Genre: cache-cache-dialogue • Editeur: Ubisoft • Date de sortie: 28 février 2008
Lost : Via Domus
Par Trem_r • le 4/3/2008 • À la une, PC, Tests & previews • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •Bon est-ce que je fais genre je vous présente Lost ? Je sais pas, en même temps ça se fait de mettre dans le contexte, mais globalement 98% des lecteurs connaissent la fameuse série, même si vous ne l’avez pas forcément tous regardée, suivie ou appréciée. Toujours est-il qu’Ubisoft sort un jeu sous licence du phénomène, il m’a été donné par la grâce du Dieu de l’intarnet de pouvoir le tester, et ainsi de vous en parler un petit peu.
« Yeah, yeah, Chewie, I know. »
Donc vous incarnez un survivant, vous savez, un de ces personnages de second plan qu’on voit jamais bien précisement mais dont on sait qu’il en sortira toujours un nouveau dans la saison 24, une sorte de « pool » de personnages inépuisable en quelque sorte. Au début, subtilité majeure du scénario, vous êtes amnésique, heureusement vous allez pouvoir fouiller un peu l’île et avoir des discussions passionnantes avec les personnages pour essayer de retrouver votre mémoire. Autant vous dire, à la fin vous y arrivez, c’est pas génial ?
Alors dans quel type de jeu on pourrait classer Via Domus … voyons voir … pas RPG déjà, pas point and click, pas vraiment action vu qu’il n’y en a pas, aventure peut-être vu que des fois on court ? Pas évident … on pourrait résumer ça à un jeu de cache-cache-dialogue.
« Whoa, you got a little love connection brewing over there, Jabba? »
Ok vous fatiguez pas, je vais tout vous raconter pour vous épargner ces piètres heures de supplice, en fait le gars que vous incarnez est un photographe qui s’appelle Elliot, et le jeu est structuré en 6 Episodes typiques de Lost, avec un pré-gen avec des « Previously on Lost » et un image marquante suivi du fameux « dzoooooooooonnnnnnnnnnnn » sur un « Lost » qui zoom, et avec une fin « cliffhanger » et le « tonk » sur un « Lost » fixe. Le jeu est construit sur la base de la copie conforme, avec des phases de flashbacks qui vous permettent d’en connaître plus sur votre passé, sur vous, sur la grosse merde que vous êtes réellement.
Ces flashbacks sont une sorte de petite énigme, on vous montre une photo déchirée, à vous de la reproduire afin qu’Elliot se souvienne, autant vous dire la difficulté est surtout à l’intolérance du zoom ou de la netteté, autant dire nulle, de toutes façons c’est pas grave, si vous manquez le cliché, on vous repasse l’image déchirée autant de fois qu’il le faudra, vient ensuite le fameux souvenir dans lequel vous pouvez vous déplacer (limité à une pièce) et débloquer des bonus extra géniaux (des artworks ! génial !). La fin ultime est couronnée par un retour dans la phase de jeu normale sur l’île « HAN, JE ME SOUVIENS ! J’AI MANGE UN SUBWAY A MIDI !! », fantastico.
« Wasting your time, Yoda. »
L’île est plutôt jolie, même si elle n’est reproduite qu’en petits décors très limités, la plage avec le crash, la zone du cockpit puis le camp des naufragés, le bateau pirate, la fameuse « hatch », la station « Hydra » et … la jungle, et c’est tout. Le jeu est plus pauvre qu’un Somalien qui va au Darfour, chaque épisode peut être terminé en moins d’une demi heure, la seule rallonge est le fait qu’on ne peut couper les cinématiques.
J’ai fini par la jungle dans l’espoir de bien insister sur cette partie ultra importante du jeu, vu que ce sont les seules phases d’action ; au choix échapper à la fumée noire en se cachant dans des branchages ou échapper à des « Others » perchés sur des plateformes dans des arbres qui vous tirent dessus au fusil (WTF ??), et encore, ces derniers peuvent être rapidement éliminé avec une balle du pistolet que vous aurez gentiment échangé contre des binouses à Sawyer, de toutes façons une fois morts, ils ne reviennent plus. Et puis une fois la phase « Jungle » passée pour atteindre un point clé (au nombre de deux : la Hatch et le Bateau Pirate) le jeu vous proposera de sauter directement sans passer par la case fumée noire, d’où la disparition rapide de tout éventuel challenge.
Je vous parlais de binouses et de Sawyer, en effet, vous allez pouvoir discuter avec quelques personnages principaux de la série, enfin surtout ils vont répondre des banalités inutiles censées corespondre à leur personnalité et éventuellement débloquer la quête suivante. Certains (Sawyer et Charlie) ont aussi la capacité de troquer des objets utiles contres de merdes que vous trouvez dans la forêt (Papayes, Noix de Coco, Binouse), au final vous aurez droit de tailler la bavette avec Jack, Kate, Locke, Sayid, Hurley, Sawyer, Charlie et les « Others » Ben, Juliet, Mikhail et Zeeke, les autres Sun, Claire, Michael et Desmond étant anecdotiques. Alors souvenez-vous Oblivion, imaginez maintenant ces fameuses animations faciales sur la tête monstrueuse de Hurley, et vous aurez une idée de l’horreur qu’on est obligée de subir afin d’évoluer dans le jeu, à noter que tout de même quand vous tombez dans les pommes, vous aurez droit à voir le changement de costume des protagonistes à votre réveil qui permet au fan le plus ardu de placer temporellement l’action, génial, non ?
« Sulu over here is packing a suitcase full of salted fish »
Alors Via Domus, c’est quoi au final ? Une sorte de jeu pour fan vraiment fan, l’interêt résidant dans le fait qu’on peut se ballader dans des zones clés de la série à sa guise, en découvrir quelques nouvelles, mais rien d’affolant ou de très révelateur (mis à part peut-être l’aimant géant ? Enfin moi c’est le seul truc où je me suis dis waow nouveau), certaines voix sont originales mais pas toutes, les dialogues sont des caricatures des personnages, la fin est tellement pourrie et arrive tellement brutalement que le premier sentiment c’est le dégout d’avoir eu l’idée de dépenser de l’argent pour une telle escroquerie, surtout quand j’ai passé le temps à essayer d’accumuler les binouses et les barres de chocolats dans l’espoir de les échanger contre des trucs « chers » alors que de simples papayes m’ont permis d’acheter déjà l’objet le plus cher dès le début du jeu (le pistolet), que finalement Jack vous donne quand il est réellement utile. La difficulté est chimérique, le personnage principal absolument pas charismatique, la réalisation est très passable (les phases de saut/glissade sont d’une bêtise assomante), graphiquement c’est plutôt joli mais je pense uniquement parce que le jeu reprend des élements connus que l’on a pris plaisir à voir dans la série.
Lost Via Domus, c'est l'art de vous pomper de la thune à vous pauvre petit fan, achetez plutôt les DVD de Flight of the Conchords et passez un peu de temps sur Twin Peaks, non seulement ça coute le même prix mais en plus ça dure 10 fois plus longtemps. Ah oui, et c'est tellement mieux ...
Trem_r est joueur depuis 1987. Joueur Hardcore Casual, même s'il passe des jours entiers de sa vie à jouer, il n'a jamais dépassé le niveau de votre petit cousin. Après avoir participé à l'émergence des LAN et du multijoueur avant les années 2000 et Counter-Strike, il ne jure plus que par les jeux solos, surtout les FPS.
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« True to their promise, Darlton have not allowed any proprietary canon to be vetted exclusively in the game. The game is strictly optional. »
C’te défonçage :D
Excellent test, félicitations à Trem_r xD
Bon ben je crois que le message est clair… Ça me serait pas venu à l’idée d’acheter ce truc, mais j’admire le courage du testeur pour aller au bout de cette daube !
Un bon cassage dans les règles de l’art.
Enfin bon, un jeu pourri sur Lost, c’est quand même moins grave qu’un jeu pourri sur Twin Peaks. Le jour où ils osent faire ça…
De l’intérêt du blog de jeux vidéo indé:
Apprendre par la même occasion l’existence d’un jeu LOST (schwing de la fan de base) et la nullité de ce même jeu (flop de la gameuse de salon).
Merci Trem_r!
(Tant qu’on y est et dans un autre registre, j’en profite pour te remercier également pour Californication. C’est assez fou que Duchovny soit passé du statut de travelo couillu dans TP à asexué alienophile dans XF puis à serial fucker dans CF… Il vieillit bien DD!)