Souvenez-vous, c’était en 2005 à l’E³, cette vidéo incroyable de gameplay de Killzone 2 qui était très belle, trop belle, malgré les affirmations de Jack Tretton, malgré l’agitation des fanboys Sony qui n’en pouvaient plus sur les forums, on apprit quelques jours plus tard qu’il s’agissait d’un pre-render supposé représenter ce que serait le produit fini. Le jeu sort quatre ans plus tard, et comme tout le monde s’en doutait n’a pas la même gueule, Jack Tretton est toujours CEO de SCEA, merci pour lui.

Jette ce couteau

L’heure de la contre-attaque a sonné. Les forces humaines de l’ISA débarquent sur Helghan, bien décidées à botter le cul de ces nazis du futur qui ont envahi leur belle planète Vekta durant le premier épisode. Mais dès leur arrivée ils comprennent bien vite que la lutte sera rude, tant les Helghasts sont rompus à l’art du combat, particulièrement au sein de leur planète nourricière. Le redoutable Radec, à la solde du dictateur cinglé Scolar Visari, se présente comme un adversaire redoutable. Une fois débarqué… Bon en fait il faut que je vous l’avoue, j’ai un mal fou à écrire un truc sur Killzone 2. Ce test aurait dû être publié il y a bien quinze jours mais je trouvais vraiment trop peu de trucs à raconter dessus. Ce n’est pas qu’il soit mauvais, non. C’est juste que mon manque d’enthousiasme ressemble à s’y méprendre à mes premières parties. J’avais le sentiment de jouer à yet another FPS, comme il en existe des dizaines, sans réellement comprendre ce qui avait fait son succès.

On peut pourtant lui trouver un certain charme de par son esthétique un peu particulière, évidemment les helghasts sont un mix entre les loups de Jin-Roh et des nazis, et sachant que les loups étaient déjà inspirés par l’esthétique nazie, on se retrouve tout simplement avec des nazis de l’espace, et c’est forcément assumé, il suffit de regarder Radec pour le comprendre. Le symbole sur son col et sur son casque a l’air évidemment familier, c’est normal puisque c’est une version stylisée d’un autre symbole très connu.

Vous avez compris le message ? LES HELGHASTS C’EST DES NAZIS. Aucune circonstance atténuante pour ces gars: on fait le ménage et on ne pose pas de questions. Ça permet aux gens qui se lassaient du contexte de la seconde guerre mondiale d’avoir l’impression d’un peu de nouveauté, et aux simples d’esprit fans de Call of Duty d’identifier rapidement qui sont les méchants. Et pour les simples d’esprit qui en plus auraient des problèmes de vue, les méchants en question portent tous des casques de vision nocturne. C’est pas compliqué: si le mec a les yeux rouges, tu tires. Ça permet de les voir de très loin, dans le noir, de savoir précisément où aligner pour enchaîner les headshots, et d’éviter tout friendly fire. Si un jour je vais à la guerre, j’aimerais bien que mes ennemis soient aussi cons et portent tous un équipement qui me permettrait de les repérer sans risque d’erreur même dans le noir et de loin.

En bref, c’est peu de dire que mes trois premières heures de jeu ont été plus proches de la routine que de l’excitation généralement liée à la découverte d’un nouveau titre. Et puis allez savoir comment, une certaine alchimie s’est mise en place. J’ai finalement commencé à apprécier le jeu au fur et à mesure que l’histoire progressait, que les aires de jeu proposaient plusieurs embranchements sans se résumer à un bête couloir, et que le challenge augmentait petit à petit. Le jeu ne manque pas de bonnes idées, et il sait les distiller petit à petit plutôt que tout envoyer d’un coup, ce qui n’est pas idiot en soi. Le principal problème à mes yeux reste ce démarrage extrêmement fastidieux, prompt à écoeurer plus d’un joueur. Les affrontements contre les « boss » sont assez intelligement mis en scène, peu nombreux mais plutôt intenses et nécessitent plus de faire preuve d’astuce que d’y aller comme un bourrin. Tenter de passer en force se résumera souvent en une mort rapide et douloureuse.

Pour peu que l’on arrive à passer outre l’ennui qui étreint lors des premières missions, on se plaira à découvrir un monde bien moins gris et sombre que ce que celles-ci laissent entrevoir. Visuellement, les graphismes en mettent plein la vue avec des textures plutôt chiadées et surtout des animations assez incroyables: les corps des helghasts une fois criblés de balles sont d’un réalisme à toute épreuve. La mise en scène devient progressivement de plus en plus spectaculaire et le caractère épique des situations est sublimé par une ambiance sonore très réussie. Et puis merde, ils ont quand même de la gueule ces nazis de l’espace, okay ça n’est pas bien original mais c’est Jin-Roh en jeu vidéo donc ça ne manque pas de cachet, c’est quand même autre chose que les Covenant ridicules de la crêmerie d’en face. Finalement, au terme des quelques heures qu’aura duré l’aventure, on se souvient surtout de l’incroyable combat final terriblement difficile plutôt que des premières heures poussives et on en ressort avec un sentiment de satisfaction non feint.

Malgré un début poussif et guère folichon, Killzone 2 parvient progressivement à impliquer le joueur dans un conflit de plus en plus intense et une aventure haletante. Réalisation superbe, direction artistique efficace, la Playstation 3 tient avec ce jeu une exclusivité de qualité et une licence forte. Pas étonnant qu'il demeure toujours à l'heure actuelle parmi les titres les plus joués en multi sur le PSN.

kwyxz est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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