C’est au Playstation HQ de Santa Monica que j’ai pu mettre les mains cet après-midi sur la nouvelle console portable de Sony. De multiples bornes de démonstration étaient disponibles et présentaient les titres phares du lancement de la machine, toujours prévu pour la fin février 2012 aux USA et en Europe et dès aujourd’hui au Japon. L’espace était curieusement vide et j’ai pu très facilement accéder aux différentes machines de démonstration sans jamais attendre.

C’est Modnation Racers qui tournait sur la première machine la plus proche de moi. Première surprise, la navigation dans les menus fonctionne quasi entièrement en mode tactile, avec des menus parfois un peu petits. La prise en main de la console est un peu étrange, l’accès aux boutons L et R n’est pas naturel mais c’est une question d’habitude je suppose. Les extrémités des doigts se posent naturellement sur la surface tactile à l’arrière, mais je n’ai pas vraiment pu tester l’utilité de cette surface avec les deux jeux auxquels j’ai pu jouer. L’écran est grand, lumineux, très beau, mais ne produit plus l’effet d’émerveillement qu’avait pu produire celui de la première PSP.

Je lance la démo. Un lonnnnnnnng temps de chargement en guise de préambule… Ce qui était l’un des plus gros défauts de la PSP est de retour sur la nouvelle portable de Sony. Le constructeur n’a semble-t-il toujours pas compris que pour une console portable la réactivité est un élément crucial, et qu’il est inconcevable de se fader trente secondes de loadings en y lançant un jeu… Finalement les concurrents apparaissent enfin et la course démarre. Premières impressions: ce n’est pas très beau, ça ne va pas bien vite, ce n’est pas très maniable, les sticks analogiques donnent une inquiétante sensation de fragilité, et enfin le plus grave: putain, mais qu’est-ce que ça saccade ! Le titre souffre d’un terrible manque de fluidité, et pour un jeu aussi moche et lent c’est proche de l’inadmissible.

J’abandonne au bout d’une course avant de m’endormir et je m’approche d’une console faisant tourner Uncharted: Golden Abyss. La démo était déjà lancée et je n’ai donc pas pu juger des temps de chargement du titre. La séquence à laquelle j’ai eu droit m’invite à couvrir les déplacements d’un personnage féminin (à vue de nez, il s’agissait d’Elena) à l’aide d’un fusil de snipe tandis que Nate est bloqué sur un balcon. Pas bien passionnant, mais un bon moyen de se familiariser avec la visée. Les commandes sont peu ou prou les mêmes que sur PS3 et l’on retrouve vite ses marques. Le jeu est beau, très beau. Sans conteste le plus beau jeu jamais vu toutes portables confondues. Seulement… il n’est toujours pas fluide. Il putain de saccade, lui aussi. C’est bien la peine d’être beau pour ramer du fion à ce point-là…

Après ces quelques minutes passées console en main, ma conclusion est sans appel: la machine n’est pour l’instant pas pour moi. Cela, je le savais déjà un peu avant même de m’y frotter car j’avoue sans honte que les jeux annoncés par Sony à la sortie de la bête me paraissent aussi excitants que Maïté en porte-jarretelles. De plus, et alors que j’ai encore un paquet de jeux à terminer sur DS, je ne l’ai pas allumée depuis des mois tandis que j’achète des jeux à foison sur l’App Store iOS. Loin de moi l’idée de parler de tendance générale, il s’agit là d’une constatation toute personnelle, mais les raisons en sont un peu plus complexes que « le jeu sur portable c’est pas la même chose que le jeu sur consoles de salon », émanant la plupart du temps d’ignares ayant récemment découvert le jeu sur portables. Il n’y a encore pas si longtemps, ce que les joueurs attendaient des consoles portables était précisément de leur proposer les mêmes jeux que sur console de salon, d’une qualité identique, pour qu’ils puissent y jouer où ils veulent, quand ils veulent. La preuve ? Souvenez-vous de l’émotion provoquée à l’époque par Street Fighter II’ sur PC Engine GT, de l’adaptateur MasterGear qui permettait d’insérer les cartouches Master System dans une Game Gear, voyez le succès des petites consoles portables à émulateurs comme la Dingoo ou les différentes GP2X… ce ne sont pas les consoles portables dont la ludothèque a changé. Ce sont les jeux des consoles de salon qui ont évolué ! La plupart ne sont désormais qu’un long film dans lequel il est désormais relativement impossible d’échouer, grace à des checkpoints disposés un peu partout. Et il s’agit là d’un genre des plus populaires. Sony a-t-il tort de proposer ce genre de jeux sur une portable ? La question mérite d’être posée.

De plus, il est indéniable que les téléphones mobiles taillent de sérieuses croupières au marché des consoles portables. On devrait voir d’ici peu quelle était la meilleure attitude à aborder pour encaisser le choc : jouer sur l’innovation comme Nintendo avec sa 3DS, jouer sur la puissance comme Sony avec sa PSVita. Personnellement, quand je vois les jeux ramer sur une machine supposée surpuissante, je trouve que ça ne sent pas bon. Alors, la PS Vita sera-t-elle la dernière machine portable de Sony ? Le constructeur japonais va-t-il jeter l’éponge et abandonner ce marché vampirisé par les constructeurs de téléphones ? Réponse dans quelques mois…

kwyxz est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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