La fin de Doom³ laissait un énorme sentiment d’inachevé: non seulement le boss final était d’une désopilante facilité, mais le vrai grand méchant derrière tous les événements catastrophiques survenus dans la base de l’UAC, le Dr. Betruger, demeurait impuni. Il était grand temps d’aller lui mettre la fessée, et c’est ce que propose cette extension développée par les petits gars de Nerve Software.

Tiens, c’est quoi ce truc ?

Plusieurs mois après le drame qui aura coûté la vie à des centaines d’hommes et de femmes, scientifiques comme militaires, et ne laissant qu’un seul survivant, de nouvelles équipes sont envoyées sur place sous la direction d’Elizabeth McNeill. Tout signe de vie ou d’activité ayant disparu, les recherches vont pouvoir reprendre. Alors qu’une équipe de marines explore le site de fouilles, ils découvrent un étrange artefact ressemblant à s’y méprendre à un coeur humain. Mais alors que le chef de la patrouille touche l’artefact, l’Enfer se déchaîne, ses coéquipiers sont instantanément réduits en charpie, et des monstres démoniaques surgissent de toute part. Oops, I did it again, comme on dit. Désormais presque seul au Monde (on ne croise plus beaucoup de survivants, au milieu de ce merdier), notre marine est dirigé tout le long de son périple par le Docteur McNeill qui comprend bien vite que Betruger est une fois de plus derrière tout ceci. Elle explique au marine que trois créatures appellées « hunters » sont à sa recherche, et qu’il ferait mieux de les dérouiller séance tenante. Surtout que chacune de ces créatures a l’air d’interagir bizarrement avec le fameux artefact…

What’s new pussycat ?

Si cette extension ne joue pas la carte de l’originalité pour son scénario somme toute très similaire à celui de Doom³, elle se démarque néammoins sur quelques points. Tout d’abord, quelques nouvelles armes font leur apparition: avant toute chose, le fameux artefact qui permettra de passer en mode bullet time, d’acquérir le pouvoir du berserker et même d’être brièvement invincible aux attaques des démons. Il se recharge en absorbant les divers cadavres trouvables ça et là au sein des niveaux. Ensuite, le gravity gun directement pompé sur celui de Half-Life² qui a pour principale particularité de permettre d’attrapper directement angelots et lost souls, mais aussi d’attrapper et renvoyer les projectiles balancés par les imps (très peu nombreux dans ce volet), les cacodémons, les hellknights (bien plus nombreux qu’avant) et des petits nouveaux, les vulgars, au nom bien choisi puisque leur design peu inspiré rappelle sérieusement Aliens. Une nouvelle bestiole au design étrange (elle a une sorte d’écran greffé sur la tronche) fait également son apparition, et les mancubus sont aussi de retour. Mais toutes ces créatures ne rigoleront pas longtemps puisque si la tronçonneuse a malheureusement disparu, votre arsenal s’est lui enrichi du fameux double fusil à pompe, cher aux afficionados de la série.

Evildeadalive

Un double fusil à pompe qui, couplé à l’artefact et son mode berserker, permet finalement de traverser les différents niveaux sans trop de difficulté. Les imps planqués derrière les portes prêts à vous sauter dessus dès l’ouverture ne sont plus là, les vulgars sont bien faciles à tuer en utilisant le gravity gun, les hell knight ne sont plus qu’une formalité avec le double pompe et l’on ne se sent jamais vraiment en danger. L’ambiance a, elle, pas mal changé: les passages dans le noir total ne sont plus trop nombreux et au fur et à mesure de l’avancée à travers les niveaux il sera de plus en plus fréquent de se retrouver au milieu d’une véritable marée d’ennemis, même si l’on passe le plus clair de son temps au sein des décors métalliques d’une base spatiale et qu’on y trouve le temps long. Quelques séquences en extérieur et surtout une mémorable séquence au milieu d’égoûts infestés de produits toxiques rompent avec cette monotonie, et l’excellent retour dans les Delta Labs dévastés est une idée très bien exploitée. Dommage que l’Enfer soit bien moins surprenant que dans le jeu original et que l’aventure soit bien, bien courte, en plus d’être assez facile. Et si le boss de fin est incontestablement plus résistant que le précédent, le générique expédié et décevant laisse le joueur avec une cruelle sensation d’inachevé.

Déception donc pour une extension qui, si elle apporte quelques nouveautés au jeu de base, facilite trop la tache du marine devenu un surhomme grace à l'artefact. Le super shotgun est tellement puissant qu'il devient rarissime d'utiliser autre chose, un peu dommage donc car la répétitivité de l'action est saoulante. Et si le soufflé décolle un peu lors de la seconde moitié, il retombe immédiatement lors du passage en enfer, prodigieusement ennuyeux. Un titre mal ficelé, à ne conseiller qu'aux gros fans du jeu d'origine.

kwyxz est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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