Genre: • Editeur: The Game Bakers • Date de sortie: 5 juillet 2016
Furi
Par GGGG • le 5/9/2016 • PlayStation 4, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •Furi est un jeu indépendant que je n’attendais pas. Il n’était nulle part sur mon radar, et c’est juste parce qu’il a daigné se présenter sur le Playstation Plus au moment même où je me procurais une PS4 durant l’été que je l’ai téléchargé. Et que je l’ai lancé.
Et j’ai pris une belle baffe. Pas parfaite, mais vraiment belle.
Fatal Furi
Développé par les français de The Game Bakers, Furi narre l’histoire d’un homme enchainé, torturé dans une mystérieuse prison, dans un univers tout aussi mystérieux. Un drôle d’homme équipé d’un chapeau-lapin (si si) l’aide à s’enfuir, et… manque de bol, il reste sur son chemin huit gardiens qui ne sont pas d’accord pour le voir partir. Mais alors, genre vraiment pas. Et l’ensemble des combats représente l’ensemble du jeu. Pas d’autre ennemi à affronter : Furi est un pur boss game, à la Shadow of the Colossus, avec une différence majeure : vous ne passerez pas d’un combat à un autre en cherchant votre ennemi durant des heures dans un monde immense avec des vagues instructions, mais vous marcherez paisiblement vers votre prochain adversaire en longeant le chemin, en écoutant l’histoire dévoilée de façon plus ou moins subtile par l’Homme-lapin. Ou est-ce un chat ? Enfin bref : si ça vous gonfle d’appuyer dans une direction pour faire avancer l’histoire, vous pouvez même appuyer sur le bouton X et passer en mode marche feignautomatique pour passer au boss suivant.
Chaque combat se situe dans une arène de plus ou moins grande taille avec une caméra dynamique en vue de haut, et vous n’aurez pas besoin de beaucoup de boutons : un pour attaquer à l’épée (qu’on peut concentrer), le stick droit pour le tir (qu’on peut également concentrer), un bouton pour le dash (qu’on peut encore, mais oui, concentrer, pour aller plus loin), et un pour parer. Et c’est… tout. Votre équipement de départ sera celui d’arrivée, il n’y aura aucune évolution dans votre personnage du début à la fin du jeu. Mais tout l’art de Furi réside justement dans la capacité à maitriser et doser ses attaques, ses parades ou ses esquives au meilleur moment.
Les combats se déroulent en plusieurs rounds, chacun apportant une nouvelle attaque, un nouveau comportement de l’adversaire, une nouvelle technique… qu’il vous faudra apprendre par cœur pour pouvoir avancer. Effectivement, le cœur du gameplay de Furi réside dans la reconnaissance des patterns. Souvent, après avoir réduit la première barre de vie de l’ennemi à distance, vous aurez droit à une deuxième barre lors d’une phase de combat rapproché. Et la plupart du temps, le dernier round ressemble à une scène digne des pires manic shooters, vous obligeant à slalomer entre des attaques remplissant tout l’écran.
Je vous confirme : ces phases vous rendront dingues, car là, vous aurez au max trois vies pour les passer. Une fois épuisées… retour au round 1 !
Furi noir
Bon, on va pas se mentir : Furi est difficile. Mais attention, pas dans le genre difficile hyper frustrant façon Pugsley’s Scavenger Hunt. Il vous demandera juste beaucoup de patience pour ne pas jeter la manette de rage après un run presque parfait contre un boss, avant que celui-ci ne se déchaine contre vous dans la dernière étape du combat. Cependant, on découvre rapidement que le jeu, s’il est plutôt avare en bonus de vie, récompense intelligemment vos prises de risque : si vous réussissez à bloquer correctement les coups, vous regagnez un peu d’énergie. De même, si vous avez perdu une vie dans un round, vous en regagnez à chaque round acquis. On arrive donc parfois à des situations où on perd une ou deux vies à la moitié du combat, mais on réussit quand même à atteindre la dernière étape en ne perdant pas de vie dans les rounds suivants. C’est plutôt bien vu, car cela rend la difficulté bien plus progressive, et chaque victoire est vue comme un véritable accomplissement.
Cependant, cette difficulté reste parfois un peu mal dosée : certains boss vous donneront envie de massacrer des chatons à coup de pad, alors que le boss suivant ne nécessitera qu’une ou deux tentatives avant de lui laminer la gueule. Si vous en avez marre de vous faire ridiculiser, vous pouvez passer au mode facile, mais sachez vous n’aurez pas évidemment la vraie fin (et ça, ça serait vraiment dommage… mais je ne vous dis rien), alors que si vous finissez le jeu, un mode Furi sera débloqué… avec des nouveaux patterns pour chaque ennemi, joie ! Vous aurez aussi droit au mode speedrun et au leaderboard. Sachant qu’il faudra compter une bonne dizaine d’heures de jeu pour finir le mode normal lors de votre première run (sauf à être un pad humain), et que certains bonus (artworks) ne seront évidemment débloqués qu’avec des scores quasi-parfaits, voire parfaits. Bon courage pour obtenir un S sur le dernier boss. Vraiment.
Bond. Furi, Bond.
Doté de graphismes pas vraiment sophistiqués (on ne peut pas dire que ça soit blindé de détails) mais colorés et efficaces, Furi ne manque pas de charme. Son animation à 60 fps est rapide, mais curieusement, la PS4 a parfois du mal à gérer la quantité d’infos, d’où des petits ralentissements malheureux dans un jeu qui ne permet pas la moindre erreur. En revanche, la divine surprise vient de la bande sonore. Très électro, parfois angoissante, parfois douce, elle renferme de petits trésors composés par les meilleurs artistes du moment, entre Toxic Avenger, Carpenter Brut, Danger, Waveshapper… Certains morceaux vont vous rester dans la tête très longtemps (d’autant que la BO est intégralement disponible sur Spotify ou Apple Music). Du tout bon. Notez aussi un excellent doublage pour les différents personnages, qui vous provoquent régulièrement durant les combats, vous exhortant à retourner dans votre cellule, à abandonner… Mais pourquoi donc ? Ça, vous le découvrirez quand vous aurez terminé Furi.
Si vous y arrivez.
Beau, doté d'une BO fantastique, très jouable mais aussi particulièrement difficile, Furi est exigent, et définitivement pas un jeu pour tout le monde. Mais il a ce petit truc qui fait qu'on y revient même après avoir pris une grosse tannée. Mon coup de cœur de l'été.
Ça y est je l’ai commencé.
Bordel que c’est bon !!