On jouait déjà avant ta naissance, donc on a raison

Genre: Call of Duty en moins moche • Editeur: EA • Date de sortie: Mars 2011

Crysis 2

Par • le 19/11/2013 • PC, PlayStation 3, Tests & previews, Xbox 360 • Exemplaire du jeu payé avec nos sous •

Après les réussites que furent FarCry et Crysis, plongeant le joueur au cœur d’une jungle luxuriante mais hostile, les développeurs de CryTek ont cette fois choisi de situer l’action de leur nouveau titre dans une autre jungle : New York.

Bidasse, avec vous et pour longtemps

Il faut avouer que ça a de la gueule

Une poignée d’années après les événements de Corée du Nord, une étrange épidémie décime la population de Manhattan. Envoyée récupérer un scientifique nommé Gould, la troupe de bidasses du soldat Alcatraz voit le joli sous-marin qui les trimballait couler à pic pour une raison inexpliquée. Seul survivant, Alcatraz rencontre Prophet, le leader de l’équipe ayant chatouillé des aliens chez tonton Kim. Prophet est infecté par le virus et se donne la mort avant de léguer sa nano-combinaison à Alcatraz, lequel doit désormais non seulement récupérer Gould, mais également éviter les troupes du CELL voulant à tout pris récupérer la combinaison, et persuadées qu’il y a toujours Prophet dedans. Puis les aliens, renommés Ceph, débarquent et défoncent tout le monde sans discernement. Il est ensuite question d’un vieux qui veut aussi l’armure et pour une raison encore inexpliquée Alcatraz décide de lui faire confiance à lui alors qu’il pue la traîtrise. Il y a aussi une meuf avec les méchants au début et c’est cramé d’office qu’en vrai c’est une gentille. Bref c’est le bordel et de toute façon l’histoire est tellement mal racontée qu’on ne pige rien, et puis on s’en fout un peu, on se contente de faire ce que les gens dans le casque disent et c’est marre.

T’as le look, Coco

Peur sur la ville

On commence par un détour dans les options histoire de mettre tout à fond, parce que bon, c’est un peu pour ça qu’on achète un jeu CryTek, et là-dessus rien à dire, ça en jette en plus de tourner sans problème sur des configurations moins lourdes que le premier épisode. La campagne démarre par un tutoriel donnant les bases des commandes à connaître, et les diverses possibilitées offertes par la combinaison magique. Certains changements ont été opérés par rapport au premier épisode, ce qui n’est pas fondamentalement une mauvaise chose en soi : quatre modes sont désormais disponibles, auxquels on peut ajouter un mode d’espionnage tactique et une nanovision. Le camouflage demeure identique au premier épisode, si ce n’est qu’il dure longtemps, très longtemps. Une fois repéré, un passage en mode armure active un blindage permettant de résister à la plupart des impacts : même une roquette en pleine tronche ne devrait pas trop amocher. Le mode force permet de sauter à des hauteurs inaccessibles et le mode sprint tout simplement de courir… le temps de vider sa barre d’énergie, laquelle fort heureusement se remplit de nouveau plutôt rapidement. Il est à vrai dire assez difficile de tomber à court si bien qu’on est la plupart du temps dans un mode ou l’autre. Le principal inconvénient du coup, c’est que contrairement à ses prédécesseurs à la difficulté abusée, le jeu en devient un poil trop facile, et ce même en difficulté « Veteran » : on se planque, on charge sa barre à fond, on passe invisible, on tue des gens, ils nous repèrent, on passe en mode armure, on va au corps-à-corps avec le fusil à pompe, boum, on se replanque, rinse, repeat.

Et je me balade

Petite promenade en forêt

Effectivement, si Crysis jouait pas mal la carte de l’open-world, offrant des tas de possibilités différentes d’aborder (voire de contourner) un problème, ce nouvel épisode est aussi dirigiste qu’un vulgaire Call of Duty. Cerné par des couloirs, les possibilités tactiques se révèlent désormais bien plus limitées, et surtout soigneusement balisées : le mode tactique de l’armure proposera bien différentes approches plus ou moins subtiles, mais quand on sait que le « fonçage dans le tas » fonctionne dans 99% des cas, pourquoi est-ce qu’on va vraiment essayer de se faire chier ? Comme dit un peu plus haut, il suffit d’avoir un fusil à pompe dans la main pour être un ange exterminateur et couplé au mode armure, on se retrouve à trucider de l’alien presque aussi aisément qu’en ayant tapé IDDAD et IDKFQ. Les ennemis, en effet, ont le QI d’une huitre et il ne sera pas rare de rire grassement d’une IA suffisamment stupide pour qu’un soldat observant un de ses collègues se faire sniper sous ses yeux reste immobile, à s’en foutre totalement. Dans le même ordre d’idée, on peut rater sa cible sans que celle-ci ne s’émeuve outre mesure d’avoir entendu une balle siffler, quand elle ne se retourne pas carrément pour admirer l’impact de la balle dans le mur derrière sans se mettre à couvert le moins du monde. À l’inverse, il arrive que des ennemis vous repèrent alors que vous êtes dans un égoût et qu’ils sont à la surface à cause d’un script. Tout ceci, ajouté aux incessantes sollicitations de dizaines de NPC racontant des trucs dont on se contrebranle par radio, donne au jeu la désagréable sensation d’être sur une attraction de fête foraine, genre cinéma dynamique : on reçoit un pitch de départ genre il va falloir sauver l’univers, les images sont jolies, on se fait chahuter le temps du tour de manège sans rien faire et à la fin quelqu’un dit qu’on a gagné et qu’on est trop un boss. Youpi. Ma tête durant toute ma partie de Crysis 2 :

Bof
« Bof. »

Oublié, l'open-world du premier Crysis. Abandonnée, l'IA abusée des personnages ennemis. Terminée, la liberté d'action. Crysis 2 n'est plus qu'un rollercoaster sans âme que seule l'esthétique sauve. C'est d'une tristesse.

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est joueur depuis 1985. Multiplateformes, multigenres, souvent exigeant, parfois tatillon, mais jamais blasé.
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4 commentaires »

  1. Finalement, pour ma review *Just Cause 2* ce ne serait pas si « trop tard » que ça :)

  2. Je suis en train d’y jouer d’ailleurs.

  3. Enjouaille :)

    Après Crisis 2, tu vas avoir un immeeeeense sentiment de liberté, un grand défouloir foutraque dans mon souvenir (mais j’idéalise sûrement, avec le temps).

  4. Je suis un peu perdu au milieu de l’immensité de l’île justement mais j’aime bien faire n’importe quoi et tout faire péter wouaaaaaaaaai beuuuuuaaaaaaaaarh dans ta gueuuuuule
    Rambo

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