il y en aurait eu un.
Concernant Stober en particulier : OK, il a fait des recherches pendant 1 an, il est convaincu de l’intérêt pédagogique de son projet, et il s’agit de l’histoire de son pays. L’ennui, c’est que d’après ce que j’ai lu il n’a jamais contacté les victimes ou les familles de victimes de la traversée de cette « Piste de la Mort ». Sans oublier que le simple fait de permettre de tirer sur des civils ne pouvait que déchaîner les critiques. Sans oublier non plus qu’on parle de l’Allemagne. C’est surtout là-dessus que je me dis qu’il a été remarquablement con de n’avoir pas anticipé une controverse qu’on pouvait voir venir à des kilomètres.
Aux dernières nouvelles, Sonderkommando Revolt est annulé, quant à son designer, Maxim Genis, il semble détruit psychologiquement après la tempête médiatique qui s’est abattue sur lui.
D’un côté, je compatis à sa douleur, et je ne me réjouis pas de l’annulation de ce projet, qui ne devrait pas profiter à grand-monde. De l’autre, je maintiens qu’il aurait dû prévoir que les choses pouvaient finir comme ça. Quand bien même ce n’est qu’un projet de mod pour Wolfenstein 3D qui jusqu’à présent n’avait provoqué aucune polémique en 4 ans de développement. Quand bien même l’Anti-Defamation League avait soutenu Inglorious Basterds. C’était à prévoir.
Je me demande surtout si les polémiques sont pas simplement due à l’appellation « jeu ». Forcément pour des gens qui n’ont pas vu le média évoluer comme nous, ont du mal a accepter qu’un jeu puisse être autre chose qu’un monopoly en 3D ou un triomino….
J’imagine que l’image qu’ils ont du jeu vidéo n’est pas assez mûre pour qu’on puisse traiter des sujets aussi sensible que des camps de la mort ou des projets comme 1378km. C’est dommage mais prévisible dans le contexte actuel ou le jeu vidéo semble désigné coupable de tous les maux en Allemagne…
ils sont cons ! (si ils le font pas exprès ils sont cons, si ils le font exprès ils sont cons)
déjà qu’au cinéma le sujet est plus que problématique (cf les très cons schindler et la vie est belle) mais ajouter le fun au spectaculaire bonjour le malaise…
En voilà un qui le fait exprès parce qu’il est vraiment con : http://www.escapistmagazine.com/news/view/108065-Inside-the-Sick-Mind-of-a-School-Shooter-Mod
Elle est étrange cette interview. C’est comme si la première partie des réponses et la deuxième (vers la moitié de la page 2) ne provenaient pas de la même personne. Quand il dit: « The way the news victimized the victims and overplayed the evil of the shooters disgusted me more than the actual shootings themselves. » c’est un bon gros putain de débile. Mais quand il parle de Jack Thompson et de la manière dont la « communauté » a réagi je le trouve curieusement réfléchi et mesuré. Idem quand il explique qu’il souhaite que l’amendement californien interdisant la vente de jeux vidéo violents aux mineurs soit accepté.