Genre: Assassin's Creed avec des bateaux • Editeur: Ubisoft • Date de sortie: Octobre 2013
Assassin’s Creed IV : Black Flag
Par kwyxz • le 27/3/2015 • PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Tests & previews, Wii U, Xbox 360, Xbox One • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •Tiens bon la barre et tiens bon le vent ! Ce quatrième opus (mais sixième canonique) de la saga poule aux oeufs d’or initiée par Ubisoft en 2007 met l’accent sur le grand large, l’aventure avec un grand A, la flibuste et la piraterie ! En route pour les Caraïbes, en compagnie d’Edward Kenway.
Aux sombres héros de ta mère
La classique entrée en matière – didacticiel se veut un peu originale. Edward poursuit en effet un mystérieux personnage curieusement vêtu, lequel est équipé d’un armement pour le moins singulier : une paire de lames rétractables camouflées dans ses manches. Oui, lors des vingts premières minutes du jeu, la première victime de nos agissements se trouve être un Assassin. Bon, ça va parce que c’est un traître donc on ne tue pas vraiment un gentil. Mais ça, on le comprend par la suite, tout du moins si on se donne la peine d’un peu comprendre parce que le scénario est, comme d’habitude, tellement mal raconté qu’il est facile de se perdre un peu dans les intérêts de chacun. Edward s’approprie donc les biens du traître, notamment une lettre l’invitant à se présenter au Gouverneur local de la Havane, lequel est à la recherche d’un mystérieux sage pouvant le mener à un artefact… bordel, des sages, des artefacts, des mystères mystérieux, j’ai l’impression d’avoir déjà joué ça dix fois. Enfin plus précisément six fois. La saga Assassin’s Creed continue donc à raconter continuellement la même histoire, et à mal le faire, je sais bien que ce n’est pas forcément pour ça qu’on y joue, mais ce n’est toujours pas une excuse. C’est d’autant plus dommage que contrairement à son déprimant petit-fils, le père Edward est relativement sympathique. On pouvait espérer que la fin de l’arc Desmond Miles (ouh, spoiler) nous aurait débarrassés de tout ça, mais toujours pas. En filigrane, une storyline parallèle en vue à la première personne nous met dans la peau d’un nouvel employé fraîchement embauché chez Abstergo à Montréal. Là encore, c’est raconté n’importe comment, et si l’on retrouve Rebecca et Shawn, impossible de vraiment comprendre pourquoi ils sont là et ce qu’ils attendent de nous. Bref, on s’en fout.
C’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui prend l’homme
Si vous avez lu mon test de l’épisode III d’Assassin’s Creed, vous êtes déjà au courant que j’en étais sorti assez déçu, la faute à un long didacticiel de presque quinze heures, un personnage principal détestable, des villes au design nul, et une insertion au burin du scénario dans l’histoire américaine quitte à rendre le jeu chiant comme la pluie. Si vous avez joué la cavalcade de Paul Revere, vous verrez de quoi je veux parler. Mais il y a un point qui a mis tout le monde d’accord et qui a été loué universellement : les batailles navales. Épiques, spectaculaires, et surtout incroyablement rafraichissantes dans une franchise qui s’enlisait un peu dans un sur-place de confort. Du coup Ubisoft s’est dit que si ça plaisait, autant en remettre plein dans la suite ! D’ailleurs, autant construire tout le jeu autour ! Le résultat, c’est une overdose de batailles navale jusqu’à la noyade. Au bout de quelques heures, j’aurais voulu pouvoir les zapper, mais non, un paquet de missions obligatoires du solo imposent de se fritter à coups de canon, et plus on avance dans l’aventure plus les bateaux ennemis sont résistants. On ne peut même plus faire de front-flip ! Pour s’armer et améliorer le blindage de notre fier esquif il faudra donc se coller du crafting, dont on récupèrera les matières premières… en se tapant d’autres batailles navales. On aimerait bien pouvoir juste les acheter, mais ce n’est pas possible, ou alors je n’ai pas trouvé comment. De toute façon le craft coûte aussi des sous, beaucoup de sous. Là encore, les développeurs se sont rendus compte qu’on se faisait trop d’argent dans les précédents épisodes, ils ont donc fortement réduit les moyens de faire fructifier son pécule, et les upgrades de navires coûtent un organe au choix genre rein, voire bras. Au secours.
Terre ! Terre !
Une fois sur terre, on retrouve le gameplay habituel de la série. Quelques petits ajustements comme d’habitude, notamment au niveau du système de combat, mais ne rêvons pas celui-ci est toujours inférieur à ce qui se faisait dans Batman: Arkham Asylum en 2009. Le reste est similaire à ce qui se faisait dans l’épisode précédent si ce n’est une gestion largement meilleure et mille fois moins frustrante des armes à feu. Il n’est donc toujours pas possible de planter une lâme fantôme dans le dos d’un innocent piéton, mais on peut les massacrer par dizaines à coups de fusil. Comme dans les précédents épisodes, les armes de base sont suffisamment efficaces pour que l’on ait strictement jamais besoin de les upgrader, mais il est toujours possible de le faire si le cœur vous en dit. Un petit système de construction et de gestion d’immeubles permet de se construire une petite base retranchée sur un atoll paradisiaque, mais il ne sert pas à grand’chose si ce n’est gaspiller un précieux pécule bien plus utile pour blinder son navire. Des passages d’exploration sous-marine rompent un peu avec la monotonie du reste de l’aventure, mais leur maniabilité un peu pénible et le caractère omniscient des requins n’incite pas trop à y retourner. En bref ? Un Assassin’s Creed tout ce qu’il y a de plus classique, avec des villes somme toute peu intéressantes, du bateau dans tous les sens jusqu’à ne plus en pouvoir, quelques missions sympatoches et originales, et tout le reste d’oubliable. À vrai dire, la principale qualité de cet épisode c’est d’être moins mauvais que le catastrophique épisode III.
Sympathique, mais tout juste, abusant presque caricaturalement du seul ressort efficace de l'épisode précédent, Black Flag est surtout un coupe-faim sans grand intérêt pour le simple curieux et un opus alimentaire pour le fan de la série. Malgré des mécaniques de jeu raffinées à l'extrême, une plastique réussie et un personnage charismatique, le scénario raconté n'importe comment et le manque d'ambition de l'œuvre lui confèrent le statut d'anecdote. Jamais meilleur que Brotherhood, il s'oublie assez rapidement.
Globalement même ressenti pour cet opus.
Tu n’évoques pas un rare point positif du titre qui sont les chants de marins.
Ubi a un sacré talent pour être archi nul en narration et pour maintenir un niveau catastrophique sur les parties de l’animus. C’est de l’art.
Les chants de marins sont sympatoches, mais globalement ils sont surtout là pour faire passer le temps pendant qu’on s’ennuie en mer… Au bout d’un moment même eux me saoulaient :/