C’est un simple email fournissant des liens vers les forums Valve discutant de l’installation du package qui est en fait le précieux sésame. Pas d’inscription particulière ni de code à entrer, à vrai dire il n’est pas impossible que l’installation du package soit ouverte à n’importe qui. Dans le doute, on ne fournira pas le lien vers le .deb mais sachez qu’il est assez facile à trouver sur Google…

Certains ont déjà reçu leur accès voici plusieurs semaines, mais n’ayant ni une Ubuntu ni un système i386 je ne m’étonne pas outre mesure. Si vous avez une Ubuntu, l’installation se fait en théorie sans aucune douleur de manière assez simple. Si vous avez quoi que ce soit d’autre, il va falloir mettre les mains dans le cambouis en attendant que Valve se décide à supporter d’autres distros (c’est pas forcément gagné d’avance). Évidemment, le profane qui tombe sur cette page rigolera en se disant que c’est quand même mille fois plus simple de faire fonctionner Steam sous Windows ou MacOS : bin oui, il aura bien raison, et ça ne sert à rien de le nier.

Voici donc la procédure m’ayant permis jusqu’ici d’installer et de lancer Steam sur ma Debian (sid) en amd64. Si vous avez découvert Linux la semaine dernière, pas la peine d’aller plus loin ça risque d’être un peu abscons.

UPDATE : une méthode un chouilla plus propre m’a été envoyée par ce vieux roxor de Sam, un immense merci à lui : Cleanly installing on Debian Sid

Avant toute chose, activer le support du Multiarch et ajouter les paquets i386 à votre liste de sources. Il conviendra ensuite de tenter une première fois d’installer le package steam.deb avec dpkg : il fournira une liste de dépendances, lesquelles doivent être respectées.

Alors évidemment ça fait toujours un peu peur de saloper son beau système amd64 avec des packages i386, mais au moins si c’est fait via aptitude c’est propre et ça se désinstalle relativement bien.

Normalement, tout ceci s’installe assez facilement via aptitude sans rencontrer de difficulté particulière si votre Multiarch est bien configuré. Maintenant il subsiste deux subtilités majeures. Une des dépendances est impossible à résoudre pour cause de package non présent dans Debian, il s’agit de:

libjpeg-turbo8:i386

J’ai sans pitié récupéré ce package depuis une Ubuntu, ai forcé son installation (il réclame d’écraser une lib déjà installée) puis ai réinstallé le package libjpeg8:i386 pour restaurer la lib précédemment écrasée. Ça satisfait la dépendance et dpkg arrête de réclamer celle-ci.

Par contre, il y a deux dépendances que vous ne pourrez pas satisfaire, il faut donc forcer l’installation du package steam.deb via dpkg avec l’option --force-depends.

• libpulse0:i386 couine parce qu’il attend une version >= 1:0.99.1 alors que celle installée sera de base quelque chose comme 2.0-6 (sur mon système, c’était comme ça). C’est pas grave, on s’en fout, ça marche quand même.
• Plus complexe, l’installation de libc6:i386 réclame de tripatouiller un peu partout tout votre système et ça c’est mal, très mal. Du coup, il vaut mieux la jouer un peu plus fine et extraire le contenu du package avec dpkg -x dans un répertoire temporaire genre /tmp, puis coller le contenu de /tmp/lib dans un autre répertoire, moi j’ai choisi /usr/local/lib/steam mais vous faites bien comme vous voulez.

Ensuite, lancer Steam via le script shell suivant:

#!/bin/sh
export STEAMLIBS=/usr/local/lib/steam/
export LD_LIBRARY_PATH=${STEAMLIBS}
export LC_ALL=C
/usr/bin/steam

Et roule ma poule. Dernière chose, si ça plante en disant Fatal error : failed to load steamui.so c’est un problème de librairie OpenGL. Si vous utilisez les drivers NVIDIA proprio, il faut installer libgl1-nvidia-glx:i386 ce qui normalement doit se faire à peu près tout seul.

Ensuite, go go gadget-o vapeur !

Le premier lancement permet au moins de vérifier la liste des jeux disponibles. Sur mes 156 jeux Steam, seuls 13 sont dispo sous Linux pour l’instant, ce qui ne fait pas lourd : Amnesia, And yet it moves, Braid, Cogs, Killing Floor, Osmos, Psychonauts, Steel Storm: Burning Retribution, Team Fortress 2, TF2 Beta, Trine 2, VVVVVV et World of Goo. Curieusement, certains jeux disposant déjà d’un binaire Linux ne sont pas encore présents, comme Torchlight ou Binding of Isaac mais on peut espérer qu’ils seront rapidement proposés.

La liste d’amis fonctionne, et le mode Big Picture est même là. La présentation est identique à celle de Steam sous Windows, à la différence que la bibliothèque est cette fois installée dans .local dans votre répertoire personnel. On lance l’install des 10 Go de Team Fortress 2, et c’est parti pour la marrade !

Difficile de dire si ça tourne mieux que sous Windows : en tout cas, avec toutes les options graphiques à fond ça ne tourne pas moins bien et c’est déjà bien cool. Personnellement, subissant depuis des mois des crashes aléatoires sous Windows 7 de la totalité des jeux utilisant le moteur Source, j’espère très fortement que cette version Linux se comportera un peu plus sagement.

En attendant, c’est toujours un reboot en moins pour me faire un petit TF2 rapide, et c’est toujours ça de gagné.

kwyxz est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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