Genre: GTA en herbe • Editeur: Rockstar • Date de sortie: Mars 2008
Bully
Par kwyxz • le 11/7/2012 • PC, PlayStation 2, Tests & previews, Wii, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •Oubliez le vol de bagnoles, les fusillades, le trafic de drogue, le grand banditisme : retour sur les bancs de l’école avec Bully, renommé dans sa version PlayStation 2 en Canis Canem Edit afin de ne pas effrayer les associations bien-pensantes et Nadine Morano.
Bienvenue à Bullworth
La vie n’est pas des plus cool pour Jimmy Hopkins : sa mère vient de se remarier pour la énième fois avec un blaireau plein de fric. Alors que tous deux se tirent en lune de miel ils ne trouvent pas mieux pour se débarasser de la petite teigne que de le coller une année entière à la Bullworth Academy, un pensionnat de luxe où le personnel tentera une fois pour toutes de lui inculquer les bonnes manières. À peine a-t-il intégré le dortoir, les premières bastons lui font comprendre que pour ne pas vivre un enfer, il va lui falloir se faire respecter à la dure. Bullworth est en effet fréquenté par des sales gosses de multiples horizons, faisant tous partie de groupements différents auprès desquels Jimmy va devoir se créer une réputation de parrain : fayots, blousons noirs, sportifs, autant de clans qui non seulement se détestent mais en plus se prennent pour les boss de l’école. Pour les renvoyer pleurer chez leurs mères, de multiples quêtes sont disponibles, pour certaines à heures fixes, et il conviendra de s’y rendre au moment opportun en essayant le moins possible de se faire remarquer. En effet les pions veillent, et la moindre mauvaise action vaudra à Jimmy une visite manu militari dans le bureau du directeur de l’école. Parmi ces méfaits, on compte bien évidemment la violence envers un autre élève (ou plus sérieux : contre le personnel), le vol, l’absentéisme, l’intrusion dans des batiments non-autorisés, la tenue incorrecte… Tous ont une certaine gravité et font donc augmenter plus ou moins une jauge éveillant la suspicion des surveillants à l’égard du sale môme.
Heures de colle
Puisque Jimmy est ici un écolier dans un pensionnat et pas un serbe émigré à Liberty City, il ne passera pas la totalité de son temps à tabasser tout ce qui bouge et il lui sera donc nécessaire de se rendre à heures régulières en cours. Ceux-ci sont répartis en différentes matières aléatoires, se déclenchant à heures fixes chaque jour. Chacune de ces matières compte cinq échelons jusqu’au diplôme et est prétexte à un mini jeu, comme un clone de Qix pour le dessin, un Boggle pour l’anglais, une série de QTE pour la techno, ou carrément un vrai quizz en géographie. Chaque épreuve réussie est l’occasion de récupérer divers bonus plus ou moins utiles, comme une visée plus précise au lance-pierres ou bien des costumes divers et variés. Qui dit pension dit aussi couvre-feu, après lequel les surveillants intercepteront immédiatement quiconque se balade hors du dortoir. Jimmy tombant de toute façon de sommeil de lui-même à deux heures du matin, il est indispensable d’aller dormir à intervalles réguliers, ce qui parfois casse le rythme et se révèle un peu casse-pied. Fort heureusement, une fois le premier chapitre terminé et le skate-board récupéré, les choses sérieuses commencent : en dehors de l’enceinte de l’école, les aventures se poursuivent dans le village de Bullworth.
École buissonière
C’est à partir de ce moment que Bully démarre vraiment et qu’il devient évident que sécher les cours est une nécessité. Il conviendra alors d’éviter les agents de police qui se chargeront de ramener l’enfant terrible au pensionnat après l’avoir sermonné. Par moments, des personnages viennent spontanément proposer des missions et il reviendra à Jimmy de les accepter ou non. Afin de gagner de l’argent, il est également possible de faire de petits boulots comme vendre des frites ou distribuer le journal, puis de tout dépenser en fringues ou dans les divers jeux d’arcade disponibles à droite et à gauche. En fonction de la popularité de Jimmy auprès des différents groupes, ceux-ci se montreront plus ou moins agressifs et leurs réactions iront du simple salut amical à l’agression pure et simple en pleine rue. Toutefois, s’ils le font devant un agent de police, celui-ci les embarquera aussi sec. Afin de se défendre Jimmy n’est quand même pas mal équipé : boules puantes, oeufs, patator et autres billes font partie de son arsenal, outre les diverses battes, ballons, briques ou bâtons qu’il trouvera ici et là. Au fur et à mesure de la progression, de nouvelles zones sont ouvertes à l’exploration et on y croisera parfois certains élèves en fonction de leur appartenance sociale. Ainsi les riches traîneront leurs guètres dans un quartier pavillonnaire petit bourgeois tandis que les blousons noirs et les zonards seront logés dans des banlieues industrielles crasseuses. Les élèves de Bullworth ayant chacun une identité et une personnalité propre, il sera possible de se montrer plus ou moins sympa envers eux afin de s’en faire des alliés, des amants, ou des ennemis tenaces. Jimmy pourra ainsi s’amuser à draguer la totalité de la population du pensionnat, filles comme garçons, et d’échanger avec eux de fougueuses embrassades. On est un séducteur ou on ne l’est pas.
Redoublement conseillé
Visuellement le jeu est clairement un lead PS2, et ce ne sont pas les versions Xbox 360 ou PC qui le démentiront. Sans être affreuses malgré une modélisation faiblarde, elles se payent le luxe d’en plus subir de nombreux glitches graphiques, textures vacillantes, et autres bugs divers et variés. On sauvegardera donc souvent sa partie afin de ne pas prendre le risque de se retaper trois ou quatre quêtes parce que suite à une baston Jimmy se retrouve encastré dans le trottoir sans jamais pouvoir se relever (oui, ça m’est arrivé). Les musiques un brin répétitives ne figurent pas non plus au panthéon de ce qu’a pu produire Rockstar. Mais là où Bully tire véritablement son épingle du jeu, c’est grace à son scénario simple mais efficace, l’humour toujours aussi grinçant des dialogues et les missions loufoques toutes plus fun les unes que les autres. Démolir des nains de jardin pour faire plaisir à une naine, faire des courses de kart en pleine ville, balancer des oeufs sur la villa d’un bourge, piquer la petite amie à un blouson noir, célébrer Halloween déguisé en squelette, voici quelques-unes des possibilités offertes pendant une vingtaine d’heures par ce titre qui, s’il est un Grand Theft Auto en culottes courtes, n’en est pas un sous-jeu pour autant.
Un peu dubitatif après deux heures de jeu, c'est finalement sous le charme que je terminai Bully, spin-off réussi de la franchise phare de Rockstar, presque déçu de ne plus avoir de bourges à tabasser, de karts à piloter, de cours de dessin à réussir ou de meufs à emballer. Malgré quelques défauts comme un rythme parfois haché et surtout des gros bugs, devenir un caïd des bacs à sable procure un fun indiscutable.
J’y ai joué sur Xbox 360 en Scholarship Edition et je n’ai pas vraiment rencontré de gros bugs, j’ai particulièrement aimé le fait que tu as une liberté totale de faire des journées d’écoliers normales ou bien de complètement zapper l’école et à la place d’aller te faire un peu d’argent de poche en aidant le clodo du coin.
J’appréciais déjà le jeu juste confiné dans les murs de Bullworth, mais une fois qu’on peut accéder à la ville, ce n’en est devenu que meilleur. Une perle !
Outre les innombrables qualités du jeu, j’avais bien aimé la tension fréquemment trouvée au niveau du temps, pourtant détestable dans la vraie vie. Se taper la moitié de la ville en vélo à fond les ballons pour être à l’heure en cours, ça m’a rappelé des souvenirs, quand possédé par la flemme je me levais le plus tard possible. Ca recrée bien aussi cette sensation mi coupable mi délectable de se dire « je devrais être en cours à comater comme un mouton, mais je fais ce que je veux et me balade dans la ville » (oui je séchais beaucoup sur la fin :P).